Le récent transfert de l’attaquant camerounais au Jiangsu Suning a remis au goût du jour, le débat sur le capitanat au sein de la sélection nationale. La majorité estimant qu’un joueur qui évolue en Chine ne mériterait pas d’être le capitaine de l’équipe championne d’Afrique en titre.
Sa carrière a pris un tournant que personne ou presque, n’attendait. Vu son âge (28 ans) et ses statistiques en club (25 matchs, 13 buts avec Lorient en Ligue 1 la saison passée), certains commentateurs sportifs le voyaient rebondir dans un nouveau club de Ligue 1 de France ou alors en Angleterre comme cela s’annonçait avec l’offre de Birmingham en Championship. Benjamin Moukandjo a dit niet. Pour 5,5 millions d’euros de transfert, l’attaquant camerounais a choisi la Chine, ce nouvel Eldorado de footballeurs en quête de salaires faramineux. Il quitte un championnat ultra-médiatisé, pour un autre beaucoup plus obscure. Un choix inattendu qui remet sur la table du débat, son avenir en tant que capitaine de la sélection nationale du Cameroun.
Sur les pas de Mbia ?
Avant Benjamin Moukandjo, le précédent capitaine des Lions Indomptables avait dû subir toutes sortes de critiques dès sa signature à Hebei, un autre club de Super League de Chine, après avoir doublé la Ligue Europa avec Séville. D’aucuns estimaient qu’il était inadmissible que le capitaine des « Rois de la forêt » évolue dans un championnat d’un aussi-bas niveau, un championnat sans attractivité sportive. Résultat de course, son jeu a considérablement baissé, au point d’avoir des répercussions sur ses performances en sélection nationale. Illustration ? Le 26 mars 2016 à Limbe. Le Cameroun recevait l’Afrique du Sud dans le cadre de la troisième journée du dernier tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2017. Auteur d’une piètre prestation dans un jeu camerounais où il a plus passé le temps à gâcher des occasions plutôt que d’en construire, Mbia s’était alors mué en donneur de leçons aux jeunes nouveaux de la tanière. Ce qu’il ne savait pas, c’est que, c’était son dernier match avec les Lions.
Le défi de la constance
Benjamin Moukandjo n’est pas Stéphane Mbia. Les deux ne vont peut-être pas finir de la même manière. Pourtant, le premier ne serait pas loin d’avoir le même destin que le second. Le faible niveau du championnat chinois pourrait avoir un mauvais effet sur ses performances. Un peu comme Christian Bassogog qui, certes marque souvent en club, mais pas en sélection. Maintenant que Moukandjo est en Chine, chacun de ses matchs sera évalué avec rigueur. Lui qui n’a déjà pas convaincu lors de la Coupe des Confédérations qui s’est tenue le mois dernier en Russie. Les critiques vont être plus vindicatives. Désormais, il doit relever le défi de la constance tant en club qu’en sélection nationale. Parce que le Cameroun a besoin d’un capitaine qui dispose d’un bon temps de jeu, et dont les performances ont un impact positif dans le rendement de la sélection. Beaucoup l’attendront le 04 septembre à Yaoundé, contre le Nigéria dans un match couperet des éliminatoires de la Coupe du monde 2018.
Arthur Wandji