Retenu au banc de touche lors de la confrontation retour qui a opposé l’Afrique du Sud au Cameroun mardi dernier à Durban, certains voient dans cette mise à l’écart du capitaine de la sélection nationale, les sirènes de sa déchéance proche. Accrocheur, motivé et jusqu’au-boutiste sur le terrain hier, le joueur au crane rasé s’est métamorphosé en un joueur brouillon, un « félin » redoutable voire dangereux pour le groupe.
Roi déchu ? On n’en n’est pas si loin ! Stéphane Mbia et les Lions indomptables c’est peut être bientôt la fin de l’idylle. Le trône semble s’éloigner de son occupant. A peine a-t-il eu le temps de prouver qu’il peut rentrer dans les plans du nouvel sélectionneur du Cameroun qu’il vient de recevoir en pleine figure, une bourrasque. En témoigne sa non titularisation lors du match Afrique du Sud-Cameroun de mardi dernier. Auteur d’un match médiocre ponctué par un désordre tactique, une impuissance à accompagner l’animation offensive et des plongeons à n’en plus finir, le joueur qui a connu sa première sélection le 15 novembre 2005 à Claire fontaine, a été prié de « chauffer le banc » le match d’après. Une décision qui sonne comme le début du déclin du milieu de terrain de 29 ans. Présenté en août 2014 lorsqu’il héritait du brassard comme un footballeur charismatique, rassembleur et surtout combattif sur la pelouse, l’ancien Marseillais, crédité d’un Mondial brésilien moyen après une saison pleine avec son ancien club le Fc Séville, avait hérité du brassard qu’il devait partager avec ses deux lieutenants que sont Eric Maxim Choupo Moting et Vincent Aboubakar qui succédaient respectivement à Nicolas Nkoulou dont on annonçait également la fin de l’idylle avec le vert-rouge-jaune au même titre qu’Enoh Eyong Tarkang. Mbia était donc l’un des visages phares de la révolution Volker Finke plus que jamais porté sur des jeunes à l’avenir prometteur.
Capitaine au short taille basse
L’aîné qu’il était au milieu des jeunes fauves, avait pour rôle de les encadrer, les canaliser dans le fighting spirit et les inscrire à l’école du drapeau national qui doit se défendre jusqu’à la dernière énergie. Mais l’homme qui se targuait d’être dans les bonnes grâces du coach à l’époque, a fini par démontrer qu’il n’était pas vraiment le Lion fédérateur qu’on attendait de lui. Alors qu’au départ on croyait qu’il faisait l’unanimité de part ses performances et son caractère accrocheur, motivé et jusqu’au-boutiste sur le terrain, l’un des rares Lion qui avait surtout réussi à apparaître neutre dans la guerre des clans dont les chefs de files furent Samuel Eto’o et Alexandre Song, a sombré dans la suffisance et le dédain. Deux ans plus tard, Stéphane Mbia ne fait plus l’unanimité. Le double champion d’Europe a le melon qui s’épaissit. Ostensiblement arrogant et prétentieux, il multiplie les attitudes hautaines, et certains de ses coéquipiers ne démentent pas.
L’affaire Clinton Njié
Accusé d’avoir imposé son frère Franck Etoundi au sein de la tanière au détriment d’un Clinton Njié, resté bien loin des pelouses pendant toute la Can Equato-guinéenne en 2015 et pointé du doigt à tort ou à raison comme le champion du rançonnement auprès de ses jeunes coéquipiers, le nom de celui qu’on a surnommé « le capitaine au short taille basse » a été cité maintes fois dans les affaires les plus saugrenues de cette sélection au sein de laquelle il faisait la pluie et le beau temps. Certains lecteurs vont s’imaginer qu’il s’agit d’une cabale ou d’une conspiration aux fins de contribuer à déchoir le jadis brillant vainqueur du Trophée des champions avec Marseille en 2003. Que nenni ! Qu’on se le dise, le brassard n’est pas un aveu de puissance ou un outil de domination. Pour le porter, il faut démontrer qu’on en a les aptitudes sur la pelouse et dans les vestiaires. Mbia, lui, est visiblement passé à côté de la plaque et risque de le payer cash ! Quoi qu’il en soit, la décision revient seule à ceux qui l’avaient « intronisé » sous les youyous et les vivats des détracteurs de Samuel Eto’o.
Christou DOUBENA