Convaincus qu’André Ayew et ses camarades vont dompter l’équipe nationale fanion lors des demi-finales demain à Franceville, la communauté ghanéenne fortement représentée ici à Libreville voit déjà les Black stars en finale dimanche prochain.
Si loin, si proche… Depuis 1982, le Ghana court derrière un cinquième titre africain. Ces dernières années, les occasions de réussir cet exploit ont pourtant été nombreuses. Depuis l’édition 2008 organisée à domicile, les Black Stars ont participé à cinq Can et ont toujours atteint au moins les demi-finales. Les coéquipiers d’André Ayew ont encore en mémoire les finales perdues en 2010 face à l’Egypte et contre la Côte d’Ivoire lors de la dernière édition en 2015. C’est donc dans son traditionnel costume de favori que le Ghana dispute sa 19ème Can dans un groupe D dans lequel il a réussi à se jouer de l’Ouganda et du Mali avant de crucifier la Rd Congo en quarts de finale dimanche dernier.
Vers un massacre des Lions ?
Des belles performances qui font dire à certains supporters rencontrés ici à Libreville que le trophée retournera à Accra cette année. «Nous irons en finale, il n’y a pas de doute ! Le Cameroun a simplement eu de la chance devant le Sénégal qui a manqué de réalisme. Demain, nous allons massacrer ces Lions sur au moins un score de 4 buts à 1. Les joueurs sont conscients de l’enjeu de cette demi-finale (…) La récréation est terminée et nous devons montrer à ces joueurs inexpérimentés que nous sommes leurs aînés », soutient mordicus Atsa Abraham, fan des Black stars résidant au quartier Jean-Paul II de Libreville. Postulat que partage entièrement son compatriote et collègue Brutuis Fakima, tous deux commerçants au marché de Mont-Bouet.
Ce dernier qui reconnait que leur équipe nationale a été moins convaincante notamment lors des éliminatoires du Mondial 2018 où les débuts ont été laborieux, pense qu’Assamoah Gyan et ses camarades vont se ressaisir en ajoutant une cinquième étoile à leur maillot. De quoi confirmer un peu plus leur surnom de Black Stars. Toute chose qui passe d’abord par une élimination du Cameroun demain soir. « Les camerounais d’ici là qui nous font la gueule vont un peu se calmer après le match. Nous n’aurons pas besoin de tirs aux buts puisque nous allons malaxer les Lions à la régulière. Nous au moins avons l’avantage d’avoir un groupe qui sait faire la différence et nous allons le démontrer demain », promet-il sur un air de défi. Dans l’ensemble, les « Man Ghana » comme on les appelle ici sont plus que jamais convaincus que le match est plié d’avance pour le Ghana.
Ce Cameroun qui gagne sans marquer
En face, les supporters camerounais prient pour que, par un coup de baguette magique, les Lions valident leur ticket pour la finale. Même si sur le papier, beaucoup de spécialistes misent sur l’engagement et la jeunesse des camerounais dont on ne vendait pas la peau avant le kick off de cette Can. Ils savent que le Onze national manque cruellement d’un vrai neuf, capable de tuer un match sur une action. Des difficultés offensives confirmées lors des derniers matchs durant lesquels les fauves n’ont marqué que de trois buts en quatre rencontres. Vincent Aboubakar, très attendu à ce tournoi, ne marque plus autant qu’avant, tandis que Jacques Zoua, Toko Ekambi et même le capitaine Benjamin Moukandjo sont comme en panne de confiance. Sans n°9 capable de faire mal, le match contre le Ghana fait peur. Toutefois, l’esprit Lion continue d’animer les fans qui se consolent sur la célèbre maxime « le Cameroun, c’est le Cameroun ». Attendons demain !
Christou DOUBENA à Libreville