Officiellement, rien ne filtre à Tsinga sur le processus actuellement en cours en ce qui concerne le recrutement d’un entraîneur sélectionneur. Même les membres du comité d’urgence réunis vendredi 20 avril dernier à Douala pour aborder cette question se montrent peu diserts sur le sujet. Mais des indiscrétions glanées à bonnes sources permettent de mieux appréhender le processus en cours.
Il y a deux semaines, nous annoncions dans ces colonnes, une quarantaine de postulants au poste d’entraîneur-sélectionneur des Lions indomptables. Entre-temps, le chiffre a été revu à la hausse. Une dizaine d’autres dossiers sont à nouveau parvenus à Tsinga. Six d’entre eux ont été transmis par le ministère des Sports et de l’Education physique où ils avaient été déposés.
A la fédération, l’on déclare que le fond ou le double de « certains desdits dossiers étaient déjà à la Fécafoot ». Trois autres dossiers sont par la suite arrivés. Cette liste, rassure-t-on à Tsinga, a été transmise aux membres du comité d’urgence avec un ensemble d’informations sur chaque candidat, en sus de la liste qu’ils possédaient déjà. Les postulants sont originaires d’Europe pour la plupart, avec une prépondérance de Français et Allemands. On note aussi la présence des Portugais et d’un Belgo-espagnol. De nombreux Sud-Américains (Argentins et Brésiliens) postulent également. Les Camerounais sont très discrets. Les candidats ont fait parvenir leurs dossiers soit au ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), soit à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), soit carrément dans les services du Premier ministre.
Profil
Vendredi 20 avril 2007 donc, le Comité d’urgence, nouvelle appellation du bureau du comité exécutif, telle que consacrée par les nouveaux statuts de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) adoptés lors de l’assemblée générale du 10 mars 2007 s’est réuni. Celui-ci est constitué d’Iya Mohammed, Jean-René Atangana Mballa, John Ndeh, Abbo Mohamadou, Charles Emedec, Francis Mveng, Brigitte Mebande, David Mayebi, Alioum Alhadji, Ndocki Mukete. Au cours de cette rencontre, ils ont examiné une quarantaine de dossiers et se sont séparés avec l’intention de se retrouver dans un avenir très proche.
Au cours de cette autre séance qui devrait être convoquée par le président de la Fécafoot, il sera question que les dix membres qui constituent le comité d’urgence fassent, chacun, une proposition de trois noms d’entraîneurs. Lesdites propositions seront confrontées.
Finalement, il sera arrêté une liste de cinq noms. Il s’agit des noms qui auront recueillis le plus de points, parce que plusieurs fois cités. Un peu comme pour l’élection du meilleur footballeur Africain : la première place donne droit à trois points, la seconde à autant de points et la troisième à un point seulement. Les cinq candidats retenus seront auditionnés sur leur programme de travail et leur prétention salariale. Certains points particuliers de leur cahier de charges, tel que défini par la fédération, devraient également être abordés ; à savoir le lieu de résidence du futur sélectionneur, à Yaoundé (qui a fait problème avec les trois derniers sélectionneurs), le suivi des compétitions nationales et, partant, celui des footballeurs locaux, ainsi que leur l’évaluation…
Plusieurs questions demeurent cependant en suspens. Pour le moment, l’on ne sait pas où vont se dérouler les auditions des « finalistes » : au Cameroun, au lieu de résidence des postulants ou alors dans une ville donnée d’Europe? Par ailleurs, qui est-ce qui va mener ces entretiens : la fédération ou un cabinet ? Pour un souci de transparence, il serait convenable que l’identité du ou des membres qui vont procéder au choix du futur sélectionneur national soit dévoilée. Même s’il n’en demeure pas moins que divulguer dès à présent l’identité de ces personnes serait également laissé la porte ouverte aux pressions et sollicitations diverses.
S’il y ait un point positif dans ce processus du choix d’un sélectionneur national, c’est que la Fécafoot semble rentrer dans l’air du modernisme ; en ce sens qu’elle a défini le profil type du prochain coach des Lions indomptables. Il n’y pas de révolution majeure. Les critères arrêtés sont ceux qui sont très souvent revenus au sein de l’opinion publique. L’on attend du successeur d’Arie Haan qu’il soit un technicien pétri d’expérience, et donc quelqu’un à la renommée établie.
Charisme et discipline sont en outre les qualités recherchées chez le futur patron des Lions. Allusion est faite ici au Portugais Artur Jorge qui, grâce à sa personnalité, est parvenu, à son arrivée, à réinstaurer la discipline au sein de la sélection nationale, livré à un laisser-aller au temps de l’Allemand Winfried Schäfer. Le même désordre a été observé avec le « démissionnaire » hollandais Arie Haan, qui manquait totalement d’autorité sur les joueurs.
Dead line
Si la Fécafoot respecte le profil ainsi dressé par elle-même, l’on peut être sûr que le banc des Lions indomptables ne sera pas offert à un « mercenaire » ou à un technicien en quête de notoriété. Il est cependant vrai qu’aucun nom ne se dégage de la pléiade de dossiers de postulants actuels. La fédération a certes reçu mandat du ministre des Sports de rechercher un nouvel entraîneur sélectionneur, mais il revient à ce dernier d’approuver ou non le choix de la Fécafoot, qui soumettra à sa tutelle un liste de deux à trois noms.
A en croire un responsable de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) proche du dossier Lions indomptables, dès la semaine prochaine, l’exécutif de la fédération devrait avoir la liste des cinq candidats de laquelle sera issue le nom du futur entraineur de la sélection nationale de football.
D’autres, par contre, pensent que la rencontre annoncée des membres du comité d’urgence ne devrait pas avoir lieu avant la 17ème journée intégrale du championnat de D1 prévue le 27 mai et qui marquera la fin de la phase aller. Seulement, le 30 mai, Astres et Coton Sports doivent se retrouver à Douala pour le match en retard de la 15ème journée.
Par ailleurs, dans son agenda du mois de mai, le président de la Fécafoot devra se rendre en Suisse où il va prendre part au congrès de la Fédération internationale de football association (Fifa) qui aura lieu les 30 et 31 mai à Zurich. Ce n’est donc qu’après tout cela que les membres du comité d’urgence pourraient se retrouver pour valider les résultats de la phase aller du championnat de D1 et, profiter de l’occasion, pour reparler du dossier de recrutement du sélectionneur national.
Bertille M. Bikoun