Opposés à la sélection chilienne lors de la première journée du Groupe B, les joueurs sélectionnés par Hugo Broos qui ont pourtant réussi à résister pendant 80 minutes, se sont finalement inclinés (0-2) hier à Moscou. Ce premier match était attendu, mais la sérénité semble avoir été perturbé par le revers impressionnant contre la Colombie.
Un match était chaud, parfois difficile à regarder. C’est en réalité une défaite qui refroidit. Le Cameroun savait que ce serait dur et pourtant les Lions Indomptables y ont cru. C’est aussi un peu injuste puisque le groupe n’a plié la crinière que sur la fin. Mais on retiendra que la Coupe des Confédérations n’est pas la CAN. Les quintuples champions d’Afrique l’ont malheureusement appris à leurs dépends face à une équipe chilienne qui a retrouvé son efficacité sur la fin au terme d’une rencontre où vitesse, puissance et technique ont imposé leur diktat.
Carton jaune à l’arbitrage?
Hugo Broos a pensé bien faire en reconduisant le même Onze qui a défendu les couleurs nationales il y a huit jours contre le Maroc dans le cadre de la première journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019. Les équipes ont été dans l’incapacité de profiter de ses occasions. Le Cameroun s’est tout d’abord fait une fausse joie au quart d’heure, quand Ngadeu devance de la tête une sortie hasardeuse d’Herrera. Mais M.Skomina signale une faute peu évidente d’Aboubakar au préalable. Même scénario juste avant la pause, quand Vargas est persuadé de donner l’avantage au Chili après une superbe passe de Vidal. Mais après l’appel à la vidéo, l’arbitre slovène annule le but pour une position de hors-jeu difficile à constater.
Relâchement entre les lignes
Dans l’ensemble, on retient que le Cameroun est entré sur le terrain en redoutant la puissance chilienne. L’absence d’un élément clé en position de latéral semble avoir eu un impact sur le moral de la défense. Sur le premier but chilien, on a laissé toute la latitude au meilleur joueur adverse pour faire son jeu, positionner la balle, lever la tête et faire son centre. Mais à la retombée de cette balle Teikeu et Fai Collins auraient dû tout faire pour toucher et faire dévier le ballon.
Toujours en défense, la paire Ngadeu-Teikeu a globalement su gérer mais pas assez vigilante pour résister au déferlement des attaquants adverses. Les défenseurs latéraux, eux, ont beau tenté de refouler le danger mais, sous le poids de la fatigue et du relâchement du milieu après une première période particulièrement mouvementée, ont baissé la garde
Les imprécisions sont restées tenaces dans l’animation offensive. On a difficilement retrouvé le Bassogog de la dernière CAN. Benjamin Moukandjo semblait aussi manquer de fraîcheur et n’a pas su tirer profit des occasions qu’il a lui même fabriquées. Il est aussi à l’origine des deux possibilités qui auraient pu conduire aux buts, soit l’action de Aboubakar Vincent, et le but marqué par Ngadeu injustement refusé par l’arbitre.
Il faut aussi s’interroger sur la condition physique de ce groupe. Face au Chili, la différence était énorme. Les joueurs étaient à vu d’œil anormalement fatigués.
Mais le fait du match est certainement le coaching de Hugo Broos. Son homologue chilien a envoyé des forces fraîches autour de la 60e minute, soit dès que les camerounais ont fait main basse sur la balle. En envoyant Alexis Sanchez sur le terrain, il savait que cela devait être un sujet de préoccupation. Mais la pauvreté du banc camerounais n’a pas aidé sauf que c’est encore Broos le responsable des choix. Pourquoi donc emmener des joueurs sur qui il ne peut pas compter ?
En attendant l’Australie…
Pour son grand retour donc à la Coupe des Confédérations 14 ans après, le Cameroun a manqué son entrée. Les vedettes du Chili, Arturo Vidal et Alexis Sanchez, ont su jouer de leur expérience. La Roja qui a en plus effectué sa préparation très consciencieusement, empoche les trois points de la journée et occupe provisoirement la première place du Groupe en attendant le score de la rencontre Australie-Allemagne de ce lundi après-midi.
Et la suite ? Jeudi, le Cameroun croisera justement l’armada australienne que beaucoup présentent comme le petit poucet de cette poule. En tant que champions d’Asie cette fois, les Australiens font leur come-back dans le tournoi avec l’ambition de déjouer tous les pronostics. Jouer les trouble-fêtes. Emmenés par l’inoxydable Tim Cahill, ces Socceroos sont méconnus et cela les rend peut-être plus dangereux. En trois participations, le pays de Robbie Kruse a déjà fait finaliste et 3e, mais difficile d’imaginer cette sélection refaire un exploit (même si on se souvient qu’en 2001, il domina 1-0 une équipe de France très remaniée). Le Cameroun est prévenu.
C.D.