Michael Ngadeu-Ngadjui, âgé de 26 ans, forme la défense centrale du Cameroun avec Adolphe Teikeu, reléguant sur le banc des remplaçants l’expérimenté Nicolas Nkoulou. Le sélectionneur Hugo Broos a fait des choix forts pour cette CAN 2017, pariant sur une génération de joueurs qui n’avaient pas connu les joutes africaines avec la sélection camerounaise. Tant Michael Ngadeu qu’Adolphe Teikeu n’affichent que huit matches chacun avec les Lions indomptables.
Michael Ngadeu, qui évolue en première division tchèque au Slavia Prague, a été décisif face à la Guinée-Bissau, grâce à son but victorieux, son tout premier en sélection, mais également grâce à son sauvetage sur la ligne, en repoussant un tir du Bissau-Guinéen Frédéric Mendy, à un moment de la rencontre où les « Djurtus » auraient pu mener 2-0. Nous sommes allés découvrir le nouveau patron de la défense camerounaise, qui symbolise la reconstruction initiée par l’entraîneur Hugo Broos.
RFI : Vous faites partie des « nouveaux » de cette sélection. Comment vous sentez-vous au sein de l’équipe et comment vivez-vous cette première CAN avec le Cameroun ?
Michael Ngadeu : Effectivement, je fais partie des petits nouveaux de l’équipe, mais après tout, c’est mon pays et ce sont mes compatriotes. Je me sens super heureux ici et c’est un honneur d’être avec eux à chaque fois que je suis appelé en sélection. Quant à ma première CAN, c’est quelque chose d’inimaginable. Quand je regarde six ans en arrière, d’où je viens, je me vois encore sortir de la neuvième division allemande. En 2010, j’étais en Allemagne pour mes études, sept ans plus tard, je joue la Coupe d’Afrique, c’est incroyable, j’en suis même ému. C’est la preuve que le travail bien fait est toujours récompensé.
C’est un rêve qui s’est réalisé ? Vous êtes quand même partis des divisions inférieures allemandes, puis vous avez été en Roumanie, maintenant vous êtes en République tchèque et vous intégrez la sélection des Lions indomptables…
On va dire que c’est le début d’un rêve qui est en train de se réaliser. Mon plus grand rêve, quand j’étais adolescent, était de jouer au football. J’ai toujours nourri cette passion. J’ai tout mis de mon côté pour y arriver. Je me suis battu, j’ai travaillé dur et aujourd’hui je récolte les fruits de ce dur labeur.
Vous êtes au sein d’une équipe qui n’a pas réellement de star ?
Je pense que ça a facilité la tâche pour pas mal d’entre nous, pour ceux dont c’est la première CAN, car je ne suis pas l’unique dans ce cas de figure. On a la sensation d’être tous égaux, d’être sur le même piédestal. Quand il y a une star, tout est différent, toutes les caméras sont braquées sur lui, tout est centré autour de lui, mais là ce n’est pas le cas. On dispose tous des mêmes chances, donc c’est une opportunité pour moi et pour tous ceux qui sont arrivés récemment en sélection.
Est-ce que cela vous met de la pression d’occuper la place de titulaire au poste de défenseur central, alors que par exemple Nicolas Nkoulou est sur le banc des remplaçants ?
Non, je n’ai pas de pression. L’entraîneur a fait ses choix et je les respecte. En tout cas, je respecte énormément un joueur comme Nicolas Nkoulou, c’est quelqu’un que j’ai vu jouer et c’est une icône du football camerounais. Toutefois, si l’entraîneur me demande de débuter, je prends l’opportunité et je fais mon boulot, mais je ne ressens pas de pression.
Cela démontre que jouer en République tchèque n’est pas un handicap pour se hisser jusqu’à la sélection camerounaise ?
Tout à fait. Pour être appelé, il ne suffit pas de jouer dans tel ou tel championnat. Où que tu sois, si tu es camerounais, et si tu disposes des qualités requises, tu as des chances de faire partie de l’équipe nationale du Cameroun. Il n’y a pas que la République tchèque, il y a des joueurs qui évoluent en Slovaquie, en Angola ou même au Cameroun. Si tu es déterminé et que tu as l’amour de la patrie, je suis sûr que tu peux faire partie de la sélection.