La première séance de prise de contact entre le nouveau ministre des Sports et de l’éducation physique et les dirigeants de fédérations sportives au Cameroun s’est déroulée le jeudi 19 octobre. Les uns et les autres en ont profité pour se dire des vérités.
Les fédérations sportives du Cameroun ont répondu massivement à la rencontre de prise de contact avec leur tutelle, hier, 19 octobre. Initiée par le nouveau patron des sports au Cameroun, la rencontre a été féconde. Loin de la simple prise de contact, les présidents de fédérations et les secrétaires généraux ont fait d’une pierre deux coups. L’occasion faisant le larron, les fédérations n’ont pas manqué de décrier les maux dont elles étaient victimes.
De l’inadéquation au niveau du suivi et du traitement des dossiers de participation des équipes nationales aux compétitions internationales, au manque de respect de certains fonctionnaires du Minsep à l’égard des présidents des fédérations, en passant par le caractère “ anormal ” de la nomination des entraîneurs par le Minsep, les présidents des fédérations n’ont pas eu de peine à énumérer leur kyrielle de souffrances.
En promettant de corriger les manquements, Augustin Edjoa n’a pas omis de mettre en garde de bout en bout ses interlocuteurs sur leurs manœuvres malsaines. Il décrie ainsi “ le manque de transparence dans la gestion des fonds alloués aux fédérations ”. Sur cette question, le vice-président de la Fécafoot, Jean René Atangana Mballa, a demandé de veiller à ce que les aspects pris en charge par les organisateurs de compétitions internationales ne se retrouvent plus dans la ligne de budget (alloué auxdites compétitions) au niveau du Minsep.
Réplique
Comme son prédécesseur, Augustin Edjoa a prescrit la promotion de la culture de l’autofinancement ; l’Etat ne pouvant financer le sport dans son intégralité. Un autre point évoqué lors des discussions a été l’existence réelle des fédérations. Selon le Minsep, les fédérations doivent d’abord exister par leurs activités. Sur cet aspect, le nouveau ministre des sports entend prendre des mesures disciplinaires. “ Les fédérations doivent véritablement exister. Il faut que dans chaque fédération, il y ait des équipes et des formateurs. En plus, des championnats doivent être organisés. Une fédération doit être connue dans son activité sur le territoire national ”, a tenu à préciser Augustin Edjoa. Et de poursuivre dans un ton autoritaire : “ lors de la finale de la Coupe du Cameroun de football, les fédérations qui n’ont pas eu de calendrier digne de ce nom n’y seront pas ”. Pour tout clôturer, il a remis à tous les présidents un document dans lequel chacun doit faire des propositions pour la définition d’une politique sportive au Cameroun.
La rencontre d’hier a été une des plus émouvantes pour plusieurs présidents de fédérations. “ Cette rencontre nous a permis de nous exprimer de manière libre. Le fait qu’on demande notre avis pour la définition de la politique sportive est à saluer, ainsi que la projection d’autres assises pour discuter des politiques de financement du sport ”, se réjouit Marc Mbollo, président de la Fédération camerounaise du jeu de dames.
Par Laure NGATSING