En observant de près la liste des joueurs convoqués pour le stage qui commence le 1er septembre prochain, l’on se rend compte que le sélectionneur national veut rompre avec la monotonie. A l’exception de quelques anciens, les joueurs convoqués sont pour la plupart des jeunes en provenance des équipes nationales inférieures. Volker Finke dit être en train de préparer l’avenir, bien qu’astreint aux résultats immédiats.
« Il y a trois groupes de joueurs dans la liste que j’ai faite. Il y a des joueurs qui sont des leaders et qui doivent tirer les autres par leur personnalité vers l’avant, ceux qui n’ont pas été dans le groupe depuis un moment à qui je donne une dernière chance, et les jeunes que j’ai introduit, qui sont l’avenir. J’ai pensé qu’il faut avoir ces trois groupes pour avoir une équipe compétitive. Mais, il faut savoir qu’on a aussi besoin d’un peut de temps pour avoir cette équipe compétitive. Je sais qu’au Cameroun, il n’y a que la victoire qu’on recherche, mais on n’a pas de choix. Pour avoir un avenir meilleur, il faut aussi avoir le courage de travailler aussi avec les jeunes. Il y a par exemple Zock, le joueur de Cosmos, que j’avais retenu la dernière fois sur la liste d’attente pour le stage d’Autriche. Il y a des jeunes au pays et il y a d’autres en Europe comme Dongou et Bagnack », nous a-t-il confié. Avant de préciser ses ambitions : « Après cette Coupe du Monde, j’ai décidé de changer radicalement cette équipe du Cameroun. On va travailler dans le long terme. Mais, on a des joueurs aussi compétitifs qui peuvent permettre de d’avoir aussi des résultats. Le premier objectif est la qualification pour la prochaine Coupe du Monde et le deuxième est la qualification pour la Can ».
« Les portes toujours ouvertes »
Au sujet des joueurs habitués de l’équipe nationale, qui ont été « barré », Volker Finke ne leur tourne pas totalement le dos. « La porte de l’équipe reste toujours ouverte. Dans l’effectif on a des joueurs à qui j’ai donné une autre chance. C’est pour démontrer que dans la carrière d’un joueur, il y a des périodes de haut et celle de bas. Il y a aussi des joueurs qui avaient beaucoup de talents et avaient trop de problèmes périphériques et qui n’étaient pas prêts dans la tête. Si parmi ceux que je n’ai plus retenu, quelqu’un rebondi avec un grande forme, je vais l’appeler. La porte est toujours ouverte. Mais, chaque joueur doit respecter les règles d’une équipe nationale. Il faut respecter le petit code de discipline qu’il y a dans cette équipe », soutient-il. Y compris Samuel Eto’o. « La porte est ouverte pour tout le monde », martèle le coach.
Les leçons du Mondial
Mais, Volker Finke a bien retenu la leçon de l’expédition brésilienne et ne compte plus retomber dans les mêmes travers. « Je ne peux pas dire qu’on a mal travaillé. On s’est qualifié pour la Coupe du Monde et tut se passait bien de façon professionnelle jusqu’après le match amical contre l’Allemagne. On ne sait pas ce qui s’est passé. J’ai pourtant bien fait mon travail. Je sais désormais à quoi m’en tenir. Je vais commencer à travailler avec cette équipe dès le 1er septembre et il va falloir changer beaucoup de chose. Il va falloir inculquer un esprit suivant les règles du football mondial. Il y a eu beaucoup de choses anormales. Il faut maintenant normaliser les choses. Après deux Coupes du Monde ratées, il faut changer les choses. Je ne vais pas citer des personnes. Mais, il faut savoir que les choses vont changer. Rien ne sera plus comme avant », promet-il.
« C’était indispensable de frapper un coup fort comme ça. Il faut arrêter de pleurer et travailler pour un avenir meilleur. Il faut intégrer les jeunes et ceux qu’on a retenu pour leur donner une autre chance. On a besoin, pour y arriver d’un peu de temps pour faire une équipe compétitive. C’est la seule solution en ce moment. Il faut par exemple éviter des compromis ici et là », explique l’Allemand.
Au sujet des critiques essuyées après la débâcle de son équipe en Coupe du Monde, il reste positif : « S’il y a des gens qui ont douté de moi, c’est normal. En tant qu’entraîneur mon travail ne peut pas convaincre tout le monde. J’ai des milliers de collègues et chacun a un avis contraire à émettre. Je souhaite le soutien des Camerounais pour atteindre ces objectifs. Le Cameroun a besoin d’une équipe homogène. J’aime prendre cette image pour dire ce que je pense : Le Portugal a Cristiano Ronaldo, l’Argentine a Messi, le Brésil a Neymar et l’Allemagne a une équipe. Le football a beaucoup changé et je suis au fait de ces mutations avec le football allemand. C’est depuis dix ans que cette équipe est en construction, avec une mentalité qui a été inculquée aux joueurs »
Antoine Tella à Yaoundé