C’est devenu coutume au sein des Lions Indomptables. Après le dévoilement de la liste des 23, et l’impossibilité pour les sélections d’y ajouter ou retrancher des noms, la sélection masculine de football du Cameroun, depuis 2002 et l’expédition foireuse de la Coupe du Monde Japon/Corée 2002, fait au moins un sit-in pour forcer le paiement, en espèces sonnantes et trébuchantes, de toutes leurs primes, même avant le premier match de chaque tournoi. Ce n’est pas l’édition 2019 de la Coupe d’Afrique des nations qui fera exception.
Lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations au Gabon, trois hommes ont réussi à convaincre le reste des vingt qui étaient farouchement favorables au bras de fer. Ces vingt recevaient leurs ordres par téléphone d’un des acteurs majeurs du football camerounais actuel. À l’interne, cela s’appelait le téléphone rouge.
Lorsque l’intermédiaire, dont nous ne révèlerons pas le nom mais qui était un des gardiens de but retenus, voyait le numéro qui appelait, le silence était total pour s’assurer de respecter à la lettre ses consignes.
Les trois hommes qui ont su gérer la crise et ramener leurs coéquipiers à de meilleurs sentiments ne joueront pas cette Coupe d’Afrique des Nations Égyptienne.
Le Capitaine Moukandjo, que des esprits revanchards ont essayé d’humilier, est celui qui a mené l’anti révolte. Même aux petites heures du matin, les discussions étaient intenses. Il a réussi à faire pencher la balance en insistant sur le côté patriotique, sur ce que ce trophée ferait aux camerounais aux prises avec les terroristes de Boko Haram dans l’extrême-nord du pays et la crise anglophone au NOSO. Le discours du Capitaine était simple. Il fallait redorer l’image du Cameroun après les aventures foireuses de 2014 en Coupe du Monde, de la non participation à la CAN 2015, et en tirer les avantages qui pouvaient aller d’une revalorisation salariale en club, à un transfert important.
Notre source, qui est l’un de ceux qui ont ramené le trophée en 2017 et qui va participer aussi à la CAN Égyptienne, se désole du fait qu’il n’y ait plus personne qui assume le contrepoids au mouvement de grève d’autant plus que les trois qui pressent pour le mouvement d’humeur font partie du club select des cinq joueurs que Seedorf appelle le groupe de leadership de l’équipe nationale.
En 2017, Nicolas Nkoulou, « le Sage » avait aussi joué de toute sa partition, même s’il se sentait à l’étroit dans cette sélection nationale où la méritocratie ne signifiait rien. L’homme de peu de mots, Aboubakar Vincent, Patriote d’entre les Patriotes avait insisté sur tout le bien que cela ferait au peuple Camerounais de ramener ce trophée.
Le motus operandi de toutes les grèves des lions Indomptables est le même: un commanditaire au loin, un téléphone, un groupe de fanatique, et une paralysie de la sélection.
Cette fois-ci, le pyromane aurait été appelé au secours pour jouer les pompiers. Ah oui, le beau rôle !