Son nom est associé à la descente aux enfers du football camerounais. Rarement on l’a vu monter au créneau ou oser un début d’explication quant au malaise qui s’est installé et perdure. Attitude l’expose aujourd’hui aux feux croisés d’une contestation pas toujours innocente, nourrie de rancoeurs tenaces, de haines remâchées et peut-être aussi de jalousies inavouées.
Confessons-le, la présidence de la Fédération Camerounaise de Football du fait des rentrées certaines d’argent qu’on imagine, est un rond de cuir qui attise toutes les convoitises. Au delà donc de ces motifs primaires, Camfoot.com est allé à la rencontre de Iya Mohammed, l’exutoire facile de toutes nos frustrations sportives en matière de football. Pour tenter de comprendre et sonder les raisons d’une telle stigmatisation de plus en plus exprimée avec véhémence.
Entre moult sollicitations et autres rendez-vous indécalables, l’homme a creusé dans son emploi du temps pour nous dire sa part de vérité. Celle de la réalité d’une gestion au quotidien de son association, aux antipodes des fantasmes des uns et des autres. A consommer sans aucune retenue.
IYA MOHAMMED: «Nous avons oeuvré…à la constitution d’une institution crédible, solide et pérenne» ou «Je ne saurais instaurer à la fédération ou ailleurs, un système de prébendes»
Camfoot.com: Fécafood, bouvier du nord, fossoyeur du football camerounais. Voilà pour ne pas sombrer dans le délire collectif, les quelques curieuses « amabilités » qu’on joint dans l’opinion à votre personnalité et à votre association. Jalousie d’ensemble pour ce poste d’importance que vous occupez, incompréhension des vraies réalités du milieu ou sabotage gratuit? Personnellement qu’est-ce qu’il en est pour vous?
Iya Mohammed: Le ressentiment et la frustration sont grands pour nous tous quand nous connaissons le culte que nous vouons au football au Cameroun et surtout à notre sélection nationale fanion, les Lions indomptables, qui sont un motif de fierté pour tous les Camerounais. En ce moment les choses ne sont pas au mieux. Ceci peut expliquer que d’aucuns expriment leur courroux avec le substrat d’éducation reçue. Ce à travers des diatribes peu élégantes, hypertrophiées ou portées par des médias et hommes de médias qui s’investissent à n’en point douter dans la stigmatisation d’un bouc émissaire pour des desseins qui, je l’espère, ne tarderont pas à éclore.
Depuis près de quarante ans je me suis mis au service de mon pays avec la crainte de Dieu et le respect des lois et règlements partout où j’ai été appelé à servir. J’ai toujours assumé les responsabilités qui m’ont été confiées au mieux. J’entends continuer dans ce sillage. Du moment où on considère que le football est un sport collectif, il m’apparait bien illusoire, quand souffle un vent contraire, de vouloir dégager des responsabilités individuelles que ce soit du point de vue sportif ou managérial.
«QUAND NOUS PRENIONS LES RÊNES DE LA FECAFOOT, ELLE AVAIT UN PASSIF CHIFFRE A PLUS D’UN MILLIARD DE FRANC ET AUCUN ACTIF»
Camfoot.com: Avec douze ans et 3 mandats à la tête de cette association, pensez-vous avoir fait évoluer le football camerounais dans la maîtrise ou à tout le moins, la gestion cohérente de ses potentialités?
Iya Mohammed: Sur cette question il est loisible à chacun de se faire une idée avec un minimum de lucidité. Quand nous prenions les rênes de la Fécafoot, elle avait un passif chiffré à plus d’un milliard de francs Cfa et aucun actif. C’est une institution discréditée accumulant de lourds handicaps et sans aucune ressource qu’il fallait remettre debout. Elle n’avait pas toujours une adresse physique. Il fallait trouver des locaux et les équiper. Tout çà peut paraître anecdotique aujourd’hui. Nous avons trouvé en place un personnel qui accusait quatre ans d’arriérés de salaires. Il n’existait pas de comptabilité. La fédération continuait à trainer des créances qui remontaient au début des années 90 et qui représentaient par exemple des factures impayées d’hôtel de la sélection nationale fanion.
