Et l’heure de Magnan arriva ! Longtemps au centre d’une folle rumeur qui l’a nommé le 26 octobre 2015 à la tête des Sao du Tchad, l’ancien emblématique capitaine des Lions indomptables resté très éloigné des batailles de clans dans la course de la succession d’Iya Mohammed à la Fédération camerounaise de football, vient d’être récompensé. Un cadeau qui arrive six années après sa retraite internationale.
Son nom a fait la Une de certains journaux, créé le buzz dans les réseaux sociaux et aiguiser de nombreux commentaires dans les stades de foot et autres salons de thé en fin d’année dernière. La rumeur voulait que ce soit Rigobert Song Bahanag le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale de football du Tchad. Mais non ! Les dirigeants en charge du football au pays d’Idriss Deby Itno n’ont pas finalement jeté leur dévolu sur l’ancien Team manager des Lions indomptables. Ibrahim Foullah, le vice président de l’instance, au cours d’un point de presse avait remis la balle au centre pour tordre le cou à cette rumeur largement relayée par les médias occidentaux, eux aussi embourbés dans l’euphorie du buzz que cette fausse alerte avait suscité. Pour mettre un terme à l’intox, Song lui-même avait confié sur les ondes de nos confrères de Radio France international (Rfi) que « rien n’est encore fait » et « qu’il est encore à Yaoundé ».
Brevet d’éducateur sportif
Au lendemain de ce matraquage médiatique, « Magnan » a gardé son flegme légendaire, un peu comme c’était le cas lorsqu’il a été limogé du fauteuil de team manager de la sélection nationale fanion au lendemain de la déconfiture des poulains de Volker Finke à la Coupe du monde 2014 au Brésil. Observant les batailles pré et postélectorales de très loin, l’homme s’est refusé d’embrasser ouvertement un clan ou un autre. Le charismatique défenseur des fauves misait sans doute son va-tout sur son diplôme d’entraineur, fruit d’une formation qu’il a passé au Centre technique national Fernand-Sastre à Clairefontaine (France) en compagnie d’autres anciens internationaux tel que Claude Makelele ou encore Bernard Diomède. Sous l’égide la ligue régionale, il avait finalement obtenu à la fin de son cursus un Brevet d’éducateur sportif premier degré(Be1), l’équivalent de la Licence B Uefa. Sa désignation à la tête de la sélection nationale A’ depuis hier, sonne donc comme un gros défi mais surtout, un tremplin pour clouer le bec à ceux qui ne voient pas en Magnan, un entraîneur de football.
140 sélections et une carrière exceptionnelle
Recordman de la sélection nationale du Cameroun avec environ 140 sélections, dont quatre participations à une phase finale de coupe du monde, Rigobert Song, double champion d’Afrique, a porté pendant dix ans, le brassard de capitaine des Lions indomptables. Il était depuis quelques mois consultant auprès d’Orange Sport, une société de téléphonie française. Ancien major du centre de formation de football des Brasseries du Cameroun, l’ancien défenseur du Fc Metz est passé par le Tonnerre de Yaoundé, mais également dans les championnats d’élite en France, Angleterre, Italie et Turquie. En rappel, il est le seul joueur, avec Zinedine Zidane, à avoir été expulsé dans deux coupes du monde différentes, en plus du triste record du plus jeune joueur sanctionné d’un rouge au Mondial. C’était en 1994 contre le Brésil. Song avait alors 17 ans et 358 jours. Il a fêté sa centième sélection le 25 janvier 2006 lors du match Cameroun-Togo au stade Omnisport Ahmadou Ahidjo. Il annonce sa retraite internationale lors d’une conférence de presse dans la capitale politique le 1er août 2010.
Christou DOUBENA