Le 21 janvier dernier, à l’issue du tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022, le Cameroun a été fixé sur ses adversaires dans le groupe D avec la Côte d’Ivoire, le Malawi et le Mozambique. Dans un entretien accordé à Cameroon tribune, le sélectionneur national des Lions indomptables, Antonio Conceição qui est en séjour au Cameroun parle des chances de ses poulains dans ce groupe. Tout en reprécisant sa philosophie dans la mise en place d’une équipe conquérante. Le technicien portugais se dit ouvert aussi bien aux nouvelles recrues qu’aux come-back ex primés.
Il revient aussi sur la possible intégration des joueurs amateurs dans la sélection nationale fanion. L’organisation par le Cameroun de l’imminent Championnat d’Afrique des nations (CHAN) sera une belle opportunité.
En 2020, l’agenda des Lions indomptables prévoit six matches. Aura-t-on la possibilité de voir la « touche » Conceição ?
Je respecte beaucoup le passé. Je veux me focaliser sur le présent et sur le futur pour constituer une équipe compétitive. On ne peut pas tout changer du jour au lendemain. Il y a beaucoup de joueurs qui ont été convoqués pour la première fois chez les Lions indomptables. Moukoudi, Ganago, autres. Et les autres qui sont susceptibles d’être convoqués plus tard. En trois matches, nous avons appelé six nouveaux. On essaye de donner de la continuité, de travailler, de créer une base solide pour un futur positif.
Dans 11 mois, le Cameroun accueille la CAN 2021. Quels sont les compartiments qui posent problème dans l’édification d’une équipe conquérante ?
Nous faisons un gros travail d’analyse, d’observation sur beaucoup de joueurs. Aussi bien sur le plan technique que sur le plan humain. On n’oublie pas cet aspect-là. Tout ce qu’on voulait, c’était avoir le temps de pouvoir transmettre nos idées sur le plan collectif à nos joueurs. Comme vous pouvez le voir, lors des dernières échéances, on a eu très peu de temps ensemble pour pouvoir implémenter certaines idées. On a donc eu recours à leur capacité à schématiser et à refaire ce qui leur a été demandé. Dans les phases finales de la CAN, je pense qu’on aura un peu plus de temps pour transmettre ces idées. On essaye de travailler de la meilleure des façons, afin d’avoir cette équipe solide, forte et unie, capable de représenter dignement le pays aussi bien à la CAN qu’en Coupe du monde. Notre objectif principal est de gagner cette CAN à la maison.
Parlant de cette Coupe du monde 2022, le Cameroun partage la poule des éliminatoires avec la Côte d’Ivoire, le Malawi et le Mozambique. Quelles sont les chances de vos poulains ?
C’est un groupe équilibré et difficile. On a l’espoir de pouvoir terminer premier. Mais, l’espoir ne suffit pas. Il faut travailler. Donc, on travaille pour mettre l’équipe au top et lui permettre de se qualifier. La Côte d’Ivoire est une équipe par tradition forte et qui a l’ambition de se qualifier pour cette Coupe du monde, tout comme le Cameroun. Le football mozambicain est en pleine expansion. La double confrontation dans le cadre des éliminatoires de la CAN nous permettra d’être fixés sur le style de cet adversaire.
N’existe-t-il pas une pression supplémentaire quand on sait que les Lions indomptables n’ont pas participé à la dernière phase finale de la Coupe du monde en Russie ?
Tout entraîneur de football est habitué à la pression de résultats. Ça fait plus de quarante ans que je suis dans le monde du football. Je suis habitué à cette pression-là. On fait ce qu’on aime. On travaille beaucoup. On se donne tous les moyens pour réussir et pour que le peuple camerounais soit fier tout simplement de son équipe, fier de la victoire. C’est dans ce sens qu’on va. On travaille beaucoup, sachez-le !
En mars prochain, nous avons cette double confrontation contre le Mozambique. Y a-t-il des chances de voir de nouveaux visages ou d’assister à des comebacks ?
Il est possible que ces deux cas de figure apparaissent lors des prochaines convocations de joueurs. Je ne suis pas en faveur de grands changements. Depuis notre arrivée, on injecte de nouveaux joueurs. Des come-back sont aussi possibles, à partir du moment où ils ont exprimé leur désir de venir porter le maillot nouveau.
Etes-vous dans la logique de ramener le maximum de joueurs dans la sélection nationale, pour être en droite ligne avec la démarche du ministre des Sports et de l’Education physique qui a rencontré Nicolas Nkoulou et le papa de Joël et Marvin Matip?
Ces rencontres constituent quelque chose de très positif. Si Nkoulou et Matip par exemple ont choisi de ne plus revenir, c’est qu’il y a eu des problèmes par le passé. Personnellement, ce qui s’est passé ne m’intéresse pas. Je veux me focaliser sur le présent et sur le futur. Dans les prochains jours, nous allons rencontrer Nicolas Nkoulou. Tout dépendra de sa disponibilité. On verra s’il est prêt mentalement et techniquement à défendre à nouveau les couleurs du pays. Bien sûr, on fait totalement confiance à ceux qui sont là parce qu’à son poste, au niveau des défenseurs centraux, on est bien servi.
Le Cameroun va accueillir le CHAN du 4 au 25 avril 2020. Allez-vous profiter de cette mise en lumière des joueurs amateurs pour intégrer certains dans la sélection nationale fanion ?
C’est dans notre programme d’être présent pendant le CHAN, afin de voir ce que les joueurs amateurs peuvent montrer techniquement, tactiquement et émotionnellement en phase finale de grandes compétitions. On est très attentif à tout ce qui se passe avec les U23 et les A’.
Les prochains matches des Lions indomptables se disputent dans l’intervalle du 23 au 31 mars. Comment le coach va-t-il occuper son temps d’ici à là ?
Dans les prochains jours, nous irons superviser les joueurs en Belgique, en France, en Espagne, en Italie. On reviendra ici au début du mois de mars pour préparer cette double confrontation et publier la liste des joueurs convoqués contre le Mozambique. On sera présent au CHAN. On a un programme rempli sur les trois prochains mois.