La fédération camerounaise de football a remporté son procès contre l’entreprise Guimar qui avait la charge de construire le nouvel immeuble siège de l’institution. Ce contrat lui avait été octroyé par l’ancien comité exécutif dirigé par Iya Mohamed en 2012. La structure a été en grande partie complétée. Mais avec les secousses qui ont tenu en haleine le football camerounais, avec l’emprisonnment de Iya, la prise de contrôle de deux Comités de Normalisation, dirigée par Pr Owona et Me Happi, l’intermède Tombi A Roko et maintenant Seidou Mbombo Njoya, le suivi de la construction et les paiements à l’entrepreneur n’étaient décidemment pas la priorité.
Dans un contexte où les urgences étaient clairement ailleurs, Coronavirus oblige, l’information aurait pu facilement passer inaperçue. La Fédération camerounaise de football ( Fecafoot) avait en effet décidé de relancer les travaux de construction de son siège. Un appel d’offres avait ainsi été lancé depuis le 17 mars dernier, « pour les travaux de parachèvement » dudit immeuble au quartier Warda. Travaux, selon l’appel d’offres, de béton armé, de maçonnerie, de menuiserie bois, métallique et alu, de peinture, de plomberie sanitaire, d’électricité, de charpente et couverture. Le tout à livrer en six mois. Soit bien avant la CAN 2021.
Pas de quoi s’emballer néanmoins, direz-vous. Il faut dire que ce projet de relance du chantier de Warda faisait partie des priorités des exécutifs qui sont passés à Tsinga depuis la pose de la première pierre en novembre …2012. Oui, huit ans après, on n’a qu’un bâtiment toujours en travaux même si une partie du gros œuvre est terminée. Au gré des présidents de la fédération, on a eu du mouvement, plutôt timide et sporadique, sur le chantier. Le nom de l’entreprise turque Yenigun avait même été avancé sous l’ère Dieudonné Happi pour enfin l’achever. Sans beaucoup de succès. Seidou Mbombo Njoya, actuel président de la Fecafoot, veut absolument doter la fédération la plus en vue d’un siège digne de ce nom.
Sur le site internet de la fédération en effet, on apprenait que la société Guimar, jusque-là en charge des travaux, avait été notifiée le 13 février dernier de la décision du juge de référé de permettre à la Fecafoot de faire jouer la clause résolutoire dans le contrat d’entreprise signé le 24 octobre 2012 entre les deux parties pour la construction de son siège sis à Warda. Cette clause résolutoire prévoit qu’en cas de manquement à une obligation contractuelle de l’une des parties, le contrat sera résilié de plein droit. Mais l’entreprise aurait fait appel de cette décision.
Le verdict était attendu pour début avril. Elle est finalement tombée le 2 juillet dernier. Et la Cour d’appel du Centre a rejeté la requête de défense à exécution introduite par l’entreprise de construction Guimar contre la FECAFOOT. La Cour oblige ainsi l’activation de la clause résolutoire qui prévoit qu’en cas de manquement à une obligation contractuelle de l’une des parties, le contrat sera résilié de plein droit.
Pour mémoire, le coût de l’immeuble avait été évalué à 1 786 000 000 F au moment du démarrage des travaux de construction. Un financement issu des retombées de la coupe du monde 2010. Le bâtiment devait être érigé sur une superficie de 2 800 m2 et comporter cinq niveaux devant abriter des bureaux, des salles de réunion ou de conférence et un restaurant. Le projet devait être livré en octobre 2013 mais on attend toujours.