L’entrée en scène de Romelu Lukaku a fait basculer une situation qui est restée longtemps stérile ce mardi à Salvador au Brésil. Il est clair que le jeune joueur de Chelsea avait quelque chose à prouver. Se considérant comme le meilleur avant-centre du monde, son sélectionneur a daigné le laisser sur le banc de touche! C’est avec une rage sans limite qu’il a foulé le stade alors que son équipe jouait les prolongations.
Dans la moiteur de l’Arena Fonte Nova (82% d’humidité), les Diables Rouges ont longtemps buté sur un incroyable Tim Howard et, malgré une déferlante d’occasions, ils ont dû attendre la 93e minute pour ouvrir le score.
Lukaku, juste rentré au jeu, a fait parler sa fraîcheur pour déborder sur son flanc droit et servir De Bruyne qui pouvait enfin tromper Howard, infranchissable jusque-là.
Ensuite, scénario inverse : c’est De Bruyne qui offrait le 2-0 à Lukaku pour son premier but en Coupe du monde (105e).
Les Belges ont ensuite tremblé quand Julian Green ramena le score à 2-1 à la 107e minute. Puis le gardien Thibaut Courtois a déjoué un fantastique coup-franc tout en combinaison. Mais ces Diables ont tenu…
Avant ce dénouement heureux pour eux, il en avait fallu des occasions aux Belges pour percer le mur américain !
Depuis le début de cette Coupe du monde, toutes les équipes s’alignent avec des défenses renforcées au moment d’affronter la Belgique.
Le sélectionneur des États-Unis Jürgen Klinsmann n’a pas procédé autrement que ses homologues algérien, russe et sud-coréen avant lui en disposant cinq défenseurs dans son onze de base.
L’assaut s’est poursuivi
Qu’à cela ne tienne, les Diables Rouges critiqués avant ce match pour la faible qualité de leur jeu (sur le plan du spectacle) malgré le neuf sur neuf réussi en poules, ont offert un récital auquel il n’a manqué que les buts durant les 90 premières minutes.
Durant la majeure partie de la première période, les hommes de Marc Wilmots ont passé leur temps dans le camp adverse se créant des occasions par Alderweireld (volée à la 22e), Vertonghen (lancé par Hazard à la 26e), Hazard (tir 29e) et De Bruyne (reprise 45e).
Le gardien belge Thibaut Courtois n’a lui guère frémis sur les quelques contre-attaques, même s’il a dû se coucher sur des frappes de Clint Dempsey.
Ce scénario s’est répété après la pause, les Belges passant souvent près de l’ouverture du score par Origi notamment et sa tête heurtant la barre (56e) puis sa reprise contrée par Tim Howard (71). Et l’assaut s’est poursuivi, toujours selon le même scénario.
Howard, le cauchemar des attaquants belges, a longtemps repoussé l’échéance en réussissant un grand match. Quel rempart ! Ce Mondial est décidément celui des gardiens.
«Ne pas atteindre les quarts de finale serait un échec», avait dit Axel Witsel à la veille du match. Nous avons des joueurs de talents, nous sommes en parfaite condition, nous avons les qualités pour passer: on ne veut pas s’arrêter-là».
Et maintenant l’Argentine
Les Diables Rouges fondaient également leur optimisme sur leurs deux dernières rencontres remportées sur la Team USA, en mai 2013 (4-2) à Cleveland et quelques mois plus tôt fin 2012 (1-0) à Bruxelles.
À Salvador, ils ont confirmé qu’ils sont bel et bien la bête noire des États-Unis ces deux dernières années.
L’inexpérimentée équipe de Belgique (le deuxième groupe le plus jeune de ce Mondial), qui n’avait plus disputé de Coupe du monde depuis 2002, fait déjà preuve d’une belle maturité, à l’image du jeune attaquant Divock Origi, invité surprise de ce Mondial et qui a fait tellement souffrir la défense US.
Les Diables Rouges, qui avaient atteint les demi-finales en 1986, peuvent à nouveau rêver du dernier carré. Mais il faudra passer par un duel face à l’Argentine de Lionel Messi samedi à Brasilia.
Sur ce qu’ils ont montré à Salvador, Vincent Kompany et les siens peuvent ambitionner faire mieux que la Suisse éliminée par l’Albiceleste plus tôt dans la journée.