Nous le redisons une fois de plus : la 6e édition de la coupe des Confédérations est bel et bien terminée. Sur le plan purement sportif, elle a été une belle réussite. Saluons les vainqueurs, les Bleus, de France. Saluons également les sept autres équipes nationales grâce auxquelles la compétition a connu cette belle animation dont des millions de spectateurs et téléspectateurs ont été témoins.
Parmi ces équipes, le Cameroun, bien évidemment. Franchement, personne ne nous accusera de chauvinisme, si nous osons affirmer que, compte tenu des adversaires à affronter et des conditions à la fois exceptionnelles et tragiques dans lesquelles ils ont livré certains matches, les Lions indomptables ont été formidables.
Tout compte fait et tout bien pensé, il est peut-être heureux que le Onze national camerounais n’ait pas remporté le trophée de cette coupe des Confédérations. Une telle réussite sur toute la ligne aurait assurément tourné la tête à nos joueurs, en semant en eux l’illusion auto-satisfaisante qu’ils sont définitivement arrivés. Plongés dans un tel narcissisme et danS une telle contemplation de soi, les Lions indomptables se seraient, à coup sûr, progressivement dépouillés de toute volonté de se remettre en cause et de grandir, avec obstination, dans une quête perpétuelle de l’excellence.
Dans cette hypothèse-là, les footballeurs camerounais partaient perdants. En effet, il importe aujourd’hui de rebondir, avec plus de détermination que jamais. Ne nous faisons pas, à ce sujet, la moindre illusion. Le football devient, chaque jour, un jeu très compliqué, qui allie la condition physique irréprochable et le talent consommé à une technique éprouvée qui s’apparente de plus en plus à une véritable science. Ainsi, les victoires éclatantes que nos Lions indomptables ont remportées au cours de la dernière coupe des Confédérations n’annoncent pas forcément d’autres victoires à venir, si, les uns et les autres, nous ne nous méfions pas suffisamment des délices de Capoue. En football, rien n’est gagné demain, tout simplement parce que nous avons gagné hier et aujourd’hui.
Il nous faut absolument rebondir et rebondir en permanence. Cela voudrait dire que les Lions doivent s’employer à colmater, autant que faire se peut, l’immense brèche laissée par Marc Vivien Foé, ce magnifique joueur qui incarnait déjà à merveille l’âme du compétiteur parfait. Cela voudrait dire aussi que la cure de jouvence déclenchée dans les rangs des Lions puisse se poursuivre inexorablement et harmonieusement, sans que les » vieux joueurs » la prennent pour un coup de pied de l’âne donné à tant et à tant de leurs bons et loyaux services rendus. Cela voudrait dire, enfin, que les Lions disposent, dans leur propre antre, c’est-à-dire, ici au pays, d’un minimum de structures qui leur permettent non seulement de s’entraîner, mais encore, d’accueillir à domicile, en compétition ou en matches amicaux, n’importe quelle équipe du monde. Maintenant que nos Lions jouent résolument dans la cour des grands, la construction ou la réfection des stades devient un problème dont l’urgence, nous en sommes certain, n’appelle aucun débat.
Patrice ETOUNDI MBALLA