Avant d’être nommé sélectionneur des Lions Indomptables en 2009, Paul Le Guen était un entraîneur qui montait. Son passage de trois saisons avec le club de Lyon en France lui avait donné une certaine envergure et des trophées. Son tempérament d’homme de défi s’est forgé avec son passage, puis sa rupture au Celtix Glasgow. Quand il est nommé en équipe du Cameroun, étant encore dans son « prime », il est un jeune entraîneur avec plein d’ambitions. À 45 ans, il sait qu’il a une chance avec une bonne sélection tout comme Seedorf en 2018.
Il est donc arrivé bardé de prétentions, de formule choc. Le capitaine de la troupe est rapidement écarté et un nouveau est intronisé. À titre de comparaison, Seedorf a en plus mis de côté le meilleur joueur des lions indomptables, meilleur joueur de la CAN 2017. Du temps de Le Guen, on était à moins d’un an de la Coupe du monde, la première et la seule organisée sur le sol d’un pays africain. On est aussi à moins d’un an de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, la première que va organiser le Cameroun en un peu moins de 50 ans..
Quant on voit comment les choses se sont arrangées avant l’arrivée de Seedorf et Kluivert, et comment ça se passe depuis leur prise de pouvoir, on constate qu’un seul être majeur a réussi à faire la transition de l’époque de Le Guen à celle de Seedorf. Son action, à l’époque déterminante, l’est encore plus aujourd’hui du fait qu’il ait eu le temps de tisser sa toile autour du football camerounais, de la politique, et de ses propres intérêts puisqu’il s’est lancé dans la gestion des joueurs, profitant des déboires judiciaires et institutionnels du football camerounais.
Pour ce qui est de la première liste des 23 sélectionnés du duo Seedorf – Kluivert, le code de conduite est le même que du temps de Paul Le Guen : prétextant la non connaissance des joueurs de l’équipe nationale, puisque les sélectionneurs sont souvent nommés pratiquement à la veille des rencontres, on fait un recensement de joueurs qu’on veut voir en équipe nationale et on exclut aussi, de manière punitive, ceux qui font partie des clans à abattre. Dans le cas présent, Camfoot.com a reçu des informations qui font état de ce que prétextant de la compétitivité du sélectionneur, on lui aurait assuré que les joueurs camerounais évoluant dans certains pays étaient des joueurs de soutien et que leur mise à l’écart sera comprise de tous. Seedorf et Kluivert vont penser se sentir en sécurité, y ajouterons trois ou quatre éléments, question de montrer qu’ils ont quand même travaillé depuis leur nomination.
Mais laisser sur la touche le meilleur joueur de la CAN 2017, devant l’international Mohamed Salah, ne pouvait laisser indifférent tout un peuple, tout comme le capitaine de la troupe, qui a fièrement « leadé » le groupe au Gabon est quand même hors normes. C’est de notoriété publique que tout joueur qui refuse le diktat de se faire représenter par les fils du président du Comité de Normalisation commet un acte de lèse-majesté qui est directement punissable. Alors, on enrobe le tout dans les belles formules comestibles.
Mais ça ne s’arrête pas qu’au niveau de la sélection des joueurs. Il faut rapidement installer ses hommes au sein même de la nouvelle structure, pour empêcher que les nouveaux sélectionneurs ne s’installent et choisissent eux même leurs personnels. Un document a fuité dans les réseaux sociaux. Il dresse une liste de personnalités dites « compétentes » qui pourraient occuper des responsabilités au sein de la nouvelle structure. Ce sont pour la plupart des fidèles des fidèles qui lutteront jusqu’à la mort pour conserver leurs privilèges et remercieront leur bienfaiteur. C’est cette véritable mafia qui gangrène le bon fonctionnement de l’équipe nationale depuis des années.
Seedorf et Kluivert doivent s’émanciper des pièges que vont leur tendre le clan du Président du Comité de Normalisation, Me Dieudonné Happi, s’ils veulent avoir de bons résultats avec les Lions Indomptables. Il n’y a pas de retour simple en arrière. Un mauvais casting, et ils seront condamnés, comme Paul Le Guen, à ne plus coacher que des clubs de tierce zone. Et à leur âge, ça risque d’être très long…