En moins de dix ans nous sommes parvenus à résorber l’endettement de l’association et à mettre en place les bases d’une gestion conventionnelle, comme l’élaboration d’un budget, la mise en place de procédures comptables et la désignation d’un auditeur indépendant. Aujourd’hui, la trésorerie de la fédération présente un équilibre, nous avons des actifs et des immobilisations à faire-valoir, un personnel avec des profils plus adaptés et une couverture sociale satisfaisante. Peut-être de quoi faire naître quelques appétits.
Cette crédibilité reconstruite a permis à la Fécafoot de dégoter des partenaires pour se prendre en charge. Car, depuis notre arrivée nous n’avons jamais reçu la moindre subvention de l’Etat. je profite d’ailleurs de l’occasion que vous m’offrez pour remercier tous ceux là qui nous ont permis d’avoir les coudées franches pour impulser la modernisation de l’administration de notre football et sa professionnalisation. Je citerais notamment la Fifa, la Caf, Puma, Orange Cameroun, Mtn Cameroon, les Brasseries du Cameroun, Bolloré Africa Logistics, Cac Cameroun, Camrail, le Pmuc.
Je pense humblement que nous avons œuvré depuis que nous sommes là à la constitution d’une institution crédible, solide et pérenne qui puisse survivre aux hommes que nous sommes et aux aléas divers. Nous continuons à œuvrer dans ce sens là
Camfoot.com: En résumant dans le concret, à combien évaluez-vous en valeur absolue, les retombées directes et indirectes engrangées sous votre ère par le football camerounais qui a quand même trusté de nombreux trophées dans cette période là (de 2000 à aujourd’hui) et participé à deux coupes du Monde (2002 et 2010)? Et qu’avez-vous fait de ces retombées là?
Iya Mohammed: Il serait fastidieux de me livrer à une opération arithmétique ici. Mais comme indiqué précédemment les états financiers sont auscultés annuellement par un auditeur indépendant choisi par l’Assemblée générale. C’est cette dernière qui valide les comptes de l’Association. Depuis notre arrivée à la tête de la Fécafoot nous nous sommes soumis à cet exercice en essayant chaque année d’intégrer les réserves et remarques des membres et de l’auditeur pour améliorer la qualité de la dépense et la gestion de l’institution fédérale.
Vous savez, quand il en vient aux chiffres pas besoin de disserter. Donc un petit exercice de collecte auprès des membres de l’Assemblée générale de la Fécafoot ou de l’auditeur indépendant permettrait certainement aux hommes de médias de se rendre compte de ce qui est fait de l’argent reçu. Il faut peut-être mentionner qu’entre 2000 et 2004 il existait une convention entre la Fécafoot et le gouvernement à travers le ministère des Sports qui faisait obligation à la fédération de reverser 55% de ses recettes au gouvernement. Une partie des recettes issues du sponsoring des Lions indomptables est redistribuée aux joueurs et au staff sur une base trimestrielle.
Pour s’en tenir à l’actualité récente, notamment celle relative à la gestion des retombées de la Coupe du monde 2010, je tiens à rappeler que nous avons reçu un million de dollars pour la préparation et cet argent y a été entièrement consacré. Le compte d’emploi est disponible et a même été remis en son temps à des inspecteurs d’état. Une retenue de 1,2 million de dollars a été faite sur les huit millions de dollars payés au titre de la participation à cette Coupe du monde. Cette retenue de l’ordre de 15% a été faite par l’Etat sud-africain sur la somme versée à chaque pays participant. Sur les 6,8 millions de dollars restants nous avons décaissé un million de dollars qui ont servi à l’achat du terrain devant abriter le futur siège de la Fécafoot et pour lequel nous avons payés 200 millions de francs Cfa à la Communauté urbaine de Yaoundé. Nous avons redistribué au titre des retombées de la Coupe du monde 300 millions de francs Cfa aux clubs. A savoir dix millions à chaque club de Mtn Elite One, cinq millions à chaque club de Mtn Elite Two et le reste aux équipes des Ligues régionales.
