« Il ne faut pas danser plus vite que le tamtam ». Cette phrase de Jean Claude Mbvoumin résume les nouvelles orientations de Footsolidaire qui lançait ce jour à Lausanne sa troisième conférence internationale sur le jeune footballeur africain. Une manifestation très courue sans la partie camerounaise retenue au pays pour faute de visa d’entrée en Suisse.
Il faut dire que les enjeux étaient énormes puisque le panel savamment choisi par les l’association Footsolidaire reflétait ses nouvelles orientations. « Penser global pour agir local » comme l’a si bien rappelé D. Faye, président d’un club au Sénégal et principal organisateur du CISA (Africa International Sports Convention).
Un parrain au grand cœur
Pour la première fois de son histoire, la conférence internationale du jeune footballeur africain avait pour parrain un africain. Un mordu du sport qui n’a lésiné sur aucun moyen pour que l’Afrique soit largement impliqué dans la lutte pour la protection des jeunes joueurs.
Monsieur Diagna Ndiaye, puisqu’il s’agit de lui, est une des plus grosses fortunes d’Afrique et président du comité national olympique et sportif Sénégalais. Malgré son absence à Lausanne, le généreux parrain par ailleurs homme de l’année au Sénégal a tenu à ce que son discours écrit ses soins soit fidèlement lu par son représentant Monsieur Issa Mboup, vice président du même comité olympique.
Les thèmes
Après le mot de bienvenue et l’introduction à la conférence par François Raud et Jean claude Mbvoumin, Vitus Derungs a rapidement présenté la pléiade d’invités dans laquelle se trouvaient Poul Hansen (chef du bureau des nations unies pour le sport), SE Fodé Seick (ambassadeur du Sénégal en Suisse), Jean Ziegler (vice président du comité des droits de l’homme des Nations-Unies), Jens Sejer Andersen (directeur international et fondateur de Play The Game), Anthelme Prosper Angui (représentant de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Suisse) pour ne citer que ceux là …
Deux grandes tables vont être ensuite animée par Fraffaele Poli (les défis de la protection des mineurs et du développement du football en Afrique) et Amanuel Abate (comment réagir au choc culturel du jeune joueur africain arrivant en Europe:intégration, formation sportive et scolaire, cas d’échec?)
La surprise Nguemo
Pas annoncé dans la liste des invités amenés à intervenir pendant cette conférence internationale du jeune footballeur africain, l’international camerounais des girondins de Bordeaux a honoré de sa présence au musée olympique de Lausanne. À en croire Jean Claude Mbvoumin, une première dans l’histoire de Footsolidaire qui, en onze années d’action associative, a du composé avec la réticence de nombreux footballeurs africains encore en activité.
Sur la tribune de la salle des conférences du musée olympique, Landry Nguemo a partagé son expérience tout en appelant les différents protagonistes à d’avantage protéger les jeunes footballeurs contre les dérives mercantiles du sport.
Le témoignage
Le petit Luc a spécialement fait le déplacement de Lausanne pour expliquer son malheur devant les caméras du monde entier.
Pour la petite histoire, ce jeune footballeur parti du Cameroun en 2009 est l’exemple propre d’une filière fréquentée par des agents véreux qui n’hésitent plus à arnaquer des familles en vendant uniquement le rêve européen.
Des fausses promesses qui auront couté un peu plus de cinq millions de franc CFA à la famille de la victime. Nous vous proposerons d’ailleurs d’écouter cet émouvant récit du jeune footballeur sans papier s’entrainant actuellement avec le Tour FC.
La suite des travaux de ladite conférence se déroule le mardi 10 Janvier au musée olympique. Une session technique qui débouchera sur l’adoption de projets concrets à mettre directement en application sur le continent africain.
Sunou