Le bourreau de la Fécafoot:
Abdouraman Hamadou. L’ancien directeur de cabinet d’Iya Mohammed est la tête pensante de ceux qui veulent le débarquer.
« Si Iya Mohammed aime le football, qu’il passe la main. » Ces propos d’Abdouraman Hamadou dans une interview accordée à votre journal a en quelque sorte mis le feu aux poudres au moment où la candidature de l’actuel président de la Fécafoot, en poste depuis 15 ans n’était qu’une rumeur. Surtout venant de celui qui fut pendant près de 10 ans le principal collaborateur de Iya Mohamed. Son confident.
Très offensif dans cet entretien, le président d’Etoile filante de Garoua faisait un bilan sans concession des 15 ans de son ancien mentor à la Fécafoot : « C’est grâce à M. Iya que la Fécafoot est devenue une véritable institution et qu’elle a retrouvé sa crédibilité. (…) Cependant, ce qui devrait retenir notre attention aujourd’hui, c’est les quatre dernières années. À mon humble avis, ce mandat qui s’achève est le pire de tous parce que non seulement il n’y a pas eu d’avancée, mais malheureusement il a consacré un recul de dix ans. »
Depuis lors, le directeur du cabinet d’Iya Mohamed, démissionnaire, donne du fil à retordre à la Fécafoot. Il a contribué, techniquement, du fait de sa bonne maitrise des textes et des rouages de la Fécafoot, à l’annulation des élections dans neuf ligues régionales sur 10. Certaines sources indiquent que c’est lui qui a rédigé le recours introduit par John Begheni Ndeh à la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique en vue du rejet de la candidature d’Iya Mohammed. Un recours qui a prospéré. Abdouraman Hamadou le crie sur tous les toits : « L’équipe actuelle de la Fécafoot va être battue, sur le terrain du droit. Nous en avons les outils. »
J-B. T.
La témérité dans l’opposition
Prosper Nkou Mvondo. L’enseignant de droit, président de Ngaoundéré Fc et adjoint au Maire de cette ville n’est pas à son premier combat contre la Fécafoot.
Prosper Nkou Mvondo, après son échec aux élections à la présidence de la Fécafoot, parce qu’il n’avait pas pu présenter une liste au scrutin, et après ses différentes requêtes aux fins d’annuler cette élection dans toutes les instances juridictionnelles, jusqu’au Tas où il a dépensé pas moins de huit millions de francs, avait lancé : « je reviendrais ». Lorsque le processus a été lancé cette année dès la base, il est revenu à la charge. Appuyé par les autres clubs de la ligue régionale de football de l’Adamaoua, il a saisi la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Cnosc par une requête aux fins d’harmoniser l’article 4 des statuts des ligues décentralisées, aux textes de la Fécafoot et de la Fifa. La sentence rendue le 28 mars dernier, la Chambre a donné raison à Nkou Mvondo, en ordonnant à la Fécafoot l’harmonisation de ses textes concernant le statut de ses organes décentralisés en ce qui concerne le quorum.
C’est encore sur une de ses actions que la Chambre a annulé les élections dans toutes les régions du Cameroun, excepté l’Ouest. Invalidant du même coup les candidatures de John Ndeh, qui venait d’avoir gain de cause en faisant annuler celle d’Iya Mohammed. C’est un Prosper Nkou Mvondo, très serein que nous avons rencontré le week-end dernier à Yaoundé. Parlant des recours que pourrait exercer la Fécafoot au Tas, il lance ce défie : « Qu’ils viennent avec tous leurs juristes et avocats là au Tas. Ils vont me trouver et je leur promets un K.O dès le premier round ».
A.C.
L’arroseur arrosé
Robert Atah Behazah. Candidat indépendant, le directeur technique national-adjoint n’a pas pu remplir toutes les conditions requises pour être qualifié.
Même ayant été le premier à déclarer sa candidature contre toute attente, il n’a finalement pas été qualifié pour la finale avortée du 25 mai dernier. La direction technique nationale étant un démembrement de la Fécafoot, sa candidature a troublé Iya Mohammed lors de l’Assemblée générale du 26 avril dernier. Le président sortant ne comprenait pas comment son concurrent pouvait se déclarer dans la maison même. Jean Manga Onguené, le Dtn, a reçu d’ailleurs quelques remontrances d’Iya Mohammed, qui lui reprochait de ne pas avoir la maîtrise de ses troupes.
Les sanctions du Conseil de discipline budgétaire et financier contre Iya Mohammed, sont venus conforter Atah Robert. Sa requête auprès de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Cnosc fondée sur l’article 35 des statuts de la Fécafoot, a fait invalider la candidature du président sortant et celle de Marlène Emvoutou, l’autre candidate, portant le mandat de la région du Sud. Sauf que, pour n’avoir pas rempli les conditions en tant que candidat indépendant, il s’est vu débouté sur sa demande d’intégration parmi les concurrents d’Iya Mohammed. Ses déboires ont commencé depuis la région du Nord-Ouest où il n’a pas réussi à obtenir le mandat de délégué à l’Assemblée générale. Son bourreau étant, John Begheni Ndeh, 1er vice-président de la Fécafoot, à lors proche d’Iya Mohammed.
A.C.
L’ancien « faux » ami d’Iya
John Begheni Ndeh. Cet ancien ministre des Transports est le 1er vice-président sortant de la Fécafoot.
Son revirement n’étonne pas tant que ça. En « bon » politicien qu’il est. Après avoir soutenu Iya Moyammed, le président de la Fécafoot, John Begheni Ndeh, son second, a changé de camp. En faveur de lui-même. Il s’est alors associé à David Mayebi, à Pierre Semengue, à Essomba Eyenga et à Alioum Alhadi. Avec ceux-ci, il adresse une correspondance au secrétaire général de la Fifa. Les signataires de cette missive disaient « se désolidariser de toute démarche tendant à exacerber les tensions que connaît actuellement la famille du football camerounais ». Des propos écrits en soutien aux consultations recommandées par le ministre des Sports, Adoum Garoua. On ne le voyait pas encore venir. Quelques jours plus tard, John Begheni Ndeh s’est donc voulu plus clair, en annonçant sa candidature à la présidence de la Fécafoot.
Aussitôt déclaré, il introduit une requête en vue de l’invalidation de la candidature d’Iya Mohammed. Au motif que le président sortant est sur le coup d’une sanction du contrôle supérieur de l’Etat. Mais, John Begheni Ndeh a été débouté. Sa démarche n’ayant pas prospérée au sein de la commission de recours de la Fécafoot. C’est à croire que son étiquette de témoin à charge lui colle au corps. Sauf que cette fois-ci, John Begheni Ndeh s’est trompé de cadre. Lui, l’habitué du Palais de justice de Yaoundé. Directeur général de la Mission de développement du Nord-ouest (Mideno). Candidat malheureux au Sénat, la liste qu’il conduisait a été écartée par la hiérarchie du Rdpc au profit de celle de Simon Achidu Achu.
Eitel Elessa Mbassi