Le reste d’argent, soit 5,5 millions de dollars, est bloqué dans un compte à la Fifa pour soutenir le financement du programme d’infrastructures que nous avons fait valider par le gouvernement. Il comprend principalement la construction d’un nouveau siège dont les travaux démarrent dans les prochains jours ; la construction au centre technique de la Fécafoot d’une aire de jeu en gazon naturel et de deux aires de jeu dont l’une pour le futsal et l’autre pour le beach soccer. Les appels d’offres ont été lancés. La construction de centres techniques régionaux et d’un siège pour la Ligue régionale de football du Littoral sont prévus. Sans oublier la construction d’un bâtiment du standing d’un hôtel quatre étoiles pour héberger nos sélections nationales au centre technique de la Fécafoot pendant les stages. Il sera également procédé à une restauration des bâtiments existants pour ne citer que ces quelques projets.
« NOUS AVONS TROUVE EN PLACE UN PERSONNEL QUI ACCUSAIT 4 ANS D’ARRIERES DE SALAIRES. …PAS SE COMPTABILITE, DES CREANCES QUI REMONTAIENT AU DEBUT DES ANNEES 90 »
Camfoot.com: Pourquoi donc face à un tableau apparemment si acceptable, perdurent tout ce malaise et cet hallali qu’on sonne partout contre vous?
Iya Mohammed: Vous conviendrez avec moi que je suis mal placé pour répondre à la question surtout que ce qui s’apparente à un acharnement ne date pas d’hier. Et ne saurait donc être directement relié à la mauvaise santé sportive de la sélection nationale. Même au début des années 2000 nous n’avons pas toujours eu l’environnement de quiétude souhaité pour impulser les réformes que nous avons menées. On peut juste se demander pour quoi même des hommes de médias délaissent des éléments factuels pour se limiter à des jugements de valeur et autre procès d’intention dans lesquels on ne fait pas l’économie d’attaques touchant à la sphère privée.
Les pesanteurs qui peuvent se créer au point de plomber nos actions ou les retarder ne sont en aucun cas un préjudice porté à l’individu que je suis, mais un frein à l’émergence d’un patrimoine commun pour lequel il est indispensable que la structuration et le fonctionnement épousent la dimension des performances qu’on a réussies par le passé.
Camfoot.com: S’il vous était donné de vous noter, quelle note vous attribuerez-vous personnellement? Plus sérieusement, où croyez-vous avoir péché ou manqué d’imagination?
Iya Mohammed: Je ne m’investis pas pour tirer une satisfaction personnelle ou une quelconque gloire. J’ai toujours été mû par la volonté de servir mon pays et mon prochain. Donc loin de moi un sentiment d’autosatisfaction tant le chemin à parcourir reste long. Au-delà du problème d’infrastructures auquel la Fécafoot essaye d’apporter modestement une réponse à travers entre autres le partenariat avec Mtn qui a déjà permis la construction des stades de Mbouda et Guider, nous avons des efforts considérables à déployer pour accroître substantiellement le nombre de licenciés de la fédération et s’employer à organiser des compétitions dans l’ensemble des 58 départements de notre pays. Ce qui n’est pas encore le cas pour le moment.
L’endiguement du phénomène du trafic des âges qui entache quelque peu la planification technique et une meilleure organisation des compétitions des jeunes sont également des terrains sur lesquels beaucoup reste à faire. Nous ne désespérons pas de voir de nouvelles entreprises et partenaires venir se greffer à ceux qui existent tant le besoin en moyens est important pour développer le sport-roi. Je pense ici à des segments d’avenir comme le football des jeunes et le football féminin qui ne voient pas encore des sponsors se bousculer au portillon.
Camfoot.com: Ne seriez-vous pas un mauvais redistributeur qui accapare tout pour lui seul et n’en laisse qu’à quelques happy few?
Iya Mohammed: Quand je suis arrivé à la tête de l’exécutif fédéral, je me suis souvent entendu dire : l’argent du football on ne le justifie pas, on ne rend pas compte. C’était certainement une mentalité installée. Mais moi j’ai une culture d’entreprise et une formation anglo-saxonne dans laquelle «l’accountability», c’est-à-dire cette culture qui consiste à rendre systématiquement compte est un impératif. Beaucoup en oublient souvent que la fédération est une association au sein de laquelle les membres œuvrent d’abord et avant tout comme des bénévoles. Les ressources engrangées doivent donc demeurer au service du développement de l’association et non des individus. Ce n’est pas un discours qui est facile à faire passer mais avec le temps les choses changent et tout le monde, progressivement, s’astreint, au respect des procédures budgétaires et comptables. Quand mes moyens me le permettent je partage ce qui est à moi mais je ne saurais instaurer à la fédération ou ailleurs un système de prébendes.
