Où en est-on avec le choix définitif d’un nouveau sélectionneur pour les Lions indomptables ? Totalement saugrenue il y a quelques semaines, alors que l’on annonçait le bouclage du dossier dans les plus brefs délais, la question revient sur les devants de la scène sans pour autant trouver de réponse convaincante jusqu’ici. Entre temps, le processus de désignation du nouveau coach prend de plus en plus les allures d’un véritable serpent de mer. Chaque jour qui passe épaissit un peu plus le mystère sur l’identité de l’éventuel élu.
Par Jean-Marie NZEKOUE, Editorialiste
Avec le recul, les lenteurs et atermoiements actuels contrastent nettement avec la manière expéditive avec laquelle l’ancien sélectionneur Volker Finke avait été remercié le 30 octobre 2015 et remplacé illico par Alexandre Belinga chargé d’assurer l’intérim en attendant la désignation d’un nouveau sélectionneur. On se rappelle qu’avant la fin de la période intérimaire et en dépit du bilan positif du Camerounais, des tractations étaient déjà en cours pour son remplacement. A peine l’appel d’offres lancé via les réseaux sociaux, des candidatures en provenance des quatre coins du monde se sont jetés sur le morceau, comme des oiseaux granivores sur un champ de mil. En l’espace de quelques jours, près de 280 dossiers ont été reçus au siège de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot). Après un premier écrémage, la commission chargée de l’examen des candidatures a passé au peigne fin 250 dossiers, en vue de dénicher l’oiseau rare. Par principe, la procédure de désignation du nouveau coach se voulait transparente de bout en bout. Avec, au bout du compte, le candidat le mieux placé, c’est-à-dire celui qui représente le meilleur compromis entre l’expérience, la compétence recherchés et les exigences salariales. Sauf qu’à un certain moment, des rumeurs les plus folles ont laissé entendre que le « véritable choix » s’opérait loin des regards indiscrets. D’où les fréquents séjours des officiels de la Fecafoot à l’étranger.
Le bal des « favoris »
Pour couper court aux rumeurs et bien que la « short list » n’a jamais été dévoilée officiellement, le président de la Fécafoot, Tombi à Roko, a fait comprendre le 24 décembre dernier, que cinq candidats ont été finalement retenus. Parmi eux : Milovan Rajevac de nationalité serbe qui a conduit le Ghana en quart de finale de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, Claude Leroy qui a déjà entrainé à deux reprises la sélection nationale, à la CAN 1988 remportée au Maroc et à la Coupe du monde 1998 en France. L’autre Français, Hervé Renard, compte à son actif deux victoires à la CAN, respectivement avec la Zambie en 2012, puis la Côté d’ Ivoire en 2015. Le troisième français ne serait autre que Roger Lemerre, ci-devant ancien sélectionneur de la France, championne d’Europe 2000 et qui a fait l’essentiel de sa carrière en Tunisie et au Maroc. François Omam-Biyik, ancien attaquant des Lions Indomptables et buteur décisif à la Coupe du monde 1990 en Italie complète le tableau. Aussitôt le nom des prétendants connu, une délégation conduite par David Mayébi a été envoyée début janvier en Europe pour auditionner les « rescapés » de la short-list. Beaucoup se sont laissés surprendre que c’est l’employeur qui aille à la rencontre de celui qui sollicite le travail ! Quoiqu’il en soit, cette démarche assez originale a relancé les spéculations sur l’identité du futur coach. Depuis lors, la liste des favoris a changé à maintes reprises. D’abord bien placé, Claude Leroy semble désormais largué, même si ses soutiens dans le sérail seraient encore puissants. Milovan Rajevac est considéré comme le choix de Puma, l’équipementier des Lions, mais sa forte personnalité inquiète.
Bientôt la fumée blanche ?
Il se serait ainsi fait doubler récemment par le Français Alain Giresse, ancien entraineur du Gabon puis du Mali. Les noms de Didier Six et du Camerounais Marius Omog sont aussi cités. Qui croire dans cette addition continuelle de la short-list ? Il faut pourtant faire vite. L’urgence est d’autant plus signalée que les Lions reprennent bientôt avec la compétition internationale. C’est en effet au mois de mars prochain qu’ils vont affronter les Bafana-Bafana d’Afrique du Sud dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2017. D’ici là, l’opinion a besoin des clarifications pour avoir plus de lisibilité sur la suite des événements. Au-delà de la valeur intrinsèque de l’équipe, la configuration du banc de touche donnera aussi une indication claire du nouveau cap fixé par des « recruteurs » apparemment tiraillés entre le maintien d’une certaine continuité et une réelle volonté de rupture avec certaines pratiques décriées par le passé. Aux dernières nouvelles, le Ministère des Sports et la Fecafoot se seraient accordés sur l’identité du nouveau coach avec l’aval de la haute hiérarchie. On n’attendrait que le moment opportun pour la dévoiler. Wait and see.