Le seul représentant du Cameroun en coupe d’Afrique des nations (CAN) n’a pas pu faire mieux que le cap de demi finaliste. Mercredi soir à Malabo, le Nzalang nacional version féminine de Guinée Équatoriale a fait tomber des lionnes indomptables. Quelques éléments qui peuvent expliquer cette coulée des camerounaises.
La Guinée Equatoriale plus forte
En plus de la motivation du gouvernement équato-guinéen qui ne lésine pas sur les moyens pour encourager sa sélection, leur groupe bâti autour de quelques camerounaises naturalisées comporte des joueuses aguerries, des véritables compétitrices au potentiel physique, technique et athlétique remarquable. Nonobstant la version d’un arbitrage partisan qu’ont voulu faire croire les reporters de la télévision nationale camerounaise, les lionnes ont eu le malheur de trouver sur leur chemin l’une des meilleures équipes de la compétition. Les guinéennes revanchardes après l’élimination suite à une disqualification pour les jeux olympique, attendaient avec impatience l’occasion de montrer aux yeux du monde leur suprématie sur les camerounaises. Au terme d’une partie dominée de main de maître par le Nzalang nacional, les lionnes qui n’ont pas eu grand chose à se mettre sous les dents durant tout le match se sont inclinées logiquement, deux buts contre zéro.
Durant un mois et demi de préparation menée dans l’indifférence la plus totale des autorités en charge du football, (aucun soutien du Minsep et de la Fédération), Enow Ngachu et ses joueuses ont bravé l’adversité dans l’optique de faire honneur au Cameroun en Guinée Equatoriale. L’un des clichés qui démontre à souhait l’indifférence des dirigeants en charge des questions du football est le voyage pour Kinshasa. Le groupe a frôlé le pire à son retour du match amical joué contre la RDC au stade des martyrs (0 – 0).
Le film de cette mésaventure
Une fois la rencontre terminée, c’est à bord des embarcations de fortune que la délégation camerounaise traverse le fleuve Congo. Au milieu de l’eau, le moteur d’une des pirogues dans laquelle se trouvaient la première vague de la délégation s’arrête. Panique générale. Cris, pleurs, prières… sont au menu. La bravoure et la ténacité du piroguier et des occupants de la seconde embarcation qui transportait l’encadrement technique ainsi que les autres joueuses vont éloigner le Cameroun d’une grosse catastrophe. Le sinistre a été immortalisé par quelques athlètes qui ont enregistré quelques vidéos de la scène dans leur téléphone portable.
Un autre fait troublant illustre la détresse des Lionnes vis-à-vis les autorités. Aucun dirigeant fédéral ou ministériel n’était présent lors du match d’aurevoir au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, un jour avant l’envol pour Bata.
On peut aussi regretter les péripéties de leur départ et les multiples voyages entre Douala et Yaoundé à la veille d’une compétition d’envergure. Programmé à Douala, puis à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen, c’est finalement par Douala que les filles vont quitter le Cameroun. Leurs nombreux déplacements à l’intérieur du pays s’effectuaient dans des véhicules banalisés (Coasters des agences de voyage).
Les primes
La sélection équato-guinéenne était sur-motivée. Ayogman capitaine du Zalan nacional féminin et ses coéquipières ont reçu de leur gouvernement la promesse de 500 millions de francs en cas de sacre. Chaque but marqué est donne droit à une prime de 10 millions de francs. Côté camerounais, les filles ne reçoivent en cas de victoire que la très modique somme d’un million de francs Cfa et 500 000 FCA pour un match nul.
Les lionnes peu concentrées
La mauvaise préparation des lionnes et les primes presque dérisoires, ne sont pas les seules responsables de la non-qualification. L’équipe a de la peine à gérer les fins de rencontre. Contre l’Afrique du Sud à Yaoundé, contre le Nigeria et l’Ethiopie pendant la coupe d’Afrique, les mêmes lacunes se sont répétées. En amical face aux sud-africaines, les lionnes concèdent l’égalisation dans les arrêts de jeu, après avoir dominé littéralement la partie (1 – 1). Le triste scénario a aussi été vécu durant la CAN mené 1 – 0, contre les nigérianes, les joueuses ont réussi à refaire leur retard avant de s’écrouler en toute fin de match, à la 88ème minute. Face aux éthiopiennes, les lionnes qui se sont procurées de multiples occasions manquent d’adresse devant les buts. A la 88ème minute, le Cameroun bénéficie d’un penalty manqué par la capitaine des troupes.