L’hommage à un héros ! Sorti par centaines, ils campent depuis la matinée devant le Centre d’urgences et de réanimation (Cury) de l’hôpital central de Yaoundé pour vivre en direct l’évacuation du coach des Lions A’ mais également l’accompagner en prière.
Difficile de circuler aisément sur le petit trajet qui va de la Délégation départementale de la Croix rouge camerounaise pour le Mfoundi jusqu’à l’entrée du Centre d’urgences et de réanimation (Cury) de l’hôpital central de Yaoundé. Les conducteurs de taxi qui empruntent cette voie au quotidien ont du mal à se frayer un chemin face à la marée humaine qui s’est massée devant le portail métallique de cette formation sanitaire de référence depuis le début de l’après-midi. Malgré le soleil caniculaire qui a transformé la ville en un fourneau, ces hommes et femmes ont choisi de supporter et d’attendre sagement le moment M. Que font-ils là ? Ils attendent la sortie de l’ambulance médicalisée qui va transporter Rigobert Song du Cury jusqu’à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen où est stationné depuis le début de matinée, l’aéronef devant assurer l’évacuation sanitaire de l’ancien capitaine des Lions indomptables. On dirait un concert à guichets fermés d’une rock star ou encore un match de football entre la sélection nationale fanion et la Côte d’Ivoire au stade omnisport Ahmadou Ahidjo. Normal ! Les faits d’armes et le palmarès du footballeur charismatique qu’a été Rigo, lui confèrent le statut de légende.
Photo indécente
Ça bouscule de partout. Les agents de maintien de l’ordre ont été déployés pour contenir cette foule constituée de fans, d’amis, des hommes de médias et même des curieux, surpris par cette mobilisation des grands jours. Le mot d’ordre ici c’est la patience. On attend seulement. Car, personne ne sait à quelle heure précisément l’ambulance qui est garée à l’entrée du hall va quitter les lieux. Encore moins, à quelle heure, le capitaine courage sera transféré de sa chambre où les visites restent proscrites au véhicule. Et comme chacun veut vivre chaque minute de ce « grand moment », il est plus sage de faire le pied de grue. L’administration du Cury a donné des consignes strictes aux vigiles. Aucun journaliste n’a accès à l’intérieur. La faute à des « chasseurs de scoop » qui ont publié et partagé la veille, une photo inconvenante de Rigo sur son lit des espérances, violant ainsi l’intimité du grand malade qui lutte contre ce cruel Avc qui l’a surpris dimanche dernier à son domicile à Odza. Le mouton noir a donc été vite trouvé : les journalistes dont la primeur de l’info reste le premier aliment.
Signes probants d’accalmie
Des fans arborant des tee-shirts floqués de l’image de l’ancien défenseur de Galatasaray se regroupent par moment pour un instant de recueillement et de prières. Entre messages de réconfort et de prompte guérison au natif de Nkenglikok, la ville aux sept collines et même le Cameroun entier, l’accompagne dans le match le plus compliqué de sa vie : le match pour la survie. Si l’on s’en tient au compte-rendu fait par le Poste national de la Crtv dans son journal de 13 heures ce 4 octobre 2016 et reprise par plusieurs journaux en ligne, la situation de Rigobert Song Bahanag évolue de façon positive. «Le retour à la respiration naturelle du côté de Rigobert Song s’est nettement amélioré», affirme le reporter. Citant des sources médicales et familiales, il déclare que «Rigobert Song a pu manger hier soir et même il y a quelques minutes, présentant par la même occasion des signes probants d’accalmie et de conscience retrouvée».
Christou DOUBENA