Ngaoundéré, 09 Fév – C’est depuis 1998 au pays des hommes intègres que les lions n’avaient pas goûté à l’amertume d’une élimination prématurée dans une compétition organisée par la Confédération Africaine de Football. Dans le triangle national en général et en particulier à Ngaoundéré, c’est la consternation. Et pourtant avant ce match qui opposait le onze national à celui du Nigeria son éternel rival, tout allait bien et les langues se déliaient dans les conversations.
Ngaoundéré 13 heures 56 minutes, ce dimanche 8 février, les camerounais de l’Adamaoua s’agitent à l’idée de voir leur équipe « faire la fête » aux Nigérians. Certains retardataires se hâtent pour ne manquer aucune seconde du match. Dans les buvettes, gargotes et certains emplacements publiques, c’est depuis les premières lueurs de la journée que les places ont été réservées.
Lorsque l’arbitre central donne le coup d’envoi de la rencontre, les Fans des lions spéculent sur les noms de leurs buteurs. A la 13e minutes, Patrick Mboma Ndem manque d’ouvrir le score sur un coup franc tiré par Gérémi Njitap Fotso. C’est tout le monde qui psalmodie « lahila hahilalla » pour exprimer son désarroi. A la 16e minute le cafouillage qui s’installe dans le camp camerounais glace le sang mais la vigilance des défenseurs redonne confiance.
41e minute, tel une flèche, Samuel Eto’o récupère une balle en profondeur à lui adressé et marque pour son équipe. L’euphorie est indescriptible. De toute part naissent des cris de joie. Toutefois la réplique nigériane ne se fera pas attendre. 47e minute sur un coup de pied arrêté, Okocha sera sans pitié pour Idriss Carlos Kameni. On peut alors entendre: » souba hanallaï ». La balance est rétablit et pour les compatriotes de l’Adamaoua rien n’est
joué. « D’ailleurs c’est ce qui s’était passé au Soulouléré Stadium en 2000 » semble dire certain pour se consoler.
61e minute Idrissou Mohamadou remplace Bill Tchato les cris fusent de partout. Normal! Ce dernier est issu de la partie septentrionale du Cameroun, plus précisement de Ngaoundéré. On voit en ses longues enjambées des chances de buts. Malheureusement, 11 minutes après son entré c’est plutôt un joueur nigérian qui sale l’addition pour Cameroun 1 – Nigeria 2. Les bouches se musellent, le calme est total.
15h45, dans cette Ambiance qui rappelle le deuil, un muezzin, imperturbable appelle les fidèles musulmans à la prière. Et au coup de sifflet final c’est tout le monde qui veut effacer le cauchemar qu’il a vécu. Depuis une décennie de bataille sportive contre le Nigeria, les nôtres sont donc tombés.
Bakary Bilamo à Ngaoundéré