Face à la presse ce vendredi au Palais polyvalent des Sports de Yaoundé, le président du Conseil d’administration d’Union Sportive de Douala n’a pas joué avec les mots. Candidat à l’élection du prochain président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC), Franck Happi a attiré l’attention du Premier Ministre, du ministre des Sports et du président de la Fécafoot sur ce qu’il considère comme les erreurs commises par son rival, le président sortant, Pierre Semengue.
Sur la candidature de Semengue
«Pierre Semengue avait deux possibilités. La première, respecter sa parole, tenir les engagements pris et ne pas se présenter à cette élection, et d’être donc patriarche de l’organe qui allait adouber le futur président de la Ligue de football professionnel. Et donc, cette élection qui aurait dû se faire sans Pierre Semengue aurait été un vrai débat, la campagne allait être fair-play comme lors de nos matchs, parce qu’à la fin il y aurait eu un président de club élu à la tête de la Ligue. La deuxième possibilité pour Semengue était de tout faire pour être adouber par nous, les 35 électeurs qui sont présidents de clubs. Ça nous aurait évités d’être dans un environnement délétère que cette campagne génère. On ne peut pas gérer une transition et être celui qui veut conduire l’élection qui suit la transition. Or aujourd’hui, nous avons en face de nous, un juge et partie. Moi, ce n’est pas mon cas ; puisque je suis membre de l’Assemblée générale».
Sur les infractions de Semengue
«Nous sommes à six jours d’une élection. L’Article 23 des règlements de la Ligue impose que l’ordre du jour arrive avec les états consolidés et financiers du président sortant au plus tard huit jours avant la tenue de l’Assemblée générale qui doit les adopter. Mais je vous assure que mes collègues et moi n’avons pas reçu le rapport des activités du président sortant. Les comptes annuels de la Ligue n’ont pas été validés, de même que nous n’avons pas reçu le rapport des auditeurs indépendants. Où sont les bilans consolidés de la Ligue qui seront adoptés par l’Assemblée générale ? Personne n’y pense, mais nous, nous allons en parler avant l’élection. Car à ce niveau, il y a déjà une infraction aux Statuts. Nous devons recevoir ces documents huit jours avant, pour que nous puissions faire consulter des experts afin d’apporter des corrections et le cas échéant, les adopter. Ce qui se passe actuellement à la Ligue de football professionnel, même si nous l’acceptons, le jeu est faussé par avance».
Sur l’ingérence dans les affaires du Canon Sportif de Yaoundé
«Comment est-ce qu’un candidat peut s’immiscer dans la vie d’un club ? Quand on joue le championnat il n’y a pas deux Canons. Comment peut-on admettre que c’est un candidat qui décide de qui va voter lors de l’élection ? A partir du moment où vous êtes candidats, vous devez vous retirer de la gestion afin que celui qui organise les élections soit absolument neutre et au-dessus des parties. En championnat, on programme des matchs de Canon, et Canon joue ces matchs. Pourquoi on ne dit pas en ce moment-là qu’il y a deux Canons, et donc que Canon est exclu du championnat ? Maintenant des gens veulent exclure Canon de l’élection, simplement parce que son vote n’est pas contrôlé.
La Ligue est en train de tuer notre football. C’est pourquoi j’interpelle le Premier ministre, le ministre des Sports, et le président de la Fécafoot qui sont nos tutelles. Nous sommes des personnes responsables. Quelqu’un ne peut être en campagne et dire qu’il est en mission du gouvernement. Personne n’est en mission du gouvernement. Si le gouvernement met quelqu’un en mission, il le nomme pour quatre ans, et nous allons accepter. Nous sommes en train de tuer notre football, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre des Sports, monsieur le président de la Fécafoot vous ne dites rien. On n’a pas besoin de clivage à la Ligue. Nous n’avons pas besoin des batailles interminables qui ont eu lieu à la Fédération camerounaise de football», a t-il déclaré au cours de la conférence de presse qu’il a donné ce vendredi à Yaoundé.
Par Arthur Wandji