Il n’a pas pu contenir sa joie lorsque son footballeur de fils a inscrit le deuxième but de la rencontre à la 53e minute. Lorsque le public du Limbe Omnisport stadium portait Karl Toko Ekambi en triomphe, il en avait presque le souffle coupé. C’est donc un père fier de son rejeton à qui il prédit une carrière pleine et prometteuse au sein de cette sélection, qui s’est confié à Camfoot au terme des 90 minutes.
Vous venez de vivre en direct la victoire de l’équipe nationale du Cameroun sur les Scorpions de Gambie, avec à la clé, un somptueux but de votre fils. Quel commentaire ?
C’est beaucoup d’émotion ; beaucoup de joie qui m’animent en ce moment. Dans l’ensemble, je suis un papa très satisfait de ce match que nous avons vécu de bout en bout. Vous savez, ça fait chaud au cœur de vivre d’aussi beaux moments avec des amis, avec des frères. C’est un moment unique, un moment inimaginable. Je me dis qu’il existe un être suprême là-haut qui nous observe, qui voit nos efforts, qui écoute nos prières et nous couvre de ses bénédictions. Sur un plan personnel, je suis fier de la prestation de mon fils et de la bonne impression qu’a le public sur ces performances. Merci à tous.
Avez-vous échangé avec votre fils avant la rencontre ou la veille ? Lui avez-vous fait un Sms ou lui avez-vous prodigué quelques conseils au sujet de cette rencontre ?
Malheureusement non. Je fais partie de ceux qui respectent le métier des autres. Je ne suis pas coach ; je ne suis pas footballeur. Je n’ai pas de consignes particulières à lui donner. Il a un coach pour ça ; il a fait une école de football où il a tout appris. Je me limite à l’encourager, à le motiver, à lui apporter un moral d’acier et susceptible de l’élever, de lui permettre de se sentir bien entouré et surtout bien soutenu.
Karl Toko Ekambi est le joueur qui a touché le plus de ballons sur le terrain. Il a été très remuant et il a finalement offert un but au groupe. Vous vous attendiez à cette performance ?
C’est aussi ça la conséquence de beaucoup de travail ; de discipline et de rigueur. Depuis trois saisons, il est au firmament. Il bosse pour être fort ; il écoute ses coaches et ses coéquipiers. Cet après-midi encore, il a montré qu’il sait se donner à fond pour le groupe, qu’il peut se surpasser pour le collectif. C’est vrai que cette saison, il n’a pas démarré sous des chapeaux, mais on espère qu’il va très vite travailler pour retrouver son meilleur niveau. Je me laisse penser que s’il continue sur cette lancée, il deviendra le numéro 1, le futur leader de cette sélection.
Que lui disiez-vous lorsqu’il était gamin ?
Je vais vous surprendre en vous annonçant que je n’ai jamais voulu qu’il devienne footballeur. Je pensais à autre chose alors que lui, il ne rêvait que de football. C’est son parrain Ben Decca qui le tenait par la main pour qu’ils aillent regarder des matchs de football le week-end. A un moment donné, il a imposé sa passion et je m’y suis plié parce que la vie c’est aussi ça. Quand on est parent, il faut savoir écouter ; il faut savoir prendre des bonnes décisions.
Propos recueillis par Christou DOUBENA