Honni au sortir du mondial brésilien, le Cameroun souffrait pourtant d’un mal dont on n’imaginait pas une panacée à même de le soigner. En dépit de tout, Volker Finke a bénéficié contre toute attente d’une nouvelle confiance des autorités sportives camerounaises. Au début, il était question de «normaliser», pour emprunter un terme cher au technicien allemand, qui requerrait en même temps la patience et moins d’exigence en matière de résultats.
L’ablation observée dès le lendemain du mondial brésilien avec le bannissement de tous les trentenaires de la sélection (Eto’o, Makoun, Webo, Assou-Ekotto et Itandje) et/ou des éléments outrecuidants et autres facteurs qui agitaient la tanière, a bien sonné le glas d’une reconstruction dont on savait inscrite sur le long terme.
Parcours sans faute
Comme tout bon travail fait à la base, celui de Volker Finke n’a pas attendu. Le déplacement victorieux (2-0) des Lions à Lubumbashi en septembre a d’abord rabiboché et réchauffé les liens entre la sélection nationale et ses fans. Ensuite, le carton 4-1 face à la Côte d’Ivoire à Yaoundé à la deuxième journée de ces éliminatoires a davantage ravivé la flamme du patriotisme chez les Lions et un regain confirmé de confiance de leurs supporters. Les bookmakers pouvaient désormais parier sur une qualification des Lions après cette brillante victoire devant la kyrielle de stars que comptent les Eléphants (Yaya Touré, Gervinho, Kalou, Aurier, Boka…). Mbia et camarades allaient trébucher plus tard en octobre contre la Sierra Leone à l’aller (0-0) avant de se reprendre en s’imposant (2-0) au match retour avec désormais une certitude de disputer la CAN. La confirmation a sonné samedi dernier contre la RD Congo, défait 1-0 par le Cameroun. Le déplacement à Abidjan mercredi n’était donc plus qu’une balade de santé à laquelle se refusaient néanmoins les Lions, jaloux de leur impétuosité durant cette campagne qualificative. En dépit de leur appétit aiguisé pour la victoire, ils ont dû se contenter d’un nul (0-0) devant les Ivoiriens dans une rencontre rendue insipide et dénudée de spectacle par les Eléphants. Au bout, les joueurs de Volker Finke survolent leur poule D et se qualifient pour une Coupe d’Afrique des nations, après deux éditions successivement manquées (2012 et 2013).
Statistiques impressionnantes
Le Cameroun est relativement redevenu un foudre de guerre sur l’échiquier du football sur le continent, en témoigne son parcours sans faute dans la campagne qualificative à la Coupe d’Afrique des nations «Guinée-Equatoriale 2015». En l’espace de trois mois, les Lions indomptables se sont réappropriés leur crinière en alignant des statistiques impressionnantes et insoupçonnées devant les nations considérées comme favorites au départ de la compétition : la Côte d’Ivoire, le Nigéria, l’Egypte, et même l’Algérie. Invincibles sur toute la ligne, les Camarades de Stéphane Mbia, avec les Aigles de Carthage de Tunisie, ont totalisé le même nombre de points (14) en six journées pour quatre victoires et deux nuls chacun. Les Camerounais s’en tirent avec la meilleure défense de ces éliminatoires avec seulement un but encaissé, et avec la deuxième meilleure attaque (9 buts) derrière l’Algérie qui en compte 11.
Armel Kenné