Elle est la grande surprise de l’effectif camerounais engagé dans la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™. Née d’une mère camerounaise et d’un père nord-américain à Maroua, dans le nord du Cameroun, Estelle Johnson a grandi aux Etats-Unis. « Pour être honnête, avant que l’entraîneur ne la convoque pour la préparation de ce Mondial, je ne la connaissais pas », avoue Michèle Henriette Akaba. « Estelle nous apporte énormément de maturité, de sérénité et fait preuve de beaucoup d’autorité dans notre défense. Elle ne s’énerve jamais que cela soit sur ou en dehors des terrains. C’est la véritable force tranquille de notre groupe. »
En plein cœur
Lionne Indomptable depuis mai dernier, Johnson ne cache pas son enthousiasme de revêtir le maillot vert, rouge et jaune. Cela s’est même imposé comme une évidence, mais a également entraîné des obligations « C’est une fierté de porter cette tunique, accompagnée d’une grande responsabilité. Le Cameroun est un grand pays de football, on se sent portées par notre peuple« , assure Johnson, qui évolue en NSWL, le championnat des États-Unis. « Même si nous restons amplement concentrées sur la compétition, cela n’empêche que, nous avons des nouvelles via les réseaux sociaux et chaque message qui m’est adressé me touche au plus profond de mon cœur. »
Issue d’une famille de sportifs, Estelle a vu ses quatre sœurs pratiquer le volley ou le football. « Nos parents ont donné au sport et à ses valeurs une place très importante dans notre éducation« , se rappelle-t-elle, avant d’ajouter : « Mais en débutant le football, je ne pensais pas qu’un jour, je participerais à une Coupe du Monde. Cela dit, j’en rêvais tout de même. Et c’est le message que je veux véhiculer : peu importent les difficultés que vous rencontrez, il est important de poursuivre ses rêves. »
Un exemple et une demande
Lorsqu’on lui pose des questions sur son intégration dans le groupe, la défenseuse balaye immédiatement les doutes. « je ne pouvais avoir meilleure intégration. Les filles sont géniales avec moi. J’apprends beaucoup auprès d’elles« , assure-t-elle, en insistant sur le rôle de sa capitaine, Christine Manie. « J’évolue juste à côté d’elle, et je vois toute l’énergie qu’elle met à chaque match. Sa dévotion est un exemple pour moi, ça me motive, je ne peux pas me permettre de flancher. Et je comprends pourquoi les Camerounais la comparent à un autre grand joueur, Rigobert Song. Sur le terrain, elle donne sa vie.”
La vie de Johnson a changé un soir de juin à Montpellier. « Participer à une Coupe du Monde elle est la meilleure chose qu’il me soit arrivée. Ce match contre le Canada était ma première rencontre officielle avec le Cameroun, il fallait le digérer psychologiquement« , se souvient celle qui, ce jour-là, a pu compter sur le soutien de sa famille dans les tribunes. Elle a même eu le privilège d’être le témoin de la demande en mariage de sa sœur au Stade de la Mosson. « Voir mon futur beau-frère faire enfin sa demande à ma sœur au stade, a été un moment merveilleux. Merci à lui d’avoir associé la coupe du monde à son geste. C’est la preuve que le football unit vraiment les gens”, conclut-elle, heureuse que son destin soit désormais lié à celui des Lionnes, pour le meilleur et pour le pire.
Cynthia Nzetia
https://fr.fifa.com/womensworldcup/news/johnson-derniere-arrivee-deja-integree