D’aucuns ont trouvé que c’était osé, de ne pas convoquer des joueurs comme Samuel Eto’o, Jean II Makoun, Assou-Ekotto, Charles Itandje et les autres, pour préparer les deux premières journées des éliminatoires de la Can 2015. Volker Finke, lui, a osé le faire. D’autres se sont demandés ce que pouvait la sélection du Cameroun sans ses cadres ?
Le technicien allemand et sa «new team» composée de jeunes joueurs et d’un staff renforcé par des techniciens camerounais ont répondu à cette question en deux temps : d’abord face à la RDC (2-0) le 6 septembre à Lubumbashi, puis contre la Côte d’Ivoire (4-1) à Yaoundé le 10 septembre.
L’heure de la renaissance ?
Volker Finke fait l’unanimité à présent. Ceux qui demandaient «sa tête» après l’humiliante participation des Lions Indomptables au Mondial brésilien, vont peut-être reconnaître s’être trompés. «Finalement, la leçon à tirer ici, c’est qu’il y a des joueurs qui pourrissaient cette équipe en se fichant de l’honneur et de l’image du Cameroun. Et contrairement à ce qu’on pensait, ce n’était pas toujours l’entraîneur qui décidait», soutient un chroniqueur sportif. Au Brésil en effet, «il y avait quelques problèmes de joueurs contre des joueurs, de joueurs contre leurs dirigeants», reconnait Volker Finke. Mais tout ça, c’était avant. Car même si l’on parle de reconstruction des Lions Indomptables depuis 2003, l’équipe qui a affronté la RDC et la Côte d’Ivoire laisse croire que cette fois-ci, l’heure de la renaissance a vraiment sonné.
Compter sur l’équipe, et non sur un joueur
Volker Finke aurait «tout le soutien» de ses «employeurs» dans sa nouvelle mission. Son option, rajeunir l’équipe. «La jeunesse, c’est la base du football, dit-il. Les jeunes, c’est pour un avenir meilleur». Pour le moment, ça marche. «Le Portugal a Ronaldo, le Brésil a Neymar, l’Argentine a Messi, mais l’Allemagne a une équipe. Et c’est elle qui a remporté la Coupe du monde. Je voudrais que le Cameroun ait aussi une équipe sur qui on peut miser, au lieu de compter sur un seul joueur», avait-il confié à Camfoot. Réaliste et modeste, il avoue pourtant ne retenir que l’état d’esprit de ses joueurs, l’ambiance dans le groupe, et le respect des règles. Pour lui, «les résultats, c’est après».
Mais qui a dit que résultat ne peut pas rimer avec reconstruction ? Les joueurs sont jeunes, et ils confirment sur le terrain, et en dehors. Le comportement qu’ils affichent durant les séances d’entraînement et durant les matchs est à encourager. Tenez, une petite anecdote: Mardi, à la fin de la reconnaissance du terrain à Yaoundé, Stéphane Mbia et ses coéquipiers, regroupés en un seul bloc ont dû attendre le coup de signal de l’entraîneur, pour sortir du stade. Ce qui n’avait jamais été vu avant. «Il faudrait que nous puissions gagner quelque chose collectivement. Il ne faut pas qu’on reste plongé dans ce que les gens ont fait par le passé. Il faut qu’on se focalise sur ce que nous pouvons faire dans l’avenir», pense Vincent Aboubakar, comme tous ses coéquipiers d’ailleurs.
Arthur Wandji