Les deux premières journées des matchs de groupe des éliminatoires de la CAN2015 ont montré une équipe du Cameroun ambitieuse et qui jouait rapidement sans se poser de questions. L’équipe avait été remaniée de fond en comble et les jeunes en voulaient décidément. Le match aller du samedi 11 octobre contre la Sierra Leone a fait entrevoir une autre version de ces mêmes Lions.
L’entraîneur-sélectionneur avait pris de soin d’apporter quelques réaménagements dans sa troupe. Le côté gauche avait été confié à Henri Bédimo en lieu et place de Oyongo Bitolo et l’un des postes du milieu récupérateur à Frank Kom en place de Georges Mandjeck.
Ce deux changements devaient apporter un ajustement défensif, et une qualité en port de balle, sauf que dans un match fermé et erratique comme ce fut le cas, la qualité de dédoublement de Bédimo ne s’en est pas ressentie.
Les lignes, surtout en première mi-temps était trop espacées et permettaient à l’adversaire de s’y engouffrer pour éradiquer les opportunités, et aussi lancer ses attaques. Le milieu camerounais a alors été asphyxié et il était évident que la fraîcheur physique a manqué. Le trio Njié – Choupo – Moukandjo, qui travaillait dans les précédents matchs en toute accélération, a manqué de jus et ne revenait pas profondément donner un coup de de main au milieu de terrain, mis à part Moukandjo qui a tenté par à-coup. Cette coupure était si nette que la surprise a été de ne pas voir le sélectionneur monter aux barricades pour repositionner, encourager ses joueurs et réajuster ses consignes.
Le jeu était tellement statique par moment que Frank Kom se demandait quoi faire de ses balles. Les solutions ne s’offraient pas, les joueurs ne dédoublaient aucunement, ne bougeait pas, ne demandaient pas et le coach observait gaillardement la scène.
Ce match retour offre la possibilité de revoir la copie. Les Sierra Leonais ont visualisé plusieurs fois les deux premiers matchs des Lions et ont tiré des leçons comme entre autre celles de totalement bloquer le côté gauche de Clinton Njié et Henri Bedimo, de marquer manno a manno Vincent Aboubakar et Choupo Moting, et de resserrer les lignes.
Les jeunes camerounais doivent être sûrs de leur talent et se doivent impérativement de défier l’adversaire soit avec leur technique individuelle, ou en accélération, le secret résidant dans la vitesse d’exécution.
Les sierra leonais vont certainement vouloir une fois de plus intimider de par leur masse musculaire et leur physique. Pourtant, ces principales qualités sont aussi leur véritables défauts puisque s’ils sont attaqués en permanence, leurs muscles trapus ne pourront pas résister longtemps.
L’esprit de solidarité qui a marqué les deux premières rencontres, devrait s’installer pour de bon.
Il faut rappeler que lorsque l’enjeu est de taille, les joueurs ont très peu besoin de motivation: match contre la Côte d’ivoire, premier match des nouveaux lions contre le Congo. Le passage à vide du match aller a été la coupure. Il faut donc recommencer la belle série et cela passe par l’implication de tous, staff compris.
JC Mimb