Faits et gestes des footballeurs professionnels camerounais au bercail. Finis les championnats disputés et les saisons éprouvantes en Europe, les footballeurs professionnels camerounais viennent se ressourcer au pays. Cette année n’a pas failli à la règle, malgré la Coupe des confédérations disputée par les Lions Indomptables et le décès de Marc-Vivien Foé. Les “pros” n’ont pas manqué de faire la fête au pays pour le peu de jours qui leur restait avant le retour dans leurs clubs.
Et c’est peu de dire que nombre d’entre eux que le public a érigés en stars ne sont pas passés inaperçus. A Douala par exemple, Eto’o, Djemba, Doumbè, Njanka, Mettomo et autre Mbami qui y ont séjourné pendant quelques jours étaient une véritable attraction, tant dans leurs familles qu’au sein de la population.
A Bonapriso où Perrier Doumbè arrivait pour la première fois dans la concession familiale de feu son papa, à quelques mètres du lieu dit “Carrefour armée de l’air”, il a été reçu en héros. Des groupes de danses traditionnels venus de divers coins de la ville ont tenu en haleine l’assistance le 8 juillet, jusqu’à l’arrivée aux environs de 15h, du jeune Lion accompagné de sa mère et de son époux, en provenance de Yaoundé où ils avaient assisté la veille aux obsèques officielles de Marc-Vivien Foé, décédé le 26 juin au cours de la demi-finale de la Coupe des confédérations, Cameroun-Colombie, au stade Gerland à Lyon.
Les responsables de la famille Doumbè Kinguè ont par la suite amené leur fils Perrier Doumbè chez des patriarches sawa et à la chefferie des Bonapriso dont il est originaire pour des bénédictions. “Tout fils a besoin d’être soutenu par ses ancêtres. Perrier Doumbe a fait la fierté du peuple sawa au sein des Lions Indomptables à la dernière Coupe des confédérations en France, où il est né”, explique un notable à Bonapriso. Et comme il est de tradition en pareilles circonstances, le jeune Lion d’Auxerre a offert un repas copieux à ses invités et à tous les curieux qui sont venus se joindre à la manifestation.
Réjouissances
Dans la nuit de ce mardi 8 juillet, un autre Lion, Eric Djemba Djemba qui vient d’être enrôlé par le club le plus riche du monde, Manchester Utd, a parrainé une grande soirée dansante organisée par un groupe de jeunes lycéens dans une boîte de nuit de la ville de Douala. 50% des fonds collectés au cours de cette soirée et des recettes de la vente des billets d’accès étaient destinés à quelques associations de déshérités de la ville et aux mineurs de la prison centrale de Douala. Eric Djemba Djemba ne s’est pas arrêté là. Il a par la suite organisé un mini-tournoi au stade du camp des officiers à Bépanda Omnisports. La finale de ce tournoi s’est jouée en sa présence samedi dernier. Le club vainqueur a non seulement reçu un gros trophée, mais aussi des maillots et un peu plus de 200.000 f cfa. Toutes les autres équipes ayant pris part à ce tournoi ont reçu de nombreux lots offerts par le jeune Lion.
Avec ses fans clubs disséminés dans la ville, Eric Djemba Djemba décidément très actif a tenu des réunions durant ces vacances. Ensemble, ils ont adopté des statuts et le règlement intérieur des fans clubs. “Ceci me permet de savoir qu’ils ne sont pas là uniquement pour attendre que je leur donne des choses, et créer des intrigues entre des coéquipiers de l’équipe nationale et moi (ndlr : affaire Djemba * Eto’o créée par leurs fans clubs respectifs il y a quelques mois à Douala). Ainsi, je serais sûr que ces fans clubs sont là pour me soutenir et m’encourager à aller de l’avant dans ma carrière”, confie le jeune Lion qui fera ses débuts dans l’élite anglaise dans quelques semaines.
Au lieu dit “chez Cerro” à Akwa, à la rue de la casse où son frère aîné a un comptoir à Bonakouamouang et dans d’autres coins populaires de la ville tels Deido et Bali où il est passé pendant son séjour à Douala, Eric Djemba Djemba n’a pas échappé à l’“obligation” d’offrir des agapes à la population. Vieil habitué de cette tradition, Samuel Eto’o Fils ne pouvait faire moins. L’attaquant des Lions Indomptables a eu un séjour mouvementé à Douala pendant les vacances. Au-delà de la grande réception qu’il a offerte jeudi 17 juillet aux populations venues de tous les coins de la ville, à la villa qu’il a construite pour ses parents à Bonamoussadi, le goléador des Lions Indomptables a régulièrement festoyé à New-Bell, son quartier de naissance, et dans les dancings de la capitale économique. “Je viens du bas peuple, à New-Bell, un quartier populaire. Je ne saurais oublier la galère dans laquelle j’ai vécu à mes débuts ici au Cameroun. C’est pourquoi je me sens proche des jeunes”, explique le Lion Indomptable, nouvelle recrue du Fc Valence.
Chaleur familiale
Pour ces Lions, la période des vacances permet de retrouver parents et amis au Cameroun. Il n’est pas rare qu’avec ceux-ci, ils discutent de leur avenir et même de l’après football. “Revenir au pays me permet de retourner aux sources. Cela me fait du bien et me pousse à me mettre au travail dès que je repars en Europe; pour pouvoir gagner ma vie et venir donner un coup de main à mes parents et amis d’enfance avec lesquels j’ai passé des moments difficiles à mes débuts au Cameroun”, confie Modeste Mbami, le milieu récupérateur des Lions qui a séjourné à Douala après la signature de son contrat au Paris-Saint Germain.
Honoré Foimoukom