Situation ahurissante. À deux semaines du coup d’envoi de la coupe d’Afrique des Nations U-17, la moitié de l’équipe est au prise avec des blessures. Les jeunes n’ont pas arrêté de se préparer et l’équipe manque des moyens élémentaires dont la boite à pharmacie.
« Je ne vais parler que lorsque je vais remporter le trophée de la Can », lançait encore ce vendredi après-midi Joseph Atangana, le sélectionneur des Lions cadets, le sourire en coin, au centre technique de la Fécafoot lors de la séance d’entraînement. Mais seulement, aura-t-il les moyens pour atteindre son objectif au regard de la situation qui prévaut au sein de son équipe ?
Sur les 25 joueurs en stage, 11 travaillent sur le terrain sous la coordination de l’entraîneur national et de Nicolas Tonyé et Olivier Nankam, ses adjoints sur le premier thème de la journée alors que les trois gardiens de buts font un travail spécifique avec Biloa Ayissi, l’entraîneur-adjoint chargé des gardiens de buts. Conservation du ballon et vivacité constituent le menu à l’ordre du jour. A côté, assis sur le banc de touche, 10 joueurs en babouches, observant les autres sur le terrain. Eux, ne peuvent pas s’entraîner parce que blessés. Pendant ce temps un autre joueur fait les tours du terrain. « Il est en train d’être récupéré », nous renseigne Ferdinand Ngoh, le médecin de cette équipe, l’air dépité. L’on apprendra aussi que Djeutcha lui, a été laissé à l’hôtel sous soins pour avoir fait une crise de paludisme.
Pas de boîte à pharmacie
Ce constat triste a pour cause l’inexistence d’une boîte à pharmacie. Tout ce qui tient lieu de médicament c’est la poche de glaçons. La boîte à pharmacie n’a pas été ravitaillée en médicaments depuis le début du stage. Ce sont les membres de ce staff médical qui se sont battus à apporter eux-mêmes des médicaments pour parer aux soins de quelques blessés. Et tout est à épuisement.
Le gazon synthétique du centre technique de la Fécafoot d’Odza est à l’origine des multiples traumatismes dont souffrent les joueurs. C’est depuis plus d’un mois que ces jeunes U- 17 s’entraînent sur ce terrain synthétique. « Pour faire du synthétique, on a d’abord un sol goudronné et après on dépose un gazon artificiel. Les multiples bonds sur ce gazon jouent sur les articulations des jeunes joueurs que nous avons, surtout quand on s’y entraîne pendant plus d’un mois dans le rythme de préparation que nous avons eu. C’est depuis avril qu’on a commencé cette préparation », explique Nicolas Tonyè Tonyè. Pourtant, au Niger dans deux semaines, les matchs de la Can vont se disputer sur du gazon naturel. « Il y en a à Yaoundé (le stade Ahmadou Ahidjo, ndlr). Mais, on ne nous a jamais permis de nous entraîner dessus. Quand on nous le donne, c’est pour le reprendre dans les heures qui suivent », se plaint l’entraîneur-adjoint.
Cette CAN U-17 va se disputer du 15 février au 1er mars prochains au Niger. Les Lionceaux du Cameroun sont logés dans la poule B en compagnie des Aiglons du Mali, des Amajita d’Afrique du Sud et des Eléphanteaux de Côte d’Ivoire. Le Cameroun dispute ses matchs les 16, 10 et 22 février. C’est une CAN à plusieurs enjeux puisque la qualification pour le second tour, soit les demi-finales, sera synonyme de ticket pour la Coupe du Monde des U-15 qui aura lieu au Chili en Octobre 2015.
Antoine Tella à Odza