L’ambassadeur itinérant est à nouveau au centre d’une polémique qui l’oppose cette fois à Onambélé Zibi. Rien ne va plus entre le président du Tonnerre de Yaoundé, Onambélé Zibi, et l’ambassadeur itinérant Roger Milla.
C’est une interview du patron du Tkc accordée à nos confrères de radio Equinoxe à Douala qui a mis le feu aux poudres, au point de vouloir créer une véritable implosion au sein du club des Mvog Ada. Une faction de supporters, acquise à Milla, s’est d’ailleurs constituée pour faire entendre sa voix.
Dans l’entretien querellé, Onambélé Zibi accuse Roger Milla d’être derrière la crise que traverse le club en ce moment et qui a entraîné la suspension de quelques joueurs et le limogeage de l’entraîneur principal. Pour lui, Roger Milla a toujours profité de l’image du Tkc sans jamais rien lui apporter. « Monsieur Milla dirige le Tonnerre handball club. Il perçoit des aides auprès des sociétés d’État. Dix millions par-ci, sept millions par-là pour aider l’équipe. Est-ce que ça arrive au Tonnerre ? », se demande Onambélé Zibi. « Il y en a qui sont venus au Tonnerre pieds nus, qui sont ambassadeurs et qui mettent le désordre partout», a-t-il poursuivi.
Hier, Roger Milla a été sollicité pour réagir à ces propos. Il a préféré minimiser la situation : « Ne me demandez pas de répondre à un tel rigolo. Je ne le connais pas. Quand je suis arrivé au Tkc, il n’existait même pas. Je préfère répondre à des gens sérieux et pas à des gens sans épaisseur comme celui-là qui est visiblement jaloux de moi ! »
Ce sont plutôt des supporters du Tkc qui ont décidé de « mener le combat » à la place de Milla. Dans une correspondance, Ngomo Messina, le secrétaire général du Comité régional Centre, Sud et Est du Tkc, demande au commandant de la Garde présidentielle de bien vouloir accorder le terrain d’Obili pour la délocalisation des séances d’entraînement du club. Quant aux attaques contre Roger Milla, c’est un certain Moustapha, membre du Comité régional Centre, Sud et Est du Tk qui monte au front. « Que Onambélé Zibi fiche la paix à Milla. S’il s’attaque à cette icône qui a donné au Tkc sa première coupe du Cameroun et sa première Coupe des clubs vainqueurs de coupe, eh bien ! il nous trouvera sur son chemin ! Ce Monsieur a détourné à son compte les fonds du club et veut maintenant s’en prendre à celui qui a donné au Tkc ses lettres de noblesse ! »
S’agissant des accusations de détournement de fonds destinés au Tonnerre de Yaoundé, le camp Milla veut être clair : « Milla s’occupe du Tonnerre handball dames qui n’a rien à voir avec le club que dirige Onambélé Zibi. Les fonds du Tkc handball sont bien gérés, avec une comptabilité claire et dans la transparence totale. »
Crises
Cette nouvelle crise dans laquelle l’ambassadeur itinérant Roger Milla se trouve impliqué vient s’ajouter à d’autres. En avril 2009, l’ancien Lion avait pris le sélectionneur de l’époque, Otto Pfister, à partie dans le bureau du ministre des Sports. Roger Milla était contre les méthodes du coach des Lions Indomptables dont il souhaitait le limogeage.
En mai 2010, quelques jours avant la Coupe du Monde, il s’en était pris à Samuel Eto’o au cours d’une conférence de presse. Roger Milla affirme alors que le capitaine des Lions Indomptables a certainement beaucoup apporté à ses clubs en Europe, mais pas grand-chose aux Lions Indomptables. Cette sortie de Milla avait fait l’effet d’une bombe, obligeant les autorités sportives (Minsep et Fécafoot) à le désavouer et à apporter leur soutien au pichichi.
En août 2010, c’est au tour de Iya Mohammed, le président de la Fécafoot, de faire les frais d’un tacle de Roger Milla, pourtant président d’honneur de la Fédération. Très remonté contre les dirigeants de la Fécafoot qui l’ont lâché lors du clash avec Eto’o, il va jusqu’à affirmer qu’il a des documents compromettants contre Iya Mohammed et compagnie. Seule la médiation du ministre des Sports, Michel Zoah, réussira à calmer la tension.
Roger Milla est connu pour son franc-parler. Avec le sens de la répartie qu’on lui connaît, il martèle à qui veut l’entendre : « Personne, je dis bien personne ne peut m’empêcher de parler du football camerounais. Personne ! »
Jean-Bruno Tagne