Depuis la qualification obtenue en Algérie, l’optimisme a définitivement gagné les dirigeants du football camerounais et une frange du public. L’euphorie et l’ambition semblent avoir balayé les notions de rationalité et d’humilité.
L’objectif c’est d’aller au moins en demi-finale. On a sept matchs pour faire la différence. Les déclarations sonnent comme une évidence. On croirait pratiquement que le Cameroun, c’est le Brésil avec ses cinq coupes du monde remportées. Mais encore, que Kévin de Bruyne, Neymar, Messi et Mbappé vont arborer la tunique camerounaise lors de la Coupe du monde au Qatar.
Ce tintamarre qui prend de l’épaisseur et qui balaie au passage toute forme de lucidité, attise le rêve et berce avant le sommeil les adeptes du « impossible n’est pas camerounais ». Mais comme une soirée très arrosée, le réveil peut s’avérer brutal. La réalité peut, dès la phase de groupes de la Coupe du monde, céder la place à un silence assourdissant où raisonnent tout de même la consternation, le désarroi et la désillusion. L’entreprise qui consiste à surévaluer le niveau de certains joueurs camerounais ou du groupe peut s’achever par des faits divers mettant en scène d’autres acteurs (…)
Entendons-nous bien. Il ne s’agit pas de dire et ça serait absurde que les exploits n’existent pas dans le paysage du football. Non. Loin de nous l’ambition d’écarter le fait qu’en sept matchs, tout est possible. Il est davantage question de mesure, de rationalité, que dis-je d’humilité. Des données qui peuvent tout aussi annoncer des victoires avec une saveur bien particulière. Nous l’avons fait à Blida où, face à l’adversité et la défaite enregistrée à domicile lors du match aller, nous sommes allés avec beaucoup d’ambition et d’humilité, montrer aux Algériens, je cite, que c’est de ça qu’il s’agit.