Après s’être défoncées sur les terrains du Canada, les Lionnes réclament ni plus ni moins que le paiement de leurs primes, et affirment que l’on leur avait promis des montants nets, et non bruts. Ce qui veut dire que la déduction des taxes et autres droits d’impôts devaient préalablement avoir été encaissée. On n’est pas loin d’assister à un spectacle plus corsé cette fois-ci puisqu’elles ont refusé de prendre des primes amputées de 16% de taxes.
« On nous parle d’une loi alors qu’on ne nous a jamais dit que nos primes souffriraient de quelque coupe que ce soit. On nous dit que ce texte a été signé depuis le mois de février. Pourquoi ne pas nous dire dès le départ ? Pourquoi avoir gardé ce texte depuis lors pour le sortir aujourd’hui quand il faut payer nos primes ? Pourtant, le Pr Owona nous avait bien dit que nous aurons toutes nos primes et intégralement. Nous ne refusons pas de respecter la loi. Mais, il faut que ces gens supportent ces frais-là et nous payent intégralement nos 21 millions. Nous leur avons dit cela hier et nous ne sommes pas prêtes à reculer. Nous n’allons pas écrire pour solliciter une exonération de ces taxes sur nos primes », tempête une Lionne que nous avons pu avoir.
Elle évoque la « séquestration » dont elles sont l’objet depuis leur retour. « Nous sommes là depuis mardi soir, coincées à l’hôtel. Nous voulons bien retrouver nos familles. Mais, on nous dit de rester sur place. Pourquoi ce n’est qu’à nous, les femmes qu’on peut faire cela ? », s’interroge la Lionne. Avant d’étaler quelques pistes pour gérer la situation: « Nous avons perdu deux matchs, contre le Japon et la Chine. Il y avait des primes de matchs gagnés prévues pour cela. Ils peuvent prendre cet argent pour payer les taxes liées à une somme de 21 millions pour chacune de nous. Sinon, à quoi serviraient ces primes perdues ? Ou alors, comme notre participation à cette Coupe du Monde va générer des fonds que la Fifa va reverser à la Fécafoot, que l’on prenne ces taxes dans cet argent et on nous paye notre argent. C’est nous qui avons travaillé cet argent que va envoyer la Fifa, si elle ne l’a pas encore fait », propose la footballeuse.
« Je vous assure, nous n’allons pas bouger de cet hôtel si on ne nous paye pas tout ce que nous demandons. Ce n’est pas un chantage. Mais, il faut que le responsables de cette situation nous respectent. Nous aimons tous notre pays et c’est pour cela que nous avons fait fi des primes pour défendre d’abord le drapeau en jouant », menace une autre Lionne.
Cette affaire de primes des Lionnes est loin de connaître son épilogue. Les prochaines heures s’annoncent chaudes.
Antoine Tella à Yaoundé