Alors que le technicien Belge qui s’est engagé pour une durée de deux ans avec la sélection nationale fanion, a paraphé son contrat hier jeudi 18 février 2016, ses employeurs qui lui ont déroulé sa feuille de route, ont refusé de faire la lumière sur le montant de ses émoluments.
Passés les flonflons de bienvenue, les tirs groupés de la presse sportive, les coups de gueule des entraîneurs locaux et les civilités d’usage, le clou de la désignation du nouveau dresseur des fauves reste les clauses du contrat qui le lie désormais à ses employeurs mais surtout, le montant de son salaire sur lequel la Fécafoot comme le Minsep sont restés peu disert. Pour les deux instances, le sujet aussi sensible et délicat qu’il soit, reste le cadet de leur souci. Pour eux, la priorité repose sur les prochaines échéances qui arrivent à grands pas (Eliminatoires Can 2017 et Mondial 2018). « Je ne peux malheureusement pas vous donner des détails sur le salaire de l’entraîneur. Sauf si vous me donniez d’abord le vôtre », a ironisé Tombi A Roko Sidiki, le président de la Fécafoot, répondant aux sollicitations d’une consœur. La presse peut donc continuer de glousser, de remuer ciel et terre ou de supputer autant que cela lui plaise. Ce dossier est visiblement classé « secret d’Etat ».
Primes astronomiques
Camfoot a toutefois appris que, comme les autres candidats de la fameuse shortlist retenue par la fédération (Milovan Rajevac, Alain Giresse, Didier Six, et Joseph Marius Omog), Hervé Renard auditionné par les membres de la commission créée pour assurer le processus de désignation du sélectionneur, était le meilleur choix. Malheureusement, les discussions entre la Fécafoot et le nouveau sélectionneur du Maroc ont achoppé sur les prétentions salariales de ce dernier. D’ailleurs, une source proche du dossier révèle que le français exigeait un salaire mensuel de 85 millions de Fcfa. L’homme à la chemise blanche réclamait en plus des primes astronomiques en cas de qualification pour la Can et la Coupe du monde. Faramineux, a estimé Tombi, pas du tout disposée à dépenser autant d’argent pour un seul entraîneur. A titre de comparaison l’ex-sélectionneur des Lions touchait un peu moins de 30 millions de Fcfa par mois. C’est ainsi que la piste Renard a été écartée jusqu’au recrutement inattendu du sorcier belge. On se souvient, il y’a peu, que lorsque la presse avait voulu connaître le montant du salaire mensuel de Volker Finke au moment de la signature de son contrat de travail avec le Cameroun, l’information avait été gardée secrète au motif qu’une clause de confidentialité interdisait toute publicité sur les dispositions financières du contrat de travail liant le technicien allemand au Cameroun.
Vieille tradition
Comme pour pérenniser cette vieille tradition, c’est encore le black out total autour de la rémunération mensuelle de Broos que certains proches du Comité exécutif de la Fécafoot confient sous cape qu’elle ne peut franchir la barre de 160 000 euros. Le Messager a même appris de ses informateurs que « le montant est net de toutes taxes, charges sociales et impôts. Il est payé par virement bancaire dans un compte que l’entraîneur sélectionneur indiquera aux services financiers compétents du ministère des Sports ». Le nouvel entraîneur des Lions indomptables bénéficie en outre d’une palette d’avantages : paiement des frais de déplacements « dans le cadre de ses missions de supervision et de suivi des joueurs de la sélection nationale d’une part, et des équipes adverses d’autre part.» Il bénéficie aussi d’un logement de fonction et du paiement des primes de match, les montants étant fixés par le ministre des Sports et la Fécafoot. La suite, c’est mystère et boule de gomme !
Christou DOUBENA