Lors de conférence de presse qu’il a donnée mardi après le match amical perdu 2-1 contre la Guinée, l’entraîneur des Lions Indomptables s’est lâché. Indigné par l’affaire des factures impayées qui a imposé un jeun forcé à ces joueurs, quelques heures avant le match, le Belge a avoué son ras-le-bol. Au point de douter sur son avenir avec le pays champion d’Afrique. « Je me demande si je dois continuer avec le Cameroun », dit-il.
Sur les raisons de sa déception
« Au début j’ai eu beaucoup de problèmes : j’ai eu des problèmes avec la presse, j’ai eu des problèmes avec l’opinion publique. Mais on a continué à travailler. Maintenant qu’on est arrivé au plus haut niveau, cela veut dire que nous avons fait du bon travail. Or, de l’autre côté, je n’ai pas travaillé dans des conditions professionnelles. Je m’explique : il y a d’abord le voyage qu’on a fait pour Durban (dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2017, Ndlr.). On a passé 2heures de temps dans l’avion sur place (à Douala, Ndlr.). Pourquoi ? Parce que les responsables voulaient mettre plus de gens dans l’avion qu’il n’y avait d’inscrits. Ça veut dire que des gens ont fait des erreurs que nous, l’équipe, avons payées en passant 2 heures dans un siège d’avion, un jour après un match.
Deuxièmement, pendant le stage à Nantes (en vue du match amical contre la France le 30 mai 2016, Ndlr.), on a passé 2 jours sans équipements. Parce qu’il n’y avait pas d’argent pour transporter les équipements. Avant cela, le médecin avait dû acheter des médicaments et bandages avec son proprement argent ; parce que tout était resté à Yaoundé pour les mêmes raisons. Le médecin a utilisé son argent et jusqu’à présent il n’a pas encore été remboursé.
Troisièmement, voilà quelques gens dans l’encadrement technique qui ont engagé leur argent pour le fonctionnement du groupe, et ils ne sont pas remboursés. Aujourd’hui, c’est la goutte qui a débordé le vase. Avant le match (de mardi, contre la Guinée), à midi, on s’apprête à aller prendre le déjeuner et le personnel de l’hôtel a refusé parce que l’hôtel n’avait pas été payé. Où est cet argent ? Je me demande. Dans tous les sens, on (nous) met les bâtons dans les roues. A la CAN, on est venu la veille avec des primes du chef de l’Etat, sans qu’il y ait eu une concertation. Les joueurs ont fermé la bouche, ils ont montré que l’argent n’est pas le plus important, mais c’est de jouer pour leur pays, jouer pour des victoires. De ce côté, on demande aussi des responsables qui sont professionnels ».
Sur son avenir
« J’ai bossé pendant un an pour arriver à ce niveau. Les joueurs m’ont suivi pendant tout le parcours et je pense qu’ils ont su renverser la situation. Je me pose des questions. Je me demande si je dois continuer avec le Cameroun ? Parce que si tu bosses comme les autres l’ont fait et qu’à chaque fois les mêmes erreurs se reproduisent, alors je me dis que ce n’est pas possible de continuer avec le Cameroun. Je vais bien réfléchir sur mon avenir. Parce que si des joueurs qui préparent un match et qui n’ont pas leur repas à midi, pendant que des gens sont assis pendant dix jours dans leurs fauteuils et qui ne foutent rien, ça on ne peut pas accepter. C’est aussi pour ça qu’on a fait une prestation pareille aujourd’hui (hier, contre la Guinée 2-1, Ndlr.) ».
Par Arthur Wandji