Après la défaite concédée dimanche dernier en amical face à la sélection nationale de Tanzanie (2-1), les pouliches d’Enow Ngachu, quoiqu’ayant un groupe solide et conquérant, laissent planer quelques doutes dans les esprits des supporters qui rêvent de les voir soulever le trophée au soir du 19 novembre.
Un match 100% physique et technique à la fois. Une confrontation entre deux sélections qui se connaissent pour avoir croisé le fer deux trois jours plus tôt. De l’engagement, de la détermination, de l’envie, de la vitesse, du beau spectacle bien qu’entaché de quelques déchets côté Camerounais. Un public qui a presque fait le plein d’œuf du stade omnisport Ahmadou Ahidjo de Yaoundé pour avoir un avant-goût de cette Can à domicile avec en prime, un match en nocturne dans cette cuvette de Mfandena complètement métamorphosée… Tous les ingrédients étaient réunis pour un duel de haute facture. Les Lionnes ont mouillé le maillot ; elles sont allées au charbon comme elles savent si bien le faire, mais la récompense n’a pas été à la hauteur des sacrifices puisqu’elles tombent à domicile (1-2). Une défaite qui inquiète à seulement six jours du démarrage de la compétition.
Réviser les automatismes
C’est donc avec une gueule de bois que les vice-championnes d’Afrique et le staff technique se sont réveillées ce lundi matin. Normal puisque cette rencontre qui a pourtant connu les empreintes de la quasi totalité des joueuses professionnelles ; lesquelles constitueront la colonne vertébrale de cette équipe pendant la Can a baissé la garde alors qu’elles avaient présenté des assurances d’une équipe sereine trois jours plus tôt. Victorieuse jeudi dernier sur le score de 2 buts à zéro, Christine Mani et ses camarades sont tombés sur des Kilimandjaro Queens, totalement transformées. Avec une charnière défensive semblable au mur de Berlin et un milieu de terrain endurant et bien organisé, les tanzaniennes ont réussi à renverser la vapeur au match retour. Quatre victoires, un match nul et une défaite, tel est donc le bilan des matchs de préparation disputés par les pouliches d’Enow Ngachu en vue de cette Can 2016. Un tel bilan recommande au sélectionneur de réviser certains automatismes, de revoir sa copie avant le jour-j. Car, des erreurs, il y en eu, en défense. Individuelles mais pas collectives certes. Toutefois, un appel à la prudence et à la vigilance dans ce compartiment encore instable ne serait pas de trop.
Maladresse dans le dernier geste
Que dire de ce manque de précision en attaque où la maladresse dans le dernier geste n’a pas permis au Cameroun d’égaliser malgré les huit minutes de temps additionnels ? Plus d’une fois, nos attaquantes ont envoyé le ballon dans le décor si ce n’est qu’elles ont été incapables de conduire jusqu’au bout une occasion nette de but dans la surface. L’équipe aura pourtant besoin de marquer des buts pour faire la différence et se qualifier. Il est donc impérieux de mettre le turbo et se montrer plus offensives et plus réalistes devant les goals. Autre fausse note, cette gardienne testée depuis le début de la préparation des vice-championnes d’Afrique jusqu’au bout. A force de la titulariser sans jamais stimuler la concurrence, on finit par céder au triomphalisme, attitude tributaire d’un trop plein d’assurance. Annette Ngo Ndom est certes talentueuse, mais Bororo et Mambingo, ses concurrentes, devraient elles aussi, aller au front.
Optimiste mais …
Dans l’ensemble, toutes les lacunes observées par les différentes parties impliquées dans l’organisation de cette coupe d’Afrique des nations doivent être élaguées avant samedi, le 19 novembre, première journée de cette compétition. Malgré la défaite du Cameroun face à la Tanzanie, Enow Ngachu reste optimiste. « L’importance des matchs amicaux n’est pas de gagner. On n’a vu là où on a pêché, on va beaucoup travailler au niveau de la finition parce qu’on a raté beaucoup d’occasions en début de match. Je crois qu’on a une équipe qui peut aller loin. A la Coupe du monde, on a fait de bonnes choses. Je crois qu’on a une équipe qui peut le faire à la Can », a-t-il confié au terme de la rencontre. Parole de sélectionneur !
Christou DOUBENA