A l’occasion des questions orales aux ministres vendredi, le ministre des Sports et de l’éducation physique a été accusé par un député d’avoir « vendu le match Cameroun – Côte d’Ivoire » du 19 novembre 2014 et d’être dans un « plan machiavélique » visant à déstabiliser l’équipe nationale fanion de football.
Deuxième à passer à la tribune vendredi dernier, Adoum Garoua a eu sa dose d’embarras, à l’occasion des questions orales aux ministres de la République du Cameroun. Et c’est l’Honorable, Paul Danata qui a ouvert les hostilités. Dans le souci de comprendre comment les Lions Indomptables n’ont pas pu faire mieux qu’un match nul (0-0) à Abidjan lors de la dernière journée des éliminatoires de la Can 2015 le 19 novembre 2014 – parce que Stéphane Mbia et ses coéquipiers avaient démontré qu’ils valaient mieux que ce résultat après une victoire 4-1 à Yaoundé, et parce qu’une victoire leur aurait permis d’être dans le pot des têtes de séries pour le tirage au sort de la phase finale – le député Rdpc n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
Adoum Garoua ou Al Capone ?
« Dites-nous sincèrement monsieur le ministre a lancé l’élu de la nation, si vous n’êtes pas dans le système mafieux du type Al Capone (personnage de film, patron de la mafia, trafiquant et criminel, Ndlr) où on vous aurait donné des consignes, peut-être après le passage de Guillaume Soro au Cameroun, de ne pas humilier la Côte d’Ivoire à domicile, question de consolider la paix dans ce pays-frère ? ». Une question plutôt directe pour le ministre des Sports et de l’éducation physique, qui a eu du mal à répondre. « Il faut relever qu’à ce stade de la compétition, le Cameroun était déjà qualifié. Il nous souvient pour ceux qui ont regardé le match qu’un de nos joueurs avait été sorti (Stéphane Mbia, Ndlr.) et on était resté à dix. Tous les spécialistes pourront vous dire que, quand on joue à dix, on cherche plus à défendre qu’à attaquer. Il ne nous était pas donné d’attaquer à tout pour absolument avoir une victoire », a répondu Adoum Garoua dans les colonnes de La Nouvelle Expression.
Le cas Clinton Njié sur la table
Accusé d’avoir « vendu » ce match, le patron des Sports camerounais a également été invité à s’exprimer sur les différents onze entrants des Lions Indomptables à la phase finale de cette Can équato-guinéenne. Le député Paul Danata souhaitant connaitre les raisons de la « mise à l’écart de certains joueurs » comme Clinton Njié. « Dans le domaine du sport, les responsabilités sont partagées. L’entraîneur national s’occupe de la technique et tactique de l’équipe : il est chargé de faire le classement », a répondu le Minsep avant d’ajouter : « nous avons aussi pensé comme vous. D’ailleurs après les deux premiers matchs nous sommes allés au staff technique et médical, accompagné du président du Comité de normalisation interroger l’entraîneur qui nous a répondu que certains joueurs n’étaient pas en forme, d’autres étaient blessés ».
Finke, Mbia et Owona complices ?
Adoum Garoua n’était pas pour autant sorti d’affaire. L’Honorable Paul Danata l’a ensuite pointé du doigt, le soupçonnant d’être impliqué dans un plan « machiavélique » visant à déstabiliser la sélection fanion suite à la présence de certains recruteurs allemands en Guinée Equatoriale qui seraient à l’origine de la titularisation de certains joueurs. Des recruteurs qui, à en croire La Nouvelle Expression, auraient contraint le Minsep, la Fécafoot, le staff technique des Lions et le capitaine Stéphane Mbia à « la destruction machiavélique de l’équipe, et à un silence des plus insoupçonnés par l’argent de cette opération mafieuse », a laissé entendre l’élu national qui demandait ensuite : « serez-vous complice, du moment où depuis le retour de cette foireuse expédition, vous n’avez rien dénoncé pour vous désolidariser de cet état de chose ? ». La réponse d’Adoum Garoua a laissé un député insatisfait, qui promet de relancer le ministre au cours de la prochaine Session.
Arthur Wandji