Le capitaine des Lions indomptables qui est l’un des meilleurs attaquants au monde, mais est considéré par bon nombre de camerounais comme celui qui apporte du désordre dans la tanière. Ce peut paraître paradoxal est que l’attaquant de l’Inter de Milan ne ne ménage aucun effort pour remettre l’équipe nationale sur ses pieds. Pourquoi cette dualité ?
Depuis samedi dernier, à moins d’un miracle de Dieu le Tout Puissant, le Cameroun ne sera pas présent au Gabon et en Guinée Equatoriale en 2012 pour la coupe d’Afrique des nations, la deuxième organisée en Afrique centrale après celle de 1972 à Yaoundé. Évidemment, la situation aurait pu être autrement si les Lions Indomptables avaient pu tirer profit de leurs nombreuses chances, ou encore, si Samuel Eto’o avait marqué ce penalty en fin de match.
Ce penalty raté va accabler Eto’o pour le reste de sa carrière internationale et même au délà. Certains fans des Lions ont jeté l’anathème sur le capitaine de la sélection nationale. Ces mêmes supporters l’auraient accablé s’il n’avait pas tiré ce penalty, comme ce fut le cas en 2005 contre l’Égypte à Yaoundé, surtout si quelqu’un d’autre le ratait.
Cette fois-ci, il a pris ses responsabilités.
Il ne faut pas se cacher pour dire que la défaite est douloureuse. Les causes de cette décrépitude exponentielle de notre football ne se trouvent pas sur le rectangle vert, mais partout ailleurs. Si nous nous limitons aux Lions Indomptables, on se rend bien compte que le staff technique dispose d’une bonne équipe avec des individualités fortes dans chaque compartiment du jeu et un cru assez fourni en potentiel.
Que peut une bande de joueurs professionnels devant le chienlit de l’administration camerounaise ? Dans leur club respectif en Europe, ils ne s’occupent que de leur jeu, rien que de leur jeu.
Samuel Eto’o, pour ne citer que son cas, chaque fois en sélection, doit en plus de jouer, résoudre d’autres problèmes comme ce fut le cas vendredi dernier où il a été obligé d’aller à l’Ambassade de France négocier les visas des joueurs amateurs. Pourtant, une direction administrative d’un ministère de souveraineté a justement la charge de s’occuper de ces cas de figure.
La raison invoquée de refus de visas aux joueurs en mission de l’État ne tient pas. Il faut justement faire cas de souveraineté et prendre des mesures tout aussi sauvages à l’encontre des diplomates français qui poussent l’audace aussi loin. Pourquoi ne pas leur révoquer, et sur le champ, leur droit d’établissement au Cameroun ? Après tout, ne sommes-nous pas dans notre pays ?
Que dire du manque de responsabilités de Clemente vis-à-vis de la gestion de son groupe. L’ambiance a été noyée par un épiphénomène qui serait mort dans l’oeuf advenant une gestion plus appropriée. Tous les sélectionneurs, les managers, et les coachs de ce monde gèrent ce genre de problème de façon quasi quotidienne. Clemente, lui, peut-être à cause de son inconfort vis-à-vis la langue de Molière, manifeste un désintérêt chronique dans la gestion de son personnel. À son adjoint Omam Biyik s’est ajouté son capitaine, qui conteste ouvertement ses choix.
Faut-il le rappeler, malgré les nombreuses « affaires », Eto’o a toujours mouillé le maillot pour faire gagner les Lions indomptables. Il est vrai qu’il semble être un être polarisant, ses faits d’armes devraient pousser ses coéquipiers à ne pas lui manquer de respect. Sauf que la chienlit qui déborde dans la tanière distille un tout autre son.
Après tout, n’est-il pas le meilleur buteur de l’histoire des Lions indomptables et de l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations ?
Armand Nloga