Ça y est. L’entraîneur-Sélectionneur des Lions Indomptables est arrivé ce dimanche soir à Yaoundé. C’était aux alentours de 22h10 exactement que l’avion ayant à son bord Marc Brys, son agent et un de ses adjoints, a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Nsimalen. Les nombreux journalistes qui avaient fait le déplacement étaient sûrs d’une chose. C’est qu’aucune personnalité de la Fécafoot ne serait présente. Et ils ont eu raison puisque ce n’est que le représentant du Ministre Kombi Mouelle qui a accueilli le technicien belge.
Ce n’est justement pas un oubli de la part de la fédération dirigée par Samuel Eto’o. Le Président et son bureau s’opposent à toute tentative de reprise en main de la gestion des Lions Indomptables. Qu’importe les problèmes qui y ont fait leur lit, l’exécutif fédéral entend bien défendre le fait du respect à la lettre des textes qui lient les deux institutions.
Le bureau de la Fécafoot avait d’ores et déjà annoncé avoir mandater son Président de lui soumettre le nom du prochain entraîneur-sélectionneur dans les 72 heures. Si l’esprit de ce communiqué est respectée, la Fécafoot va ainsi donc nommer un nouvel encadrement technique. Si cela est fait, cela viendrait chambouler le rapport de force qui passera de très tendue à une déclaration de guerre. Mais guerre contre qui ?
Le clan Fécafoot et Samuel Eto’o vont tester la solidité du camp d’en face. Ils estiment que toute décision qui vient de la Présidence, n’est pas obligatoirement la décision du Président de la République. Paul Biya serait un amoureux de la loi et ne permettrait à personne de fouler du pied l’esprit des lois en vigueur. C’est effectivement un risque qu’avait en son temps pris Iya Mohammed, mais en plus soft. Membre influent du Comité Central du RDPC, ami personnel du Chef de l’État, il estimait qu’il serait prévenu quoi qu’il advienne que l’homme du Renouveau allait lui faire comprendre qu’il était temps de quitter le football. Cette attente dure jusqu’aujourd’hui alors qu’il purge sa 11e année de prison.
La Fécafoot et ses dirigeants ont clairement été mis au pied du mur. Leur réaction est clairement attendue au lendemain de l’arrivée de Marc Brys. Les journaux, de par leur une, ont mis en vedette cette imbroglio qui risque d’emporter le football Camerounais. Les actions de la Fédération, loin de vouloir calmer l’affaire, suggèrent que tout est mis à l’oeuvre pour forcer une implosion en interne de l’union gouvernementale. Samuel Eto’o veut rien de moins que la remplacement de Kombi Mouelle à la tête du ministère des sports et de l’éducation physique. Il fut un temps au Cameroun où même ses envies les plus folles se réalisaient. Le Pichichi va donc au bras de fer pour tester son influence actuelle et sa capacité à faire bouger les lignes.
Avec l’avantage stratégique prise par le camp du ministre Kombi Mouelle avec la signature du contrat de Marc Brys et affidés, le corridor de survie de Samuel Eto’o s’est encore rétrécie. Mais le Président de la Fécafoot a plus d’un tour dans son sac.