L’élève est arrivé à l’école au stade de Oita, quelques minutes seulement avant que l’arbitre ne donne le coup d’envoi du match. Retard qui aurait du être évité. Mais un problème interne a retardé l’apprenant à la maison: l’élève réclamait la pension complète à ses parents.
La bonne ambiance qui a régné pendant le stage s’est brutalement dégradée à cause d’un détail qui aurait dû pourtant être évité. L’ultime réunion de famille avant le début de la rencontre a viré à la crise à cause d’une prime de présence non payée (500 mille francs Cfa) par joueur. Encore. Le père et la mère se rejetaient la responsabilité. Les frais de match, plus importants ont été pourtant payés. Mais les Lions étaient dans leurs droits. Conséquence: l’élève est arrivé à l’école en maugréant, presque en pleurant. A Oita, les vieux démons ont resurgi. Du comble. Voilà pour l’environnement de la défaite de ce match très couru et bien organisé. Dans une tribune, 600 personnes venues de Nakatsue, la onzième province du Cameroun au Japon, arboraient les couleurs du Cameroun.
Les Lions ont démarré le match étant presque absents. Ils ont laissé la possession de balle à l’adversaire, qui, sur un coup de pied arrêté à la 24emn ouvre le score. Les Lions, malgré quelques éclairs, terminent la première mi-temps sans adresser le moindre tir cadré. La faute à qui ? Au système de jeu mis en place par Ivica Osim, l’entraîneur serbe ? A celui de Nyonhga ? Ce n’est pas à exclure. Le replacement de Bikey dans le couloir droit en lieu et place de Njitap Geremi, retenu à Londres à la dernière minute, de Geremi, retenu à Londres à la dernière a fait du mal aux Lions. C’est par ce côté que les Japonais déclenchaient attaques et contre-attaques. A la pause, aucune leçon n’est tirée. Mais Eto’o Fils, Job, Mbia poussaient. Les Japonais décidément adeptes du Catennacio fermaient. Malgré les rentrées de Idrissou, Nguemo, Ngom Kome, Ateba, Feutchine qui ont remplacé Bikey, Mbami, Makoun et Job, les Lions ne parviennent pas à percer la muraille japonaise. Le Japon tue même le match à la 88emn au moment où le Cameroun poussait. Résultat, les Lions perdent. Une défaite qui aura des conséquences sur le classement FIFA du mois d’août et peut-être sur d’autres choses. Conseil aux parents:remettez les frais de pension à vos enfants si vous voulez qu’ils passent une bonne année scolaire.
Brice MBEZE
L’hommage du maire de Nakstue au chef de l’Etat
La ville s’est associée à Oita pour l’accueil et la réception des Lions.
Après 2001 (coupe des Confédérations), 2002 (coupe du monde), 2003 (match amical à Oita), revoici le Cameroun et les Lions au Japon. L’équipe nationale de football a séjourné pour la quatrième fois au pays du Soleil Levant. Elle a affronté pour la troisième fois de son histoire la sélection nationale japonaise. Les deux équipes s’étaient frottées en 2001 lors de la coupe des Confédérations (victoire du Japon 2-0) et en 2003 pour leur premier match amical qui s’était soldé sur un score vierge (0-0). C’était toujours à Oita, ville qui a déroulé le tapis rouge, au propre comme au figuré, aux Lions Indomptables. Nakatsue, cité voisine, s’est associée spontanément aux retrouvailles, vite transformées en fête. Sakamoto, maire de cette ville qui avait accueilli les Lions lors de la coupe du monde 2002 a rendu un vibrant hommage au chef de l’Etat camerounais, Paul Biya. Il n’oubliera jamais la médaille, a-t-il dit, que le président lui avait décernée lors de sa visite au Japon. La partie camerounaise était représentée par David Mayebi, conseiller spécial du président de la Fécafoot et chef de la délégation sportive. A cause de certaines contraintes, le MINSEP n’a pas pu assister à cette cérémonie pleine d’émotions. Samuel Eto’o Fils, Daniel Ngom Kome et Idrissou ont même esquissé les pas de danse au rythme de la chanson composée par la ville de Nakatsue aux Lions.
Ce qui frappe le visiteur qui débarque au Japon, c’est l’hospitalité. Une hospitalité qui se nourrit de l’humilité et de la soif d’apprendre. C’est cet esprit d’ouverture qui transcende le Japonais. Hier encore pays à revenu intermédiaire, le Japon fait partie aujourd’hui du peloton de tête des pays les plus industrialisés de la planète. Très loin, il y a encore 20 ans en ce qui concerne le football, le pays refait son retard, n’hésitant pas à s’inscrire à l’école des plus petits que lui. Les résultats ne se sont pas fait attendre. En l’espace de 10 ans, le Japon a presque transformé le paysage de son football. Se payant même le luxe de co-organiser la coupe du monde 2002 avec la Corée du Sud. Le Japon a sollicité la science brésilienne, en engageant Zico. Il est allé chercher la connaissance en France en faisant venir Arsène Wenger, Philippe Troussier ou encore Basile Boli. Le pays est même allé chercher la science du foot dans l’ancienne Yougoslavie, l’une des terres fertiles du soccer. Les rênes de la sélection sont tenues en ce moment par Ivic Osim, ancien footballeur serbe et père du 2-6-2, système de jeu offensif qu’il est en train de promouvoir. En choisissant le Cameroun comme sparring partner, le Japon ne fait pas dans le hasard. Réputé pour son sens aiguisé du flair, le Japon, 36e pays dans le classement FIFA, est convaincu que le Cameroun, seizième puissance de l’heure en matière de football, sera la locomotive du football de demain. C’est ce que pressent l’ancien assistant de Philippe Troussier, sélectionneur du Japon lors de la coupe du monde de 2002. Pour le Japon, il faut commencer à étudier le football camerounais, dragon du football de demain. Et cela a été bien fait apparemment.
B.M