Une retraite tacite avec l’équipe nationale du Cameroun. Ça y ressemble bien. L’arrière-gauche camerounais de Brighton (leader de Championship anglaise) n’y a plus la tête de toute façon, et n’en fait plus une priorité. Dans un entretien accordé à So Foot, Gaëtan Bong, non sans évoquer les raisons de son retrait, ne croit pas tant que c’est pour la rude concurrence au poste qu’il n’a pas été sélectionné pour la Coupe du monde 2014, alors qu’il venait fraichement d’être sacré champion de Grèce avec l’Olympiakos.
«C’est plus compliqué que ça, c’est plus qu’une concurrence. Au Cameroun, il y a beaucoup de choses qui sont sorties comme la corruption. Et moi, je ne suis pas ce genre de joueurs. Je viens, je joue et je ne suis pas quelqu’un qui va acheter sa place. En 2010, Paul Le Guen m’a pris sur mes qualités, pas autre chose. Je voulais faire cette Coupe du monde au Brésil, mais j’ai pris du recul, je n’étais pas prêt pour y aller. Le sélectionneur Finke m’avait rappelé, mais je lui ai dit que je ne voulais pas revenir tant que certaines choses n’avaient pas changé. Pour l’instant, j’ai mis de côté la sélection nationale. Je ne veux pas jouer pour la sélection si l’on ne juge plus simplement le sportif», déclaré l’ancien Valenciennois.
De fait, Bong n’avait pas été retenu pour disputer le mondial 2014. Mais au lendemain de la bérézina brésilienne, Volker Finke, le sélectionneur de l’époque, lui a tendu une nouvelle perche. L’ancien joueur de Wigan avait été sélectionné par le technicien allemand en août 2014 pour démarrer les éliminatoires de la CAN 2015. Seulement, il n’avait pas déféré à sa convocation, et la raison évoquée à l’époque était «une blessure». En effet, Gaëtan Bong ruminait une autre raison, et avec du recul, il croit savoir que la corruption ambiante en était une. «Oui, des choses m’ont déçu, mais ce ne sont pas les joueurs que je juge. C’est plus haut que ça. On sait qu’avec le Cameroun, ce n’est jamais simple. Je pense que tout n’est pas clair. Quand on sait qu’il y a de la corruption par rapport à certains joueurs, des échanges de bons procédés pour avoir des places sur le terrain, c’est sûr que ça devient électrique».
Eto’o ménagé
Sans ostensiblement désigner les responsables de cette corruption à laquelle il fait allusion, Bong semble pointer un doigt accusateur sur les responsables de la sélection à quelque niveau que ce soit. Mais, un qui pour lui n’y a pas contribué, c’est Samuel Eto’o Fils, l’ancien capitaine des Lions indomptables. «Samuel a toujours été plus qu’un capitaine. Il faut faire la part des choses. Peut-être que par moment, il a été maladroit, que des choses ont été mal faites, mais ça reste un humain. La plupart des choses, c’était pour aider notre pays. Pour les primes, c’est lui qui a tapé du poing sur la table. Il y a beaucoup de choses qui se passent, on n’est pas toujours d’accord entre joueurs. Il a fait son rôle de capitaine, de grand frère, tout est discutable. Maintenant, il a arrêté sa carrière avec la sélection et il a encore de grandes choses à faire pour le Cameroun», s’épanche-t-il.
Armel Kenné