Du 9 au 12 février 2011, le calendrier de la Fédération internationale de football association (Fifa) prévoit une trêve des championnats professionnels. C’est une période réservée à l’organisation des matches amicaux et aux regroupements des sélections nationales.
Après le rendez-vous manqué du 17 novembre, dernière période Fifa de l’année 2010, l’équipe nationale s’achemine malheureusement vers une autre impasse. La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) n’a pas encore trouvé un sparring-partner.
Lors du dernier regroupement en novembre 2010, le Cameroun s’était contenté d’un regroupement à Vichy en France. Le match amical contre la Chine n’aura plus lieu pour des raisons que seule la fédération maîtrise. Les mauvaises habitudes ont la peau dure. La Fecafoot est incapable de négocier, de conclure et d’organiser les matches, et d’assurer une bonne préparation de l’équipe en vue des compétitions futures.
Et, ce qui est révoltant, c’est que les intérêts personnels ont pris le dessus sur l’encadrement de l’équipe nationale. Le seul intérêt pour la Fecafoot et certaines personnes qui rodent autour de l’équipe, c’est de récolter le maximum de profit. C’est l’appât du gain qui prime. Le respect de l’agenda est une préoccupation secondaire. Conséquence, le Cameroun est privé d’adversaires sérieux pour préparer les rencontres internationales.
Pendant que tout est cacophonie, incertitude et mystère, un agent de matches fait deux propositions alléchantes. Il propose la Bulgarie et l’Argentine à la Fecafoot. Mais son dossier n’a pas reçu de suite favorable des autorités camerounaises. Une révélation faite au cours de l’émission «La nuit du sport», diffusée sur la chaîne STV émettant à Douala.
Il est temps que la Fédération camerounaise se mette résolument au travail. Que la Fecafoot oriente ses efforts pour le développement du football camerounais. La débâcle des Lions indomptables en Afrique n’a pas servi de leçon à l’équipe que dirige depuis 1998 Iya Shagari Mohammed. Les joueurs ne se parlent plus. Certains qualifient leurs dirigeants de menteurs et de voleurs et exigent des excuses publiques.
Installée le 6 septembre 2010, la nouvelle Direction technique nationale dirigée par Jean Manga Onguene, assisté de Jean-Paul Akono et Etienne Sonkeng n’a pas de locaux et travaille dans la rue. Javier Clemente, l’entraîneur sélectionneur est aux abonnés absents et son projet de reconstruction semble se reposer clairement sur une fondation fragile. Malgré les nombreux rappels à l’ordre de ses employeurs. Il est temps de mettre fin à l’imposture et à l’amateurisme ambiant dans les milieux du football camerounais.
Le 26 mars prochain à Dakar, le Cameroun affronte le Sénégal dans le cadre de la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2012 au Gabon et en Guinée-équatoriale. Les Lions indomptables occupent la deuxième place de leur groupe, avec quatre points. Ils sont devancés par les Sénégalais, qui totalisent deux unités en plus dans leur compteur.
Ce Sénégal là est à prendre très au sérieux. Cette formation jeune, rodée et difficile à jouer, a pulvérisé la République démocratique du Congo (4-2) et l’Île Maurice (7-0), dans ces qualifications de la Can. Les Lions de la Téranga font bien leur job. Ils ont dû affronter au cours de l’année 2010, plusieurs équipes de renom en amical: la Grèce, vainqueur de la 12e édition du championnat d’Europe des nations de football 2004, le Mexique victorieux de la Coupe des Confédérations 1999 et de la Coupe des nations de la Concacaf 1965, 1971, 1977, 1993, 1996, 1998 et 2003. Sans oublier le Danemark, le vainqueur de l’Euro 92, de la coupe des Confédérations 95 et quart de finaliste de la Coupe du monde 98.
Et au mois d’août, le Sénégal a battu le Cap-vert (1-0) en amical. Et veut rester sur cette lancée durant la période Fifa en février, face à la Guinée Conakry. On peut aisément prévoir, que les Lions indomptables qui sont privés de matches amicaux, auront de la peine à prendre désormais la seule place de qualification directe pour la Can. Malgré l’expérience du capitaine Samuel Eto’o et ses coéquipiers, cette situation semble pour le moins désespérée.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé