Les Lions indomptables ont frisé le regret mardi contre les Aigles du Mali. Ils sont tombés dans les serres des oiseaux maliens et n’ont pu s’en défaire que dans les ultimes minutes de la partie. Peut-être avaient-ils oublié qu’en face, c’était la sélection médaillée de bronze deux fois de suite dans les récentes éditions ?
Les Camerounais ont oublié de leur rentrer dedans et de ne leur laisser aucun répit aux amis de Seydou Keita avant d’avoir enfiler au moins un but. Les uns ont donné à penser qu’ils étaient encore en match préparation et sont restés dans la continuité de leurs errements, tandis que d’autres se sont repris et sont allés au charbon dans un esprit d’équipe. Nous avons passé leurs performances aux peignes fins.
Vincent Aboubakar : 4/10
Positionné à la pointe de l’attaque camerounaise dans un 4-2-3-1 dès le départ, le joueur du FC Porto a souvent eu du mal à trouver ses repères. La faute à un déficit de gabarit athlétique à même de rivaliser avec les costauds défenseurs maliens. En dépit de sa vélocité et de sa technicité, Vincent Aboubakar n’a toujours pas réussi à se défaire des serres des Aigles, encore moins à jouer aisément en déviation.
Edgar Salli : 6/10
Il a en vain essayer de tirer l’offensive camerounaise vers le haut. Il est d’ailleurs le seul a s’être retrouvé dans son élément. Salli Edgar a depuis les matchs préparation démontré qu’il était à la hauteur du poste, arraché à Clinton Njie. L’ailier camerounais de l’Academica Coimbra s’est faufilé à maintes reprises entre les défenseurs centraux, comme à l’instar du contrôle exemplaire de la tête qu’il a réussi entre trois Maliens, suivi d’une feinte qui a valu une faute sur lui et, un coup franc vendangé par Aurélien Chedjou. Ses replis défensifs ne sont pas également passés inaperçus.
Benjamin Moukandjo : 4/10
Pièce maitresse dans le maillon, Benjamin Moukandjo lui aussi n’a pas tenu son rang. En dépit de quelques frappes sporadiques non-cadrées, l’attaquant rémois s’est laissé aller dans des contrôles de balle excessifs. Ses passes ont rarement atterri chez le destinataire, et ses pertes de balle ont aussi profité aux Maliens dans les contres parfois dangereux.
Choupo-Moting : 5/10
Dépositaire du jeu camerounais et meneur des troupes mardi soir, Eric Maxim Choupo-Moting a moins bougé dans l’entrejeu que Salli Edgar qui n’était qu’ailier. Il a donné du rythme en première manche mais, est resté l’ombre de lui-même dans la deuxième partie. Les lignes coupées par le milieu de terrain, les quelques ballons qui lui parvenaient par les couloirs étaient aussitôt frappés loin des buts de Diakité.
Franck Etoundi : 5/10
Peut-être aurait-il débuté plus tôt dans ce match que les choses se seraient présentées autrement ? Pas tant qu’il ait flamboyé dès son entrée en jeu mais, son imposant timing sur la défense adverse a fait fléchir les défenseurs maliens, et pendant que ceux-ci se concentraient sur lui, Oyongo et a pu infiltrer la défense et a placé la banderille. Franck Etoundi comme Léonard Kweuke auraient sérieusement donné du tournis à cette défense malienne.
Ondoa Ebogo : 8/10
La donne aurait sans doute été plus qu’en défaveur des Lions indomptables sans Joseph Fabrice Ondoa Ebogo. Le jeune portier du FC Barcelone B a mis son talent à contribution pour enrailler dans plusieurs phases de jeu les tirs, et de Moustapha Yattabaré, et de Sambo Yattabaré, ou même de Koné. Il était toujours présent au bon endroit au bon moment pour désapprouver les attaquants maliens qui l’ont rudement mis à l’épreuve. Seulement, il a semblé distrait sur l’ouverture du score malienne, et s’est vu battre au premier poteau où il attendait pourtant.
