Quelques semaines après avoir officiellement déclaré sa candidature à l’élection à la présidence de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC), le président du Conseil d’administration de Union Sportive de Douala a mis fin au suspense. Franck Happi présenté son projet de développement de cette institution ce vendredi à la presse, à Yaoundé.
«La Ligue doit revenir aux clubs. C’est notre affaire, nous devons remettre la Ligue aux clubs». Franck Happi ne voit pas une autre manière pour la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) d’être dirigée, si ce n’est par les présidents de club. Mais pour que son «rêve» devienne une réalité, il devra obtenir plus de voix que son rival, Pierre Semengue, lors de l’Assemblée générale élective du 28 juillet prochain.
«Il faut changer de baquette, dit-il. Il faut passer à une autre vitesse». Rien de compliqué à l’entendre. Enfin, s’il est élu et donc, qu’il ait l’occasion de mettre en œuvre le programme que lui et son équipe ont élaboré pour la gestion de la Ligue, lors des quatre prochaines années.
Devant la presse, il a dévoilé son projet de développement du football camerounais. Le document présenté par le candidat de la liste «Notre Cause» se résume en 5 points, le premier étant consacré à l’administration.
Il propose entre autres de :
- réorganiser l’administration de la Ligue ;
- réduire le train de vie (charges salariales et fonctionnement) ;
- normaliser les rapports avec la tutelle ;
- créer des partenariat avec des Ligues étrangères (MLS, Premier League, LFP française) ;
- utiliser la vidéo pour les sanctions à prendre à postériori.
Le second chantier concerne les compétitions. Et ici, le maître mot est : «zéro tolérance à la corruption». L’équipe de «Notre Cause» veut donc lutter pour mettre fin aux matchs truqués, à la violence dans les stades, relever la qualité de l’arbitrage, la sécurisation des acteurs (spectateurs, joueurs, officiels), l’amélioration de la couverture médicale, du sponsoring et des récompenses collectives et individuelles etc.
Son projet se consacre également aux clubs, principaux acteurs concernés. A ce niveau, Franck Happi et son équipe envisagent notamment d’augmenter l’enveloppe de la Ligue vers les clubs. Ceci devrait passer de 21 millions par club de Ligue 1 à 46 millions avec une augmentation prévisionnelle de 20% tous les deux ans ; et de 10 millions par club de Ligue 2 à 25 millions.
«Nous serons capables de tenir ces engagements, en plus de ce que donne l’Etat. Au lieu par exemple de chercher une personne qui va donner à la Ligue 500 millions, nous allons chercher dix personnes qui donneront chacune 30 millions. C’est plus facile», assure celui dont l’équipe veut également assurer une meilleure sécurité sociale aux joueurs et encadreurs. «Nous voulons ramener la durée de vie des footballeurs à 7 ou 8 ans au lieu de 15 ans comme c’est le cas en ce moment, dit-il encore. Nous voulons que les joueurs et encadreurs puissent rapidement bénéficier d’une pension retraite, parce que ce n’est pas évident d’évoluer dans ce milieu pendant 15 ans».
Un projet «réalisable»
Les adversaires de Pierre Semengue ont aussi pensé aux arbitres en ce sens qu’ils proposent un relèvement de leur rémunération (pour lutter contre la corruption), leur assurer les frais de trajet-match, la promotion de l’excellence et de la compétence, la transparence et l’homogénéité dans la désignation, tout ceci dans le but de les perfectionner.
Sur le plan financier, cette liste entend amener la Ligue à faire des économies à hauteur de 300 millions, et lever des fonds de sponsoring d’au moins 500 millions, pour un budget prévisionnel de 1 890 000 000 Fcfa. «Contrairement à ceux qui disent qu’ils peuvent lever 50 milliards par an, nous, nous ne voulons pas rêver. Notre budget est simple, notre projet réalisable. Nous ne rêvons pas», rassure-t-il enfin.
Arthur Wandji