« BEAUCOUP OUBLIENT SOUVENT QUE LA FEDERATION EST UNE ASSOCIATION AU SEIN DE LAQUELLE LES MEMBRES OEUVRENT D’ABORD ET AVANT TOUT COMME DES BENEVOLES »
Camfoot.com: Par quelques actes forts (radiations, mise à l’écart de certains de vos collaborateurs) vous avez tenté de marquer votre territoire en imprimant et réaffirmant l’image de sérieux de la Fécafoot. N’était-ce pas plutôt un bel alibi pour couper des têtes gênantes comme celle de l’ambassadeur itinérant Roger Milla?
Iya Mohammed: En général j’ai toujours pris mes responsabilités. J’ai réaffirmé aux uns et aux autres, à plus d’une occasion, le devoir d’exemplarité qui incombe aux membres de notre association. Principalement aux membres du Comité exécutif. Les actes que vous évoquez ont été pris conformément aux dispositions statutaires par les instances indiquées et non par ma personne. Peut-être que si on se donnait la peine de lire les textes et règlements qui organisent la Fécafoot on se garderait de quelques procès d’intention. La prérogative de suspendre ou d’exclure un membre n’a jamais été l’exclusive du président. Elle revient à titre provisoire au Comité exécutif et de manière définitive à l’Assemblée générale.
Camfoot.com: A l’observation, votre association reste focalisée sur l’équipe fanion que sont les Lions Indomptables, négligeant du même coup les autres porte-étendards du football camerounais réduits à la portion congrue de votre gestion. N’est-ce pas une faillite d’ensemble de votre politique qui a plus privilégié l’acquis que le potentiel, source de retombées inépuisables?
Iya Mohammed: Là encore on est loin de la réalité. Jusqu’ici nous investissons de manière considérable dans l’implantation de la Direction technique nationale. Avez-vous idée des réformes qui ont été entreprises dans les compétitions ces dernières années avant le transfert de l’organisation des championnats d’élite à la Ligue professionnelle ? Les officiels qui jadis devaient s’en remettre aux recettes de stade pour percevoir leurs indemnités après chaque match sont désormais pris en charge par la fédération afin d’assurer leur autonomie et partant leur indépendance vis-à-vis des acteurs. Le développement du football féminin est la résultante des efforts déployés par les promoteurs de clubs et au niveau fédéral pour améliorer la compétitivité avec désormais une première division nationale et même une nouvelle compétition comme le tournoi de la femme.
La sélection nationale fanion reste la vitrine mais n’est pas le point focal de l’action fédérale. Il faut peut-être rappeler ici que la gestion des sélections nationales n’incombe que partiellement à la Fécafoot et que la diligence ou l’opulence qu’on peut voir avec les Lions indomptables n’est pas toujours de mise pour les sélections féminines ou inférieures. Donc il est souvent arrivé ces temps derniers que la fédération s’y colle pour éviter un forfait au Cameroun. Déjà, afin de dispenser l’état de dépenses faramineuses qui étaient faites pour l’achat d’équipements des équipes nationales la Fécafoot en renégociant le contrat avec l’équipementier Puma a veillé à ce que toutes les catégories désormais soient décemment vêtues. Les clubs camerounais engagés en coupes africaines des clubs et auxquels le décret de 1972 reconnaît le statut d’équipe nationale ne bénéficient plus systématiquement de l’attention gouvernementale et s’en remettent donc à la fédération. Voilà quelques exemples. Je pense que la polarisation que vous croyez percevoir de la part de la Fécafoot sur les Lions indomptables est plus la résultante d’une fixation médiatique sur cette sélection nationale A.
Camfoot.com: C’est bien beau tout ce discours d’explication que vous tenez là. Un fait reste constant. Les Lions Indomptables depuis 2004 boivent la tasse. Même si par une fois en 2008 ils ont pu faire illusion avec une finale de la Can perdue contre l’Égypte, il reste que le mauvais casting des entraîneurs, l’absence criarde d’un programme de suivi et de gestion de l’équipe nationale autour des périodes Fifa, jettent un sérieux discrédit sur l’efficacité de votre association. Dites nous sérieusement en dehors des préoccupations financières et des sanctions marginales qui semblent être l’essentiel de vos activités, ce qui peut vous valoir une once de sympathie et que nous ne connaissons pas.
