Le match amical entre le Cameroun et la République démocratique du Congo s’est disputé dans un stade omnisport Ahmadou Ahidjo complètement dégarnie. La faute aux mauvais résultats et la rubrique faits divers qui anime en constance la tanière des quadruples champions d’Afrique.
C’est dans un stade omnisport Ahmadou Ahidjo aux un quart plein que s’est déroulée la rencontre Cameroun-Rdc (2-0) ce jeudi 5 janvier 2017. La cuvette de Mfandena qui était pleine à craquer lors des rencontres de l’équipe nationale féminine en novembre dernier, résonne désormais creux lorsqu’il s’agit de la sélection nationale fanion Messieurs.
Prévu à 14h30, le match qui mettait aux prises les Lions aux Léopards était loin de battre les records en termes d’affluence. Le maigre public qui a eu le courage d’effectuer le déplacement, se comptait au bout des doigts. On s’est cru à une séance d’entraînement d’un club de D2 régionale, à une rencontre de « deux zéros » des équipes du dimanche si ce n’est une partie de détection de jeunes talents qui se déroule pour la plupart à huis-clos. Il faut remonter à bien loin en arrière pour voir la cuvette de Mfandena ainsi « vide ». Elle est donc bien révolue la belle époque des matchs à guichets fermés.
Indifférence totale
Même l’arrivée du bus transportant les 23 joueurs retenus par Hugo Broos, s’est déroulée dans la quasi indifférence des populations qui, jadis se massaient le long de l’itinéraire. C’est plutôt à des quolibets et des cris de désaveu qu’ont eu droit Benjamin Moukandjo et ses camarades. Que dire de l’entrée du Onze entrant sur la l’aire de jeu ? Il s’en est fallu de peu pour que les spectateurs boudent l’hymne national chanté avant le début des hostilités. Des clichés qui démontrent à suffire que le Roi de la forêt a perdu sa crinière. Autant l’avouer, les Lions indomptables ne font plus rêver. Normal ! La série de faits divers qui a alimenté la tanière ces derniers mois doublée de la défection en cascade de certains joueurs convoqués pour disputer la Can et la mise à l’écart sans élégance de certains cadres, ne sont pas des arguments pour faire briller le lustre de cette sélection jadis convoitée et sujet de prestige pour les jeunes footballeurs.
Désamour
Si l’on peut en tenir rigueur à cette dizaine de joueurs pour leur refus de répondre favorablement à l’appel de la patrie, donc du devoir, l’on devrait en faire pareil pour les dirigeants du mouvement sportif camerounais et particulièrement ceux du football qui par des comportements peu professionnels ont conduit à ce désintérêt. A cela vient se greffer le manque de charisme du sélectionneur, champion toutes catégories confondues de rétropédalage. En somme, tout est réuni pour susciter de la désaffection, du désamour et créer finalement la rupture entre les fans et leur équipe « chérie ». Pendant que la ferveur populaire bat donc son plein chez les Lionnes indomptables, malheureuses finalistes de la dernière Can féminine face à l’ogre nigérian, les supporters de la sélection masculine prennent la clé des champs.
Christou DOUBENA