Cédric Loé : 7/10
Au fil des matchs, le joueur d’Osasuna en Espagne gagne en confiance avec les Lions indomptables. Moins aligné d’entrée par Volker Finke dans les matchs officiels, Raoul Cédric Loé a saisi la balle au bond mardi contre les Aigles du Mali. Il est faiseur du roi, en ceci que c’est lui qui adresse la passe de l’égalisation à Ambroise Oyongo Bitolo, alors que les Lions étaient dos au mur. Un caviar qui témoigne de sa bonne lecture du jeu. Mais, il s’est souvent résolu à une tâche un peu plus offensive et battu dans les ballons plombés dans son dos. Heureusement qu’il a bénéficié d’une bonne anticipation d’Aurélien Chedjou.
Enoh Eyong :
Le baroudeur des Lions s’en est mordu les doigts. Il aurait bien aimé aller au bout de cette rencontre et de faire profiter à l’équipe son expérience. Hélas, Eyong Enoh a dû sortir sur blessure après seulement le quart d’heure de jeu. Sa présence aurait permis de stabiliser davantage l’axe du milieu camerounais, en vrille juste après sa sortie. Faute de temps de jeu conséquent, il ne sera pas noté.
Franck Kom : 3/10
On l’a senti quelque peu nerveux dans ce match lorsqu’il a pris la place d’Enoh Eyong, blessé. Ce qui a déteint immédiatement sur sa prestation durant le temps qu’il a passé sur la pelouse. Il donnait l’impression d’être physiquement diminué, et s’est laissé aller dans quasiment tous les duels au milieu. Et lorsque le Cameroun était mené et que le sélectionneur national a choisi de densifier son arsenal offensif, c’est tout naturellement que Franck Kom est passé à l’échafaud.
Oyongo Bitolo : 5/10
L’homme providentiel c’est bien lui. Celui qui a sauvé les meubles et a permis aux Lions de rattraper une crinière en berne. Le but d’Ambroise Oyongo Bitolo a consacré ses efforts antérieurs dans ce match, et il a bien eu le nez creux en montant aux avants postes à l’instant T. Il a par son courage, transpercé la défense malienne avant d’ajuster Diakité. Il faut quand même rappeler que le pensionnaire des New York Red bulls a été sérieusement malmené durant toute la première mi-temps. Habituellement rompu à la tâche défensive comme offensive sur le flanc gauche, on s’interroge toujours sur son positionnement à droite. Et pourtant, Volker Finke a bien ce qui lui faut.
Nicolas Nkoulou : 6/10
Le défenseur camerounais est bien resté au dessus de son pépin physique au genou pendant ce match. On le pensait diminuer par sa blessure, ce d’autant plus qu’il n’avait disputé qu’un seul match de préparation. Mais Nicolas Nkoulou a bien reculé pour mieux sauter, et sa récupération lui a plutôt fait du bien. En témoigne ses interventions incisives et son bon sens de l’anticipation. Avec Chedjou, il a formé un vrai rideau imperméable au moment où l’entrejeu vacillait. Cependant, on lui réclame plus d’autorité et de communication d’avec ses coéquipiers.
Aurélien Chedjou : 5/10
Pour un retour avec les Lions à la compétition de haut niveau, le joueur de Galatasaray a sorti la tête de l’eau et a démontré qu’il était en bonne posture pour reconquérir une place dans cette équipe. Son potentiel athlétique l’a aidé à réussir l’essentiel de ses duels aériens. Seulement, il lui reste de mettre plus d’agressivité dans son jeu et de savoir apprécier la trajectoire de la balle car, il était bien absent comme tous les autres défenseurs au marquage du buteur malien Yattabaré
Henri Bedimo : 5/10
Le défenseur lyonnais a donné de l’effroi au staff technique après seulement sept minutes de jeu en se tordant de douleur sur une faute malienne. Heureusement, il s’est remis aussitôt dans la bataille et a continué à défendre dans son rôle bien qu’ayant accusé le coup. Son flanc a parfois constitué un boulevard pour les artificiers maliens. Son réveil n’est arrivé que trop tard lorsque le Cameroun était déjà mené au score, et il peut également lui être reproché son absence au marquage de Yattabaré.
Calvin Amougou