Depuis quelques temps, la Fécafoot a pris l’habitude de communiquer par des ….démentis ! Des désapprobations qui concernent les informations sur le successeur de l’ex sélectionneur Paul Le Guen. A croire que toutes les informations qui touchent aux Lions sont gérées comme la formule de la bombe atomique si ce n’est celle de coca-cola. Jusqu’ici, on savait qu’on ne communiquait pas assez sur l’équipe nationale du Cameroun. Mais, l’on constate, pour le regretter, que cette situation va crescendo.
Au point où la presse camerounaise doit attendre la réaction de leurs confrères européens (français surtout) ou alors s’abreuver à la source de la rumeur (au risque d’être manipulé) pour informer les camerounais. A la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) comme au Ministère de l’éducation physique et des Sports (Minsep), on est désormais tout au moins frileux sur toute information concernant les Lions.
Quelques clichés pour illustrer ces propos. Lorsque Paul Le Guen renouvelle son contrat, ce sont les médias français qui l’annoncent en exclusivité. Au Cameroun, on sait que la durée du contrat prend à la fin de la Coupe du monde. Rien sur son salaire ! Il a fallu qu’un site Internet publie le salaire des 32 sélectionneurs à la Coupe du monde 2010 pour qu’on apprenne que Paul Le Guen touche mensuellement…71 millions Fcfa. Bien évidement, au Cameroun, les démentis fusent. Un appel de Iya Mohammed Sélim, le président de la Fécafoot, à Paul Le Guen fait croire à la presse que le Cameroun demande à l’ex sélectionneur des Lions du Cameroun de rempiler. Nouveau démenti de la Fécafoot.
L’allemand Lotthar Mathaüs dit qu’il n’est pas retenu pas à cause de la première dame du Cameroun qui n’aurait pas toléré les bruits de casseroles que provoquent ses scènes de ménage. Démenti de la Fécafoot. Camfoot annonce un match amical contre la Pologne. Un responsable de la Fécafoot fait un démenti « car c’est une info peu sûre ». Le site de la fédération polonaise de football publie la liste des 22 Lions retenus pour le match amical du 11 août 2010. Au Cameroun, on crie à la désinformation. Quelques jours plus tard, la Fécafoot finit par rendre publique la liste publiée par la Fédération polonaise de football. Iya Mohammed a-t-il oui ou non remboursé le trop perçu, sur instruction du Pm, après le Mondial 2010, nouveau démenti de la Fécafoot. les exemples sont légions…
De manière globale, on constate qu’au Cameroun, donner les informations sur les Lions indomptables relève désormais d’une équation très compliquée. Or, le devoir d’informer de la presse et le droit du public (du contribuable camerounais) à être informé sur cette équipe nationale du Cameroun entrent en flagrant conflit avec la réserve congénitale des autorités en charge de notre football. D’où la question : pourquoi la presse camerounaise fait-elle peur ? Les Lions indomptables sont-ils devenus la grande muette ? Pourquoi créer de manière délibérée une fumée opaque sur la tanière des Lions ? Pourquoi ce sont les médias occidentaux qui annoncent, toujours, les noms des sélectionneurs des Lions là où la fédération française de football par exemple ne donne cette exclusivité qu’aux médias français ? D’ailleurs, communiquer autour d’une sélection nationale relève d’un droit si ce n’est d’un devoir. On se souvient que lors de la Coupe d’Afrique des nations 2008, le très frileux sélectionneur du Cameroun, Otto Pfister, qui refusait d’organiser des conférences de presse d’avant match avait été sommé par la CAF (conférence africaine de football) de le faire au risque d’écoper d’une sanction. Et le technicien allemand s’est exécuté.
Que notre propos soit clair : tout en regrettant le dérapage de certains confrères (les brebis galeuses se rencontrent d’ailleurs partout), on a la faiblesse de penser qu’à défaut de s’abreuver à une source crédible, beaucoup s’informent auprès des sources parallèles qui se multiplient. Lorsqu’il y a un vide d’information, désinformation, la rumeur s’installe ! Dans la course à la succession de Paul Le Guen, tous les jours, on apprend de nouveaux noms sans qu’on ne sache, véritablement, démêler l’écheveau. Or, dans la gestion des Lions indomptables, la presse au lieu d’être considérée comme un adversaire (en témoigne la façon dont elle est traitée), doit être vue comme un partenaire !