Après la Coupe du Monde 2010, Samuel Eto’o s’était révolté dans une interview parue au vitriol contre la gestion calamiteuse des sélections en équipe nationale. Ayant eu mailles à partir contre le président Mohamed Iya, il avait juré d’avoir sa peau. La chute de l’ancien homme fort du football camerounais a resonné comme une revanche de l’ancien capitaine des lions Indomptables. Et puis, il a compris que son influence pouvait lui être utile. À l’orée de sa carrière, le multiple détenteur de records du football africain s’est lancé dans le management de joueurs.
Etant lui-même encore en activité et puisque les règles de la FIFA interdisent tout conflit d’intérêt en ce sens, il le fait sous couvert de son ami et manager, Wilfried Happi, le fils de l’ancien Président du dernier Comité de Normalisation de la Fécafoot, qui a transmis le pouvoir à Seidou Mbombo Njoya à la fin de son mandat.
Des accords ont été scellés avant la passation de pouvoir entre les deux clans. Parmi les points d’accord, il y a cette liberté de se mouvoir des fils agent de joueurs de Dieudonné Happi dans les vestiaires et les hôtels des joueurs de toutes les catégories des sélections nationales.
Le clan Samuel Eto’o veut donc se constituer un portefeuille intéressant de joueurs à placer. Et les joueurs qui se font enrôler dans ce clan disposent d’une étendue de pouvoir à titre gracieux.
Camfoot a pu vérifier que toutes les sélections fallacieuses de l’ère Seedorf sont à mettre à l’actif de ce clan, que ce soit il y a quelques mois la sélection en équipe nationale sénior du jeune joueur Ndedi de la Ligue de football départemental du Wouri, l’entrée dans l’effectif des joueurs des championnats exotiques, la métaphore Fabrice Olinga qui dispose de plus de sélections en équipe nationale que de matchs joués en club depuis le début de sa carrière.
Un des phénomènes qui a fait la une avec la première publication de la liste des 34 joueurs sélectionnés pour la CAN 2019 est la présence dans la liste de Steve Mvoue, le capitaine des Lions U17, et champion de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, qui évolue encore dans un centre de formation. Il est aussi le cadet de Stephane Zobo, le joueur de l’écurie de l’agent olivier Noah qui a été recruté brutalement par le clan Eto’o et dont l’affaire est toujours pendante devant les tribunaux. Camfoot a appris que conseillé par son aîné qui serait insatisfait que les promesses qui lui avaient été faites n’aient pas été respectées, entre autre promesse, celle d’intégrer directement l’équipe première de Toulouse FC et les émoluments mensuels très insatisfaisants, Steve ne souhaitait pas s’engager avec ce clan.
Camfoot a appris que Samuel Eto’o s’est personnellement engagé auprès du jeune joueur et a initié plusieurs discussions téléphoniques avec sa mère et lui. Sa sélection parmi les joueurs présélectionnés pour la Coupe d’Afrique des Nations 2019 est ce qui va finalement convaincre le jeune que « Eto’o peut tout ». Et s’il le peut au Cameroun, il le pourrait aussi à l’international.
Cette même pression est exercée sur la majorité des joueurs, des lions cadets aux seniors. Avec ses accès à la Présidence de la République comme avant lui celui qu’il combattait, Mohammed Iya, Samuel Eto’o est donc entré dans le clans des Puissants. Et ce n’est pas Gaelle Enganamouit, blessée depuis plus de trois ans, et sans club, qui n’a pas livré 10 matchs de championnat en quatre ans, mais qui est sélectionnée dans les 23 Lionnes indomptables pour la Coupe du Monde, qui va contester la puissance du Pichichi.
Steve Mbarga