Iya Mohammed: Une réforme structurelle des sélections nationales s’impose et les participants au Forum national sur le football camerounais et aux Etats généraux du sport se sont accordés là-dessus. Ceci afin de bien définir les rôles, les interactions pour que les responsabilités soient clairement dégagées quand il y a un problème et qu’on puisse circonscrire à quel niveau il y a eu une faillite. En dehors bien sûr de l’éternelle incertitude qui caractérise le sport et qui fait que quelque soit l’organisation mise en place, la victoire pour un match ne saurait être acquise sans qu’on ne l’ait disputé. Des projets de textes ont été élaborés à cette fin et je crois qu’ils sont dans le circuit de l’appareil administratif. Ce qui devait se faire au niveau fédéral l’a été dans les délais relativement brefs. Je pense au règlement intérieur des sélections nationales et à la mise sur pied de la Direction technique nationale. L’incapacité de l’agent de match exclusif des Lions indomptables à dresser un calendrier clair des matchs amicaux et à garantir une projection ont bien amené la Fécafoot à dénoncer ce contrat avant terme. Preuve s’il en était encore besoin que le sujet préoccupe et que nous sommes à la recherche de solutions pérennes.
Camfoot.com: Vous n’avez toujours pas eu la main heureuse dans certains de vos choix décisifs. Regrettez-vous après coup et ce au regard de la tournure prise par les événements, la sanction que votre association a infligé à Samuel Eto’o fils aujourd’hui revenu dans les bonnes grâces de l’opinion sur intervention de la plus haute hiérarchie?
Iya Mohammed: Il n’y a aucun regret à avoir quand on applique simplement les règlements et que les institutions fonctionnent suivant le canevas défini par les textes. Le principe des textes règlementaires c’est qu’ils sont impersonnels et se doivent d’être appliqués. Mais dans le cas que vous évoquez transparaît une nouvelle fois l’apparente méconnaissance des textes fédéraux qu’ont les hommes de médias. Ces derniers entraînent parfois leur lectorat et leur auditoire loin de la réalité. Notamment si vous en arrivez à conclure que la sanction prise l’a été par le président de la Fécafoot. Ce dernier a saisi la Commission de discipline en application des dispositions pertinentes du Règlement intérieur des sélections nationales et la Commission en respectant le principe du contradictoire a rendu une décision réformée par la suite par le Comité exécutif.
Camfoot.com: De même, la déroute de Praia vous a contraint à une action d’urgence: celle du rattrapage de ce qu’on pourrait appeler, la bévue de votre cooptation de Denis Lavagne à la tête de la sélection nationale. Même là, les pouvoirs publics ont court-circuité votre initiative de Garoua. N’est-ce pas un désaveu qui n’augure rien de bon pour la suite et dont votre communiqué subséquent de soutien et de ralliement aux options de la tutelle n’est qu’un leurre de pur formalisme?
Iya Mohammed: Tout entraîneur sait que son espérance de vie sur un banc de touche est fonction des résultats engrangés et de sa capacité à atteindre les objectifs à lui fixés. Du moment où ceux qui ont la responsabilité de sanctionner son travail se rendent compte que les choses ne vont pas dans ce sens là ils ont l’obligation de réagir. C’est ce qui a été fait après la contre performance de Praia par les différentes parties prenantes dont les relations sont encadrées du point de vue règlementaire et ne reposent donc pas sur des sympathies ou ressentiments individuels.
Camfoot.com: 2013 l’année de l’échéance de votre actuel mandat approche. Etes-vous candidat à votre propre succession?
Iya Mohammed: Je répondrais à cette question le moment venu. Il y a un programme d’infrastructures à mettre sur les rails et pour lequel nous avons enregistré un retard. Il y a un nouveau cap institutionnel à franchir avec la mise en place des instances prévues par le code électoral de la Fécafoot. Tous les acteurs qui aspirent à jouer un rôle dans le fonctionnement des instances dirigeantes de notre football devraient se l’approprier. Une assemblée générale se tiendra dans les prochains jours à cet effet avant celle de mars qui devra valider les comptes de l’année en cours et marquer également la fin de l’olympiade entamée en mai 2009. C’est à ces choses urgentes et immédiates que je me consacre.
Entretien réalisé par Edgar Zacharie Yonkeu