Après avoir annoncé le maintien de Toni Conceiçao à la tête de l’encadre de l’équipe nationale du Cameroun, le ministre des Sports a été contraint par les « Très hautes instructions » du chef de l’Etat de revenir sur sa décision. Et de nommer Rigobert Song, le candidat du président de la Fécafoot, Samuel Eto’o.
Depuis la Coupe d’Afrique des nations, on savait que les jours d’Antonio Conceiçao était comptés sur le banc de touche de l’équipe nationale du Cameroun. Même s’il avait le soutien du ministre des Sports qui l’a nommé et ensuite prolongé, le technicien portugais, troisième de la compétition, était très largement critiqué en interne, et notamment par Samuel Eto’o. Le président de la Fédération camerounaise de football a même dû aller au « clash » contre son ministre de tutelle.
En effet, alors que le 13 février le ministre des Sports confirmait le maintien de Toni Conceiçao à la tête de l’encadrement technique des Lions, Eto’o avait dû, par une lettre signée le lendemain, rappeler à Narcisse Mouelle Kombi que « la gestion administrative, sportive et technique des équipes nationales de football relève de la compétence de la Fédération ». Annonçant par la même occasion que « la réflexion sur le maintien ou la résiliation du contrat » de Toni Conceiçao était « toujours en cours ». Samuel Eto’o devait alors se prononcer le 23 février que quelques jours plus tôt, Jeune Afrique révélait son ambition de nommer Rigobert Song en remplacement de Conceiçao.
Une rumeur au départ, qui est finalement devenue une réalité ce lundi. Samuel Eto’o a travaillé en sous-main et a coiffé son ministre de tutelle au poteau. Car c’est Narcisse Mouelle Kombi lui-même qui a été chargé d’annoncer la nouvelle de la nomination de l’homme aux 137 sélections. Une forme de désaveu selon l’avis de plusieurs observateurs. « On te fait signer ta propre humiliation. Ce pays est spécial », a ironisé sur Facebook, le journaliste et ancien directeur de campagne de Samuel Eto’o, Jean-Bruno Tagne.