Le technicien espagnol doit, dans un laps de temps, relever plusieurs défis. Pour remettre le Cameroun sur la voie du succès, Javier Clemente va devoir s’appuyer sur son talent et sa grande expérience, malgré ses 60 ans. La presse espagnole dresse de lui le portrait d’un homme rigoureux et charismatique.
C’est connu, le nouvel entraîneur des Lions indomptables est attendu au Cameroun le 28 août 2010, pour parapher son contrat de travail avec les autorités sportives nationales. Or, l’équipe nationale livre un match important le 4 septembre 2010, face à l’Île Maurice. C’est la première journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2012 qui se tiendra au Gabon et en Guinée Equatoriale.
Une course contre la montre est engagée. Malgré la victoire des Lions sur la Pologne, 3-0, en amical le 11 août dernier, l’insuffisance de préparation pourrait jouer de vilains tours au nouveau staff pour préparer cette rencontre face au petit poucet du groupe E. Mais, pas de panique, affirme-t-on au ministère des Sports et de l’éducation physique, et à la Fédération camerounaise de football, à Yaoundé. Selon des informations puisées à bonne source, Javier Clemente a déjà pris langue avec ses collaborateurs locaux, pour préparer le premier match des éliminatoires de la Can. «Mon objectif, c’est la Coupe d’Afrique des Nations. C’est mon objectif immédiat», a déclaré le technicien basque, dans une interview accordée au quotidien camerounais Le Jour, ce mercredi 18 août 2010.
L’Espagnol va travailler dans l’urgence pour arracher la qualification devant deux équipes au passé glorieux sur l’échiquier continental. Il s’agit de la République démocratique du Congo, l’ancien Zaïre, vainqueur de la Can en 1968 et 1974, et la première nation d’Afrique noire à participer à la Coupe du monde 1974 en Allemagne. Le Sénégal, quant à lui, fût, en 2002, le deuxième pays africain à atteindre les quarts de finale du Mondial à Corée – Japon.
Indiscipline caractérisée
La prospection à la base de nouveaux talents reste l’un des chantiers prioritaires. Javier Clemente a émis des réserves à résider au Cameroun. Cette mission pourrait être confiée à François Omam Biyik, qui a proposé de travailler de manière permanente dans son pays. La supervision des joueurs locaux pourrait rehausser le niveau des championnats nationaux (D1 et D2) qui regorgent de jeunes aux potentialités énormes. Il reviendra ensuite à Javier Clemente de créer une seine concurrence entre professionnels et amateurs qui pourront suivre les traces de Vincent Aboubakar, l’un des espoirs des Lions indomptables et ancien pensionnaire de Coton sport de Garoua.
Autre souci: le climat tendu en sélection. Javier Clemente prend en main une équipe nationale en panne de résultats, sans véritable âme. Un Mondial 2010 raté a accentué les tensions entre plusieurs cadres. En un mot, il a pour devoir, de redonner à cette équipe camerounaise, son statut de grande nation de football, mais surtout, de lui restituer son label IN-DOMP-TA-BLE, car, faut bien le reconnaître, les Lions ne font plus peur à personne, sauf peut-être à eux-mêmes.
Analyse qui n’est pas exagérée au regard de leur parcours à la 19ème Coupe du monde : trois matches, autant de défaites, indiscipline caractérisée et une inconfortable avant dernière place (31è/32) au classement général. Raison pour laquelle, dans son communiqué, le Ministre des Sports, Michel Zoah, indique que «le nouveau staff technique des Lions indomptables prend service au moment où une réflexion de fond portant restructuration du football camerounais, en général, et l’équipe nationale fanion en particulier est en phase d’aboutissement».
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé