A six mois de la coupe d’Afrique des nations 2008 qui se disputera au Ghana, des tergiversations se poursuivent autour de la nomination de l’entraîneur de l’équipe fanion du Cameroun. Alors qu’il est grand temps de parler de la relève du football camerounais, on est encore réduit à s’interroger sur l’équipe qui sera mise sur pied avant le début de la compétition. Péril sur la relève !
Dans un communiqué rendu public au journal de 20 heures, dans la soirée de lundi 13 août 2007, Ebenezer Njoh Mouelle, ministre de la communication, informait les camerounais que le point de presse que devait initialement donner le ministre des sports et de l’éducation physique, Thierry Augustin Edjoa, a été reporté à une date ultérieure. Ce point de presse avait été programmé en vue de désigner l’entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables qui sortira de la short list constituée entre autres des Western que sont le français Philippe Troussier et de l’allemand Horst Köppel.
De sources généralement bien informées, le ministère des sports et de l’éducation physique et la Fécafoot ne seraient pas unanimes au sujet de la liste des sélectionneurs finalement retenus. Car parmi eux ne figure aucun entraîneur Camerounais. Une situation qui vient entretenir davantage la polémique née de la non apparition du nom de Joseph Antoine Bell parmi les différents postulants. Du coup, la question qu’on se pose est celle de savoir pour combien de temps la situation va perdurer.
En effet, depuis la disparition-démission de Arie Haan peut avant le mercredi 31 janvier 2007, date officielle de l’annonce de sa démission par un courrier électronique, c’est Jules Frédéric Nyongha, entraîneur adjoint sous lui et sous Arthur Jorge, qui assure jusqu’à ce jour l’intérim de l’encadrement technique des Lions Indomptables. Il est par ailleurs à rappeler que Nyongha n’est pas un inconnu dans le football camerounais parce que présent à l’expédition de la coupe du monde de 1990 en Italie avec Valéry Népomniachi ; alors entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables.
Retraite
Même dans les conditions les plus précaires que tout le monde connaît (sans crédit téléphone, sans logement, sans contrat signé avec le ministère de tutelle et sans salaire valorisant) Nyongha, faisant la sourde oreille de toutes les critiques acerbes dont il a été l’objet, a tout de même pu conduire les coéquipiers de Rigobert Song Bahanag jusqu’à la porte d’entrée au Ghana 2008. avant que ne survienne le fameux appel à candidature en vue de la désignation de l’entraîneur sélectionneur. S’il est un sujet qui préoccupe actuellement, c’est celui de l’ossature du groupe qui se rendra en février prochain au Ghana pour tenter de reconquérir le précieux trophée de la Can.
De 2000 à 2007, les joueurs qui ont permis au Cameroun de remporter successivement deux coupes d’Afrique sont à ce jour sur la porte de sortie ; parce qu’amortis par le poids de l’âge. Comme il faut bien le constater, d’aucuns, à l’instar de Raymond Kalla Kongo, sont déjà sur le banc de touche. Des talents comme Rigobert Song Bahanag, Gérémi Njitap, et des exemples du genre sont légions, ont encore beaucoup à donner à leur équipe nationale. Mais pour encore combien de temps. Raison de plus pour que les uns et les autres taisent leurs guéguerres pour travailler sur une redynamisation à long terme des performances et des résultats de nos équipes nationales. En perspective, nous avons la coupe du monde 2010 qui, pour une grande première dans l’histoire du football, se jouera en terre africaine, notamment en Afrique du Sud. Le Cameroun devrait saisir cette chance pour faire mieux qu’en 1990, c’est à dire aller plus loin que les quart de finales de la coupe du monde.
Le Cameroun, en matière de football, sur le plan continental et mondial, a atteint un niveau où chaque joueur dans l’équipe nationale devrait avoir une doublure ; question de permette à l’encadrement technique d’avoir, à tout moment et dans toutes les échéances, un groupe soudé et efficace. Ce qui n’est toujours pas le cas. Non pas parce que c’est les joueurs qui manquent. Cela relèverait tout simplement d’une volonté politique.
Restructuration
Il n’est pas insensé de se demander si les états généraux des sports au Cameroun, et du football en particulier, se feront sans les Camerounais. Le ministère des sports et de l’éducation physique et la Fécafoot, l’instance faîtière du football camerounais travaillent au quotidien sur des résultats à court terme. Au moment de recruter le portugais Arthur Jorge, prédécesseur de Arie Haan, il lui avait été assignée une mission bien précise ; celle de «qualifier les Lions Indomptables pour la coupe du Monde 2006» qui s’est déroulée en Allemagne.
Au terme de 5 matches disputés avec les Lions pendant les éliminatoires, soit 4 victoires et 1 match nul, le Portugais, conformément aux closes de contrat a jeté l’éponge. Son péché, a été celui de n’avoir pas pu qualifier les Lions. Bien qu’ayant obtenu de bons résultats. C’est parce que convaincu d’avoir bien travaillé que sa candidature figure parmi les postulants à l’appel d’offre lancé par la fédération camerounaise de football. Il ne serait donc pas surprenant que Augustin Thierry Edjoa, tout comme Philippe Mbarga Mboa à l’époque, tombe dans le même piège en assignant les mêmes missions au nouvel entraîneur qui sera désigné dans les semaines voire les mois à venir.
En changeant d’entraîneurs comme si on changeait de vestes, sans toutefois aborder le mal par la racine, on n’est pas loin, surtout qu’on y est presque déjà, d’assister à un effondrement tous azimuts du football camerounais. Un entraîneur, fut-il expatrié, ne sera pas l’antidote approprié pour le réel problème que traverse en ce moment le football